Rénovons le PS en Languedoc

Paris va gérer à part la question du Languedoc-Roussillon

 

 

Il semble évident pour l’ensemble des parties concernées qu’Aubry a décidé de gérer à part le Languedoc-Roussillon, la seule région où subsiste une incertitude structurelle sur la définition de la tête de liste socialiste. Les deux seules vraies questions qui subsistent aujourd’hui, c’est d’une part de savoir quand cette décision sera prise et qu’elle en sera la teneur.

 

Après un premier sondage en juillet, la direction nationale casse encore la tirelire pour financer un 2e sondage ( cas qui est plus qu’exceptionnel par ailleurs).  Ce n’est pas un secret de dire que plusieurs hypothèses de tête de liste socialiste seront testées, Deux sont bien connues comme celles d’opposants à G. Frêche, une dernière est plus surprenante puisqu’il s’agit d’un élu officiellement favorable à ce dernier. Ce n’est donc pas avant la conclusion de ce sondage que le parti se prononcera officiellement. L’objectif affiché est très clair, c’est de montrer qu’une autre tête de liste PS est en capacité de garder à gauche la région. Il reste juste à savoir si la direction se prononcera avant le conseil fédéral du 25 ou seulement en vue du 3 décembre… ou après le 3 décembre. Bref, on ne devrait pas être fixé avant 15 jours… voire plus.

 

Du côté de la région et de la fédération, on pense de plus en plus qu’il  n’y aura pas d’investiture… et donc pas de refus explicite. On penche donc pour une hypothèse avec des socialistes sur deux listes, l’une menée par Frêche, l’autre menée par un socialiste regroupant une coalition des autres partis de gauche. Dans cette perspective, il y a des tensions sur la composition de la liste, entre la fédération et la région. C’est notamment le cas de la tête de liste, entre Navarro et Frêche. Il faut dire que dans cette perspective, la présence en tête de liste de Robert Navarro, si le PS est divisé, n’a pas l’intérêt qu’elle pourrait avoir initialement. Les partisans de Frêche penchent plutôt pour mettre ce dernier comme tête de liste et d’ouvrir la liste vers la société civile puisque l’on ne fera pas le plein du PS voire vers de nouvelles alliances pour faire poids au 1er tour alors que le MODEM tape à la porte. Du côté de la fédé, on prône un minimum de socialistes sur la liste pour sauver le soldat Navarro. Ce n’est pas pour rien que l’on multiplie les réunions en ce moment dans un climat de plus en plus tendu.

 

Pour les partisans d’Aubry, on pense que de toute façon la 1er secrétaire ne validera pas la présence de Frêche sur la liste PS. Plusieurs raisons à cela. La première est qu’aujourd’hui Aubry ne discute qu’avec Mandroux et Vézinhet. La 2e, plus fondamentale, est qu’Aubry veut faire de la question Frêche une vitrine médiatique de sa stratégie de rénovation du parti. Les partisans de cette ligne pensent que la plupart des fédérations n’oseront pas franchir le Rubicon et partir en dissidence avec Frêche. C’est acquis pour le cas de l’Aude. Ce devrait être le cas des autres fédérations des PO, du Gard, et même de la Lozère où l’on ne voit pas comment ces élus pourraient se passer du soutien du parti, même des élus tels que Bourquin. Reste le cas de l’Hérault. Comment peut réagir Navarro ? En fait, sa situation est loin d’être des plus simples dans cette hypothèse. Soit il part avec Frêche. À ce moment-là, il est exclu du parti et il perd le contrôle de la fédération qui risque la mise sous tutelle. Il perd donc sa principale utilité. Soit il reste au parti. Dans ce cas-là, soit il reste en fait fidèle à Frêche et essaye de limiter de l’intérieur les conséquences de la décision d’Aubry. Il risque néanmoins là aussi une décision du national à son encontre. Soit il se rallie à Aubry. Dans ce cas, il se retrouve isolé face à Mandroux et Vézinhet… et il se fait progressivement débarquer. Bref, la situation de Frêche dans cette hypothèse devient très compliquée, celle de Navarro le devient encore plus… Il est enfin à noter qu’au niveau national, les Verts et le PC ont déjà acté cette possibilité, avec une stratégie de regroupement inédite initiée par Roumégas. La dynamique semble d’ailleurs fonctionner. Même Cap 21, pourtant traditionnellement distant avec les Verts, se dit aujourd’hui intéressé par la démarche. C’est dire que la situation est inédite pour la gauche régionale…

 

Reste à attendre le verdict national final… Encore quelques jours sous anti-dépresseurs…



12/11/2009
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