Rénovons le PS en Languedoc

2018


Réfonte du modèle démocratique : le gouvernement face au casse-tête des revendications des gilets jaunes

 

Après le pouvoir d'achat, les gilets jaunes ont ouvert un 2e front, celui des rapports entre gouvernés et gouvernants. Ce débat est à plusieurs niveaux. Le niveau le plus basique, c'est l'hostilité exprimé envers les gouvernants, avec les critiques traditionnelles du système : tous pourris, trop d'élus, trop payés, trop cumulards, etc. A un niveau plus élevé, on ne se limite pas à une critique du système, mais une partie des gilets jaunes propose de nouveaux outils de gouvernance pour un système politique plus participatif. On oscille entre le mandat impératif et le référendum d'initiative populaire voire la suppression du Sénat.

 

Le gouvernement qui avait gardé sous le coude son projet de réforme constitutionnelle pour la rentrée parlementaire de janvier est bien embêté. D'une part, le calendrier n'est plus tenable si on doit maintenant, à la demande du Président, organiser des débats sur tout le territoire. Autant dire que le projet gouvernemental a peu de chance de voir le jour avant le printemps. D'autre part, la réforme que prévoyait le gouvernement ne remettait pas forcément en cause le système tel qu'il existe aujourd'hui. Certes, à la marge, on réduisait le cumul des mandats dans le temps, le nombre de parlementaires… Mais on est bien loin des demandes qui s'expriment aujourd'hui. Que cela ne tienne, le gouvernement semble donc faire un virage référendaire si on en croit le Premier ministre. C'est là qu'on va rigoler. D'ores et déjà, le PS (qui pour une fois est dans le tempo, il faut le souligner), propose, en utilisant le droit existant, une procédure référendaire pour rétablir l'ISF !   D'autre part, les élus de la Loire-Atlantique, qui ont refusé le rattachement à la Bretagne ont  - histoire de refiler le bébé à l'Etat - demandé à ce dernier d'organiser un référendum sur la question. Les grenades dégoupillées sont de sortie… On va voir ce que va proposer le gouvernement. Il est vrai qu'une partie des demandes exprimées aujourd'hui ressemblent furieusement à une remise en cause de la culture politique de la Ve République. Cela me rappelle mes jeunes années militantes avec Arnaud Montebourg. Pour autant, Macron, qui est la caricature de ce que peut produire la Ve République, peut-il accepter de changer de manière notable notre régime politique ? Sur le papier, on dira non. Mais ils sont tellement fébriles que finalement tout est possible… 


18/12/2018
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Le modèle démocratique en débat

 

La mobilisation des gilets jaunes - ce phénomène social inédit par sa spontanéité - est aussi original dans la nature de ses revendications. Au-delà des thématiques relatives à la fracture territoriale ou sociale, il interroge aussi sur la nature du modèle démocratique. Certes, cette mobilisation émergente exprime des visions très disparates de la question. Cela n'a rien d'étonnant au regard de la nature très décentralisée du mouvement qui a du mal à structurer une représentation collective. Référendum d'initiative populaire, démocratie participative, rejet de la démocratie représentative sont des thématiques qui tendent, chez les gilets jaunes, à se développer.

 

 

En attendant de voir ce que donneront ces mobilisations sur la nature de notre modèle démocratique, rien ne nous empêche de déjà réfléchir, nous aussi, à la manière de questionner ce dernier. Cela tombe bien, Lune et Liens organise une réunion publique sur une partie de ce sujet, celui de la démocratie participative dans les collectivités locales. Jeudi 13 décembre 2018, à 20h, Jo Speigel, maire de Kingersheim, vient débattre avec le public de son expérience en matière de démocratie locale et plus particulièrement des dispositifs de démocratie participative. Bien évidemment, cette réunion était prévu bien avant le début de ces évènements !

 

 

"(Re)construire la démocratie locale"

Comment et pourquoi associer les citoyens à la gestion de la ville ? 

Avec Jo SPiegel, maire de Kingersheim

 

Jeudi 13 décembre 2018

20h

Salle Castel

173 Rue Marx Dormoy

Lunel

 

 

 


11/12/2018
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Salut Alain !

 

Alain Manteghetti, l'un de nos vieux camarades vient de nous quitter. Alain, c'était, depuis les années 1970, l'histoire locale de la gauche du PS. SI quelqu'un n'a jamais varié dans ses orientations politiques, c'était bien lui. Membres du CERES, il sera de la gauche socialiste, proche de Revol et de Mélenchon, proche de Filoche jusqu'à soutenir Maurel au dernier congrès.

 

Comme beaucoup de membres de la gauche du PS, il a toujours figuré, dans ce département dans l'opposition politique à la majorité fédérale. Il aurait pu en tirer la conclusion qu'affirmer ces positions de gauche dans le PS n'avait plus de sens, après plus de 40 ans de militantisme. Mais il y croyait toujours. Il aurait pu quitter le parti… Il l'a brièvement fait d'ailleurs, lors du départ de Jean-Pierre Chevènement. Mais il est très vite revenu, peu convaincu de l'efficacité de ces dissidences. Ce retour, son engagement, s'est néanmoins forgé dans la dénonciation, pendant de nombreuses années, des errements idéologiques et programmatiques du parti, dans une fédération souvent autiste sur ces questions.  Il voyait bien la nécessité d'un changement de fond des pratiques, du fonctionnement, du corpus idéologique du parti. Il a participé aux tentatives de rénovation de ce dernier, du CERES à militer Autrement. Il a été de tous les combats. Hélas, Alain ne verra pas l'aboutissement de son engagement. Et j'en suis triste pour lui. Salut l'ami, tu nous manquera. 


24/11/2018
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Cherche tête de liste aux européennes : candidats non sérieux s'abstenir...

 

On va avoir bientôt plus de refus pour prendre la tête de liste aux européennes que de places sur la liste ! Il faut dire que l'enjeu est de taille. le PS est sous les radars dans les derniers sondages, c'est-à-dire en dessous des 5% (4,5 exactement). Pour mémoire, en dessous des 5% le PS n'aura pas de députés européens, en dessous de 3% il n'aura pas de remboursement de sa campagne. 

 

Certes, les européennes n'ont jamais été pour le PS l'élection la plus facile. La dispersion des candidatures à gauche , le caractère inaudible du PS ne vont pas arranger les choses. On comprend bien que dans ce contexte,  il ne va pas falloir se louper sur le choix d'une tête de liste.  C'est peu dire que les cerveaux bouillonnent dans les hautes sphères du PS. On a tenté un socialiste belge, Marisol Touraine. certains sont même allés solliciter Hollande qui a refusé. A contrario, certains qui s'y seraient bien vus (Moscovici, Dray) mais ils n'ont pas été retenus. A ce jour, les bookmakers pronostiquent le choix d'un député européen sortant. Deux challengers sont sur les tablettes, Eric Andrieu et Christine Revault d'Allones - Bonnefoy. Les deux ont des attaches locales. Le premier est le mieux connu puisqu'il fut l'ancien 1er fédéral de l'Aude et le 2e de liste aux dernières européennes dans la grande région. La seconde a moins de notoriété dans la région. Il faut dire qu'elle a seulement failli être députée de l'Hérault. Pendant la période de la tutelle, il lui avait été proposée d'être parachutée sur la "golden circonscription" de l'Hérault, c'est-à-dire la 2e. La levée de bouclier des caciques locaux avait alors annihilé le projet d'Alain Fontanel responsable de la tutelle ( et actuel cadre de la république en marche….). 


06/10/2018
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Le PS prépare les européennes

 

C'est jeudi prochain, le 11 octobre, que les militants socialistes sont appelés à choisir le texte d'orientation du PS pour les élections européennes. Le choix du jeudi 11 s'inscrit dans un calendrier plus européen, celui du congrès du PSE le 19 octobre. Pour comprendre les enjeux de ce texte, il faut revenir sur la question du PSE.  Celle-ci est double. Il s'agit tout d'abord de la question de la cogestion avec la droite au parlement européen et ensuite la question de la ligne idéologique du PSE. Avec l'affaiblissement de la social-démocratie en Europe et l'ouverture à l'est,  projet originel de la social-démocratie s'est plus qu'amendé. Cet état de fait aboutit à une véritable interrogation sur ce que sera la ligne programmatique du PSE et le leader de sa campagne à l'échelle européenne. IL faut dire que les deux principaux candidats sont un nationaliste de gauche slovaque et un social-libéral autrichien. C'est dans cette logique que le PS français veut faire adopter un texte qui se veut à la gauche du PSE. Jusque là, ce texte pouvait faire consensus, même si on pouvait avoir beaucoup à redire sur son contenu. Mais le point de blocage n'est pas venu du texte. Il vient de ce que pourrait être la ligne du PSE et le choix de son chef de campagne. Concrètement, la gauche a souhaité que le PS fasse un choix entre les différents candidats et se donne une "clause de revoyure" en fonction des choix du PSE. Mais Olivier Faure a refusé de prendre une position (une seconde nature chez lui…) d'où le choix de la gauche du parti de proposer un second texte. 

 

On va pas se cacher les choses. Envoyer les textes aux militants une semaine avant le vote, c'est la quasi-certitude que la plupart des fédérations n'auront pas de débats sur ce sujet. Pas forcément une bonne chose pour la démocratisation de nos pratiques. Pas forcément non plus une bonne nouvelle pour la minorité. 

 

Ceci étant dit, il faut être logique. Tant que le PSE restera dans une politique de cogestion avec la droite, tant que l'on aura pas clarifier ce qu'est la social-démocratie à l'échelle européenne, on a peu de chances d'être très audible et de progresser au sein de l'union européenne… 


06/10/2018
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