Rénovons le PS en Languedoc

Le projet de doublement de l’A9 est reparti pour un tour.



 

Après des années de tergiversation, une enquête publique qui a pilonné le projet initial, un passage aux forceps doublé  d’un recours en conseil d’Etat, le ministre relance le projet de doublement de l’A9 et annonce la mort du projet initial, le dédoublement « long » de Vendargues à Saint-Brès. C’est l’histoire d’un grand gachis… Bref, plus de 15 ans d’études et de procédures mis à bas.

 

Les raisons de cette situation sont multiples. En premier lieu, c’est le choix d’une démarche ancrée dans le refus de la concertation. Avec l’appui des collectivités territoriales concernées, l’Etat a pensé pouvoir aller aux termes de son projet. Résultat : une enquête publique mouvementée et des commissaires enquêteurs qui ont liquidé le projet. La seconde raison est l’actuel recours en Conseil d’Etat contre la DUP, projet qui court temps que l’actuelle DUP n’est pas abrogée. Les requérants (Lattes et Baillargues Environnement) avaient tapé là où cela  faisait mal juridiquement, le coût du projet par rapport à son utilité.

 

Désormais, l’Etat relance un nouveau projet.  Pour comprendre les enjeux, il faut avoir une vision large des enjeux. Les partisans locaux du projet avancent un argument « massue », la sécurisation nécessaire de l’A9. On passe sur le fait que la portion concernée est l’une des moins accidentogènes de l’A9. On va aussi passer aussi sur une vision d’aménagement qui date des années 1970-1980. Nous sommes grand seigneur….

 

Ce que l’on oublie de nous dire, c’est qu’il va falloir faire un choix. C’est soit le doublement de l’A9, soit le contournement de la RN 113 de Lunel à Baillargues et le raccordement A75/A9 vers St Jean-de-Védas. Bref, l’Etat veut faire l’A9, projet discutable, mais qui a l’intérêt d’être moins cher que les deux autres. On comprend mieux la stratégie d’évitement d’un débat à cette échelle. Résultat : la RN 113 va continuer à pourrir la vie des riverains concernés et il faudra toujours prendre son mal en patience pour traverser Montpellier sur l’axe Nord-Sud, la grande nuisance de ce secteur. Quelques-uns vont être contents, … beaucoup vont être baisés. C’est la vie. Pour pasticher G. frêche, on pourrait dire « Faut mieux baiser que d’être baisé»

 

Pour revenir à ce que propose l’Etat, on fait un nouveau tronçon autoroutier entre Montpellier-Est et St-Jean-de-Védas. L’A9 actuelle perd son statut autoroutier et devient une rocade urbaine. C’est qui est amusant c’est que les partisans de cet aménagement admettent aujourd’hui ce que les contestataires expliquaient. Il ne s’agit pas d’un doublement mais d’une nouvelle autoroute et d’un déclassement de voirie. On attend de voir le projet avant de se prononcer. Combien de sorties, comment sépare-t-on les flux et où exactement, existence ou non d’une barrière de péage, impact foncier ? Quel coût ? Le paradoxe qui semble évident, c’est que l’A9 nouvelle n’aura que 2X2 voies, la bretelle 3X3 voies. Comprenne qui pourra. Il aurait été bien d’y réfléchir avant d’urbaniser à outrance le secteur sud de Montpellier. On est obligé de faire l’A9 plus au sud car il n’y a plus de foncier entre l’A9 et la partie urbanisée de Montpellier. D’où le choix actuel.

 

Enfin, on attend de voir si l’Etat a su évoluer et va initier avant l’enquête publique une concertation qui permettrait d’éviter, à défaut de débat et de compromis, la radicalisation sur ce conflit. Dans le cas contraire, il y a à parier que les mêmes causes produiront les mêmes effets, notamment sur les secteurs les plus impactés. Il ne faut pas oublier qu’en l’état, le territoire qui va souffrir le plus, c’est quand même la  portion Lattes / St Jean de Védas.

 




14/06/2010
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