TRIBUNE LIBRE : Une gauche primaire !
Un nouveau papier du renard argenté :
A la veille de notre Université d’été, l’ensemble, pour ne pas dire la quasi-totalité des responsables de notre Parti a décidé de faire sa rentrée politique par une incantation en faveur des primaires. Olivier Ferrand, Président de Terra Nova, think thank ségoléniste évoque d’ailleurs un « enjeu politique par rapport à la crise de leadership que traverse la gauche » (rien que cela) … tous les rénovateurs lui emboitent le pas (y compris Robert Navarro juste derrière Vincent Peillon qu’il ne quitte plus). Nous laisserons de côté les aspects positifs et rénovateurs Montebourg, Valls, Peillon, Hamon et leurs courtisans les développent assez nationalement et localement et revenons ici sur quelques affirmations de cette propagande « primitive »:
-la primaire, une idée neuve. Certainement pas … après le cuisant 21 avril 2002, le Premier secrétaire du PS, est fort favorable à cette idée pour la prochaine présidentielle se voyant tenir le rôle (de Mitterrand en 65 ?) … mais les victoires de 2004 lui démontrent que le PS n’a besoin de personne, malheureusement pour lui (et peut-être pour la gauche ?) sa stratégie « unique » en 2005 au moment du Référendum le met sur une voie de garage dès le Congrès du Mans qui lance sa compagne Marie-Ségolène et projette encore plus le PS dans la « pipolisation » …
-le parti est dépassé, il faut maintenant agréger un maximum de sympathisants pour pouvoir gagner ensuite. La construction de la victoire de Sarkozy en 2007 est l’extrême contraire de cette stratégie. Le candidat s’est appuyé sur un parti fort et a ensuite capté l’opinion. Le point le plus paradoxal dans cette mise en avant du parti c’est que la droite a toujours fait passer l’homme avant l’organisation et que l’UMP création chiraquienne était destiné à Juppé (celui du Plan de relance avec Rocard) …
-toutes les grandes démocraties fonctionnent sur ce modèle (voir la note de Terra Nova), certes mais la plupart d’entre elles désignent un Président du conseil et les élections législatives ont une bonne dose de proportionnelle, le cas italien est d’ailleurs éclairant (Prodi était au Mans) … la primaire en France est simple comment ne parler que d’élections présidentielles sans législatives dans une démocratie qui se veut parlementaire … demandons à Peillon-Montebourg-Hamon, le NPS reconstitué à la recherche de postes …
-« les primaires sont un enjeu politique », sans doute mais sont-elles une martingale ? Car quand on lit des sondages de perception du PS, on peut avoir peur et on comprend la fuite en avant de nos responsables sur des sujets dans l’air du temps qui plaisent au microcosme médiatique … pourtant au regard de l’actualité parlementaire et notamment le projet de loi de refonde des collectivités territoriales, l’enjeu politique de la rentrée n’est-il pas là … le PS devrait faire des contre-propositions en matière de démocratie de proximité, de responsabilité des élus et surtout de modes d’élections des conseillers communautaires … afin de perdre cette image accolée par le Gouvernement , l’UMP et la presse de parti du passé …
-« la fin de la crise du leadership à gauche », depuis quand un leadership se décrète ? Les rares cas de la Vème République (Mitterrand, …) n’ont pas été porté au pouvoir par des primaires mais par de longs conflits et rapports de force entre partis de gauche, on rassemble son parti, on rassemble sa famille et on bat la Droite … voilà l’unique martingale qui a porté la gauche à la Présidence de la République … là encore le parti est le socle de départ (comme avec Sarkozy ou Chirac d’ailleurs)
Pour renouer avec la victoire à l’élection présidentielle, la gauche socialiste devrait arrêter d’être « primitive », mettre en place des conventions nationales thématiques et notamment une sur la stratégie d’alliance à avoir pour les élections législatives et présidentielles prochaines, développer un programme avec ses éventuels partenaires et alliés dès le premier tour, préparer les conditions d’un bon report au second … si cela est possible celui ou celle qui l’aura réussi détiendra le leadership à gauche quel qu’il soit, « primitif » ou non … Pour en finir avec la primaire, revenons aux fondamentaux de la victoire première de la gauche à l'élection présidentielle
A la veille de notre Université d’été, l’ensemble, pour ne pas dire la quasi-totalité des responsables de notre Parti a décidé de faire sa rentrée politique par une incantation en faveur des primaires. Olivier Ferrand, Président de Terra Nova, think thank ségoléniste évoque d’ailleurs un « enjeu politique par rapport à la crise de leadership que traverse la gauche » (rien que cela) … tous les rénovateurs lui emboitent le pas (y compris Robert Navarro juste derrière Vincent Peillon qu’il ne quitte plus). Nous laisserons de côté les aspects positifs et rénovateurs Montebourg, Valls, Peillon, Hamon et leurs courtisans les développent assez nationalement et localement et revenons ici sur quelques affirmations de cette propagande « primitive »:
-la primaire, une idée neuve. Certainement pas … après le cuisant 21 avril 2002, le Premier secrétaire du PS, est fort favorable à cette idée pour la prochaine présidentielle se voyant tenir le rôle (de Mitterrand en 65 ?) … mais les victoires de 2004 lui démontrent que le PS n’a besoin de personne, malheureusement pour lui (et peut-être pour la gauche ?) sa stratégie « unique » en 2005 au moment du Référendum le met sur une voie de garage dès le Congrès du Mans qui lance sa compagne Marie-Ségolène et projette encore plus le PS dans la « pipolisation » …
-le parti est dépassé, il faut maintenant agréger un maximum de sympathisants pour pouvoir gagner ensuite. La construction de la victoire de Sarkozy en 2007 est l’extrême contraire de cette stratégie. Le candidat s’est appuyé sur un parti fort et a ensuite capté l’opinion. Le point le plus paradoxal dans cette mise en avant du parti c’est que la droite a toujours fait passer l’homme avant l’organisation et que l’UMP création chiraquienne était destiné à Juppé (celui du Plan de relance avec Rocard) …
-toutes les grandes démocraties fonctionnent sur ce modèle (voir la note de Terra Nova), certes mais la plupart d’entre elles désignent un Président du conseil et les élections législatives ont une bonne dose de proportionnelle, le cas italien est d’ailleurs éclairant (Prodi était au Mans) … la primaire en France est simple comment ne parler que d’élections présidentielles sans législatives dans une démocratie qui se veut parlementaire … demandons à Peillon-Montebourg-Hamon, le NPS reconstitué à la recherche de postes …
-« les primaires sont un enjeu politique », sans doute mais sont-elles une martingale ? Car quand on lit des sondages de perception du PS, on peut avoir peur et on comprend la fuite en avant de nos responsables sur des sujets dans l’air du temps qui plaisent au microcosme médiatique … pourtant au regard de l’actualité parlementaire et notamment le projet de loi de refonde des collectivités territoriales, l’enjeu politique de la rentrée n’est-il pas là … le PS devrait faire des contre-propositions en matière de démocratie de proximité, de responsabilité des élus et surtout de modes d’élections des conseillers communautaires … afin de perdre cette image accolée par le Gouvernement , l’UMP et la presse de parti du passé …
-« la fin de la crise du leadership à gauche », depuis quand un leadership se décrète ? Les rares cas de la Vème République (Mitterrand, …) n’ont pas été porté au pouvoir par des primaires mais par de longs conflits et rapports de force entre partis de gauche, on rassemble son parti, on rassemble sa famille et on bat la Droite … voilà l’unique martingale qui a porté la gauche à la Présidence de la République … là encore le parti est le socle de départ (comme avec Sarkozy ou Chirac d’ailleurs)
Pour renouer avec la victoire à l’élection présidentielle, la gauche socialiste devrait arrêter d’être « primitive », mettre en place des conventions nationales thématiques et notamment une sur la stratégie d’alliance à avoir pour les élections législatives et présidentielles prochaines, développer un programme avec ses éventuels partenaires et alliés dès le premier tour, préparer les conditions d’un bon report au second … si cela est possible celui ou celle qui l’aura réussi détiendra le leadership à gauche quel qu’il soit, « primitif » ou non … Pour en finir avec la primaire, revenons aux fondamentaux de la victoire première de la gauche à l'élection présidentielle