Rénovons le PS en Languedoc

Tribune libre : Objectif 2014


nouvelle tribune libre de Caravette :

"Jamais le Languedoc-Roussillon socialiste n’aura été autant en phase avec l’Etat central. Tous les regards se tournent vers cette échéance locale de 2014 cruciale pour le Gouvernement qui les prépare avec force de loi.

En effet l’actuel projet de loi relatif à l'élection des conseillers territoriaux et au renforcement de la démocratie locale prépare l’avènement du tour unique de scrutin et par effet boule de neige fait fondre le fait majoritaire au profit du premier arrivé en tête. Ce projet de loi interroge la lutte contre le cumul des mandats car avec une élection chaque conseiller territorial sera membre de deux assemblées.

Dans un système partisan clivé entre une gauche et une droite de gouvernement d’une part et une droite et une gauche de la radicalité d’autre part, pour arriver en tête, il semble falloir réussir à rassembler entre 28 % et 30 % des suffrages exprimés. Si par exemple on adapte liste pour liste et score pour score le vote des dernières européennes à l’élection des conseillers territoriaux en Languedoc-Roussillon : la Région serait dirigée par l’UMP ainsi que quatre départements sur cinq, l’Aude faisant exception.

Le monopartisme, façon UMP semble être l’arme absolue de ce mode électoral irréel et d’un autre âge où 80 % des élus seraient rattachés à une circonscription (on conserve les conseillers généraux classiques mais on étend leur territoire d’influence en réduisant le nombre de cantons) et 20 % sortis d’une liste proportionnelle (de fait après remettre en cause la loi sur le cumul des mandats on revient sur les avancées de la loi sur la parité).

Pour continuer à gérer l’ensemble de ces collectivités territoriales, à l’exception du département de la Lozère, les socialistes et la gauche du Languedoc-Roussillon ont plusieurs solutions, probables ou improbables :

-créer un parti unique de la gauche de gouvernement autour d’un leader unique type UMP, une véritable machine à gagner les élections présidentielles. Le PS apporte sa part à ce projet en proposant l’organisation de primaire ouverte. Les autres partis (Verts, PC, PG, PRG et MDC) semblent moins enthousiastes.

-constituer un cartel électoral entre les différentes formations de gauche qui prennent en compte les modalités particulières de ce scrutin « scélérat ». En effet, dans chaque circonscription électorale, les voix n’ayant pas permis d’élire le conseiller territorial sont reversées sur la liste départementale dont les élus sont désignés à la proportionnelle intégrale. Quand on voit comment marche la commission électorale du PS 34 (elle n’existe pas) on se rend bien compte que la mise en place d’une commission électorale de l’ensemble des partis de gauche du département serait une révolution.

-anticiper sur la base des élections régionales de 2010, un vaste accord de reconduction de la majorité gagnante de mars qui prend en compte les sensibilités partisanes et à l’intérieur des partis. L’âge de la majorité des conseillers sortants à la Région ou dans certains départements (et notamment l’Hérault) peut faciliter cette grande régulation conduite à l’échelle des partis politiques. Le fait que les socialistes n’ont pas toujours décidés de la ligne qu’ils soutiendront en mars, n’augure rien de bon pour ce scénarii. 

-que Nicolas Sarkozy perde l’élection présidentielle de 2012 et que le projet de loi, devenu loi soit abrogée. Au jour d’aujourd’hui, c’est sans doute une des hypothèses les plus réalisables.

-que la conjoncture électorale de 2014 soit particulièrement défavorable au parti du Président Sarkozy, et/ou que celui-ci n’étant plus autorisé à se succéder, se désintéresse totalement de l’UMP et que celui-ci implose en plusieurs formations. Mais faut-il réellement se réjouir du malheur des autres ?

Au travers des exemples, on rend bien compte que ces élections sont des élections nationales et que les critères locaux prennent de moins en moins d’importance, ce constat affirme ou réaffirme l’importance des partis nationaux dans le jeu politique local.

Pour autant 2014 est bien un objectif pour un grand nombre de responsables socialistes locaux, c’est même le réel enjeu du vote du 1er octobre entre Didier Codorniou et Eric Andrieu. Non pas que les deux audois ont joué sur un tour la succession irrémédiable de Georges Frêche (le PS national n’en veut et sans doute n’en peut plus), mais que l’ensemble des soutiens de Didier l’a choisi pour son incapacité à représenter une alternative crédible (Son attaque contre Couderc paraît d’ailleurs maladroite et inopportune en effet quel intérêt a-t-on d’attaquer un challenger soit pour le faire exister, soit pour montrer qu’on existe …).

L’hypothèse de plusieurs listes de gauche au 1er tour des élections régionales de mars 2010 est acquise. L’inconnue réside dans le nombre d’une part (Frêche, Région Ecologie, Front de gauche, NPA) et d’autre part dans l’attitude du PS. La déclaration « pour nous ce n’est plus un préalable » est claire, Robert Navarro accepte un refus national et continue avec le candidat de son cœur. Le PS ne peut se satisfaire de cette « dissidence » et doit participer aux élections en tant que parti national ... on attend la décision de Martine Aubry : le soutien à Frêche n’a que peu de supporteurs parmi les dirigeants du Parti.

Parmi les responsables locaux, sont-ils tous des inconditionnels ? Pour Alary, Bourquin et Navarro, la principale qualité de Frêche est de ne plus être là en 2014, c’est pour cela qu’ils ont soutenus Codorniou et pas Andrieu. Pour Bertrand, c’est plus simple c’est un copain de bordée. Pour remplacer Frêche, il faut donc trouver un candidat de plus de 70 ans, ayant exercé des mandats importants (certainement sur Montpellier) et qui puisse aller de temps en temps aux champignons avec Bertrand.

Vézinhet et / ou Mandrou ont ce profil qui convient au local, au national, à l’ensemble des autres formations de gauche et aux électeurs : les trois sondages parus le confirment qu’il n’y a pas d’homme providentiel, de tous les leaders de gauche soutenus par le PS celui qui réalise le plus faible score avec 28 % c’est Frêche, contre 31 % pour Andrieu et 36 % pour Mandrou (les deux ayant été testés contre une liste Frêche).

Le PS et la gauche peuvent, gagneront la région Languedoc-Roussillon en 2010 et ils devront préparer dès avril 2010 la victoire de 2014 au cas où Sarkozy ne partirait pas en 2012."


10/11/2009
6 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 182 autres membres

Design by Kulko et krek : kits graphiques