Rénovons le PS en Languedoc

Une nouvelle tribune libre de Fabien Nicolas.

La gauche de Gouvernement est majoritaire dans les grandes villes dont le modèle est l’idéopôle définie comme “une métropôle régionale attractive, intégrée aux réseaux de l’économie globalisée – tant d’un point de vue économique que culturel – et principalement axée sur les secteurs de l’économie de la connaissance”.

(F. Escalona et M. Vieira, “La Social-démocratie des idéopôles“, Une Droitisation de la classe ouvrière en Europe ?, ss. dir. J-M De Waele et M. Vieira. Paris, Economica, 2012).

Dix critères permettent de les ordonner entre elles : Paris, Lyon (10), Toulouse, Montpellier (9), Strasbourg, Grenoble (8), Nantes, Lille, Aix (7), Bordeaux, Rennes (6), Marseille (5), Nice, Orléans (4), Nancy (2), Toulon, Dijon, Angers, Mulhouse (1), Reims, Le Havre et Saint-Etienne.

La Gauche ne dirige pas toutes les idéopôles qui sont pourtant des « terreaux électoraux » favorables. Deux récents sondages le démontrent.

-Le FN « capitalise » son score de la Présidentielle et perd en pourcentage au 2^ème tour.

-La droite (UMP et UDI) progresse nettement (+ 7 à Marseille, + 15 à Toulouse) sans en profiter réellement au second tour, pénalisée par le FN (18 % à Marseille) ou par son trop faible potentiel électoral de départ (les 23 % de N. Sarkozy au 1^er tour deviennent 46 % en cas de duel à Toulouse).

-Le PS stagne au premier tour (- 3 à Marseille, stable à Toulouse), EE-Les Verts compense la perte de la Gauche au Gouvernement (+ 5 à Marseille, + 3 à Toulouse), la gauche radicale peine par rapport au score de JL Mélenchon (- 6 à Marseille, - 11 à Toulouse). Au deuxième tour, la Gauche s’écroule (- 10 à Marseille, entre - 9 et - 12 selon une triangulaire à Toulouse).

Constat : la gauche peut gagner Marseille et conserver Toulouse, pourtant ciblée par l’UMP.

-le « vote utile » à gauche fonctionne pleinement au 1^er tour.

-la gauche de gouvernement perd 10 points au 2^ème tour par rapport au score de 2012.

-la droite progresse mais reste pénalisée par de possibles triangulaires. 

-le FN s’établit dans le paysage politique local des grandes métropoles méridionales.

Cet optimisme « béat » peut être remis en cause par le faible potentiel de satisfaction du Gouvernement et du Président, par les « alliances » entre FN et droite (Canard enchaîné, 6 XI 2013) et par l’affirmation d’une autre France, celle des communes qui ne sont pas métropoles régionales. Les ruptures, clivages et réalignements sont moins en fonction de la géographique que des fonctions de centralité, c’est la dimension nouvelle de la politique.