Rénovons le PS en Languedoc

PS : retour sur un désastre..

 

On pensait que 1993 avait été le pire épisode électoral du PS. 2017 s'annonce encore plus difficile. L'élection présidentielle a été un désastre. Certes, les plus optimistes pourront toujours dire qu'on a fait mieux que Defferre en 1969 et qu'on a terrassé Dupont-Aignan. Mais l'argumentaire est un peu court. La question essentielle est de comprendre les raisons de cette raclée. D'entrée de jeu, les choses s'annonçaient mal. Faire campagne contre le bilan gouvernemental n'était pas forcément compréhensible. Je ne suis pas sûr, pour autant, que faire campagne sur ce bilan aurait été plus simple. Le PS était dans une situation politique inédite, jamais connue jusque là sous la Ve République. Mais il serait trop réducteur de s'arrêter à ce seul constat. Le fond du problème est ailleurs. D'une part, le parti a été victime d'une incapacité à jouer collectif. ce n'est pas un phénomène nouveau mais il a pris une ampleur inégalée avec des lâchages en règle proportionnel à la baisse des sondages de Benoit Hamon. D'autre part, on s'est fait prendre à notre propre jeu. A force de jouer le vote utile (... quand il jouait en notre faveur...) on n'a pas compris qu'il pouvait aussi jouer contre nous si nous n'apparaissions pas comme la force politique en situation de force. Résultat des courses, le gros de notre électorat est parti soit vers Mélenchon, soit vers Macron. Pour conclure, on a aussi fait un double péché d'orgueil (un comble pour un parti laïc). En premier lieu, on a pris de haut les candidatures Mélenchon et Macron, quitte d'ailleurs à finir dans l'injure dans la dernière ligne droite. Le premier devait s'essouffler, le deuxième n'était qu'une baudruche. Au final, les deux sont largement devant notre candidat. Inventé par Hollande, Macron a planté tout le monde et Mélenchon triple le score du PS. Pour une leçon, c'est une leçon... En second lieu, on a aussi été victime de notre incurie à proposer un programme susceptible de rallier l'électorat de gauche. Il y avait des choses intéressantes dans le programme de Hamon. Mais quel niveau d'amateurisme dans le programme et la campagne... Pour un parti dit de gouvernement, cela la fout mal.

 

Le résultat de tout cela, c'est une responsabilité collective qu'il nous faudra assumer. Pointer du doigt untel ou untel, c'est facile , mais c'est un faux problème. C'est le parti dans son ensemble qui doit se poser les bonnes questions et y répondre. Mais il faudra aussi se poser la question de maintenir des dirigeants qui, par leur incompétence - pesons les mots - nous ont amené où nous en sommes.

 

En attendant, on arrive à la troisième mi-temps, celle des législatives. Pour être honnête, je ne vois pas comment le PS va éviter la déroute. La gauche va se retrouver émiettée face à une droite unie, un macronisme en situation de force et un FN qui a doublé son score aux présidentielles. Sans alliés, inaudible face à une gauche contestataire qui est en train de construire son accord électoral avec le PC, on va connaître des moments difficiles et, la plupart du temps, nous ne passerons pas le 1er tour. Notre seule option pour limiter la casse, ce n'est pas Macron. Ce dernier n'a aucun intérêt à faire un accord avec le PS. Il va rallier à sa cause une partie de nos députés, c'est certain. Il y a actuellement beaucoup de demandes. Mais il risque d'y avoir beaucoup de déçus, le label Macron étant très demandé en ce moment.

 

La seule option, c'est de jouer avec humilité l'union de la gauche. Si la gauche veut exister, elle va devoir sortir de ses combats de boutique mortifères. Cette option nécessite de tout le monde joue le jeu. On y est pas encore. Mais cela signifie aussi qu'il va falloir sacrifier une grande partie de nos députés. Est-on prêt à se challenge ? Mais a-t-on désormais le choix ?



08/05/2017
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