Rénovons le PS en Languedoc

Présidentielles 2017 : une incertitude politique structurelle, une offre politique en question

 

Bienheureux celui qui pourra nous donner les résultats de la présidentielle. On a rarement vu un tel niveau d'incertitude. Certes, le phénomène n'est pas nouveau. De plus en plus d'électeurs choisissent dans la dernière ligne droite. On doit en chercher les causes dans des évolutions de société qui rendent les mécanismes d'indentification politique moins efficaces. Mais l'évolution de la demande n'explique pas tout. Celle de l'offre est tout aussi déterminante. La lisibilité des clivages n'a eu de cesse de décliner dans notre pays, comme chez la plupart de nos voisins européens. Quelque part, on peut considérer que la réponse apportée a été, lors des primaires de droite et de gauche, de revenir à une offre plus traditionnelle. C'est le choix d'une droite plus décomplexée, affichant libéralisme économique et un certain conservatisme social. C'est aussi le choix de la gauche de choisir un candidat proposant une politique plus ancrée dans les valeurs de la gauche du PS (libéralisme social, inflexion du modèle économique). Ces choix ont conforté les noyaux durs d'électeurs identifiés socialistes ou de droite. Mais il a une limite. Il a ouvert un espace inédit au centre. Certes, en 2007, déjà, Bayrou avait pu profiter d'une telle configuration. Mais pas à ce niveau-là ni avec cette possibilité de l'emporter. En 2017, Macron, n'est, à ce jour, pas le plus mal placé pour l'emporter. Mais rien n'est gagné. La structuration politique gauche - droite peut finalement emporter le débat dans la dernière ligne droite. De fait, rien n'interdit, sur le papier, la victoire de la gauche... du centre ou de la droite... voire du FN.

 

Pour ce qui est du PS, il est temps de se poser les bonnes questions. Gagner suppose de renforcer l'adhésion à l'offre socialiste. Aujourd'hui, on est prêt à se consoler avec 20-25% des voix au premier tour. Finalement, on s'en remet à la qualification du FN au 2e tour pour l'emporter. Ce n'est pas nouveau. on sait bien dans le midi que c'est cette force du FN qui nous permet de garder une partie de nos collectivités. Mais le PS joue avec le feu et, même s'il gagne, il partira avec une légitimité politique fragile. Autant dire que la seule manière de se sortir de cette spirale infernale doit passer par une redéfinition de l'offre politique et une reconquête de notre électorat. L'exercice ne sera pas simple. Il faut reconstruire, comme l'a fait le PS des années 1970, un parti fédérant l'ensemble du ps, de son aile gauche à son aile droite. Ce travail est un vrai défi. Notre parti, depuis presque vingt ans construit des synthèses dont la seule finalité est de gérer les rapports de forces internes et de répartir les places. Pas étonnant que cela n'emballe pas trop l'électorat. In fine, on voit bien que cela ne peut plus tenir aujourd'hui. Même on sein du PS, on constate que tout le monde ne tire pas dans le même sens. On peut quand même gagner malgré tout. Mais même dans ce cas là, on ne pourra pas faire l'économie d'une réflexion sur la nécessaire reconstruction du PS et de la reconquête de notre électorat. Pour conclure, avant de taper sur les autres forces politiques, de Mélenchon à Macron, il faudrait juste se rappeler que l'avenir du PS se joue en interne... pas ailleurs.



19/02/2017
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