Rénovons le PS en Languedoc

Le candidat PS en route pour le chemin de croix de la présidentielle.

 

Plus que deux jours avant la fin du processus des primaires. A l'issue de ce deuxième tour, on ne voit pas trop comment Hamon peut ne pas l'emporter. Il a su créer une dynamique de campagne au 1er tour, a géré le débat de mercredi. Concrètement, on ne voit pas ce qui pourrait inverser la tendance. Bien évidemment, il reste une fenêtre de tir pour Valls. Une participation plus forte qui serait portée par la frange centre-gauche de l'électorat de gauche. Mais il faudrait une hausse bien significative de la participation, ne serait-ce que pour contrebalancer les électeurs qui viennent au 2e tour au secours de la victoire.

Quel que soit le candidat issu des urnes dimanche, le combat politique ne fait que commencer. Donné 5e dans tous les sondages, il se doit d'inverser la dynamique dans une fragmentation de l'offre politique à gauche totalement inédite. Le PS est à la fois débordé sur sa gauche et sur sa droite.

L'optimum aurait été une offre politique médiane à gauche, capable de fédérer l'ensemble des gauches. Cette option-là sera peu probable. Les lignes de fracture n'ont eu de cesse de se développer ces dernières années à gauche. Le PS avait su construire dans le passé des alliances politiques de la gauche au centre-gauche, il est à la peine aujourd'hui. 

Pour autant, est-ce que le PS a définitivement perdu ? C'est pas sûr mais une victoire n'est pas forcément évidente.... Pour s'en sortir, il faut à la fois essayer de récupérer une partie de son électorat et espérer une inversion de dynamique des autres candidats de gauche. Pour dire les choses concrètement, si Hamon l'emporte dimanche, il devra, pour espérer une chance de qualification de la gauche au 2e tour de la présidentielle, récupérer de l'électorat sur sa gauche soit du côté de l'écologie politique, soit du côté communiste. Je ne crois absolument pas à l'hypothèse d'un ralliement de Mélenchon par contre. Il reste encore à faire le job ceci étant dit. Du côté EELV, certains sont tentés par le ralliement mais l'hypothèse ne fait pas l'unanimité. Il faut dire que ce serait donner raison à Duflot, grande perdante de l'investiture des verts et aux dissidents qui ont rejoint la primaire socialiste. Mais les écologistes ont-ils la volonté d'aller jusqu'au bout de leur candidature présidentielle ? Du côté communiste, les militants ont tranché pour un ralliement à la candidature Mélenchon. Mais les conflits relatifs aux investitures sont actuellement vifs dans un certain nombre de circonscriptions. Ces points de crispation peuvent faire bouger les lignes en faveur d'Hamon. On ne doute pas que le PC puisse mettre ces enjeux dans la balance dans le cadre des négociations avec Mélenchon. Est-ce qu'ils sont prêts à changer de pied, on n'en est pas encore là. Hamon peut donc récupérer des soutiens sur sa gauche. Mais ne va-t-il pas ouvrir un espace sur sa droite ? C'est toute la question d'une captation de l'électorat centre-gauche par Macron. Le phénomène n'est pas nouveau. Mais va-t-il s'accentuer ou au contraire fléchir ? La réponse à cette question va dépendre de l'offre électorale que fera Macron. Pour l'instant, on reste sur sa faim et Macron ne devrait sortir du bois que dans la dernière ligne droite. Après tout, on ne sort de l'ambiguïté qu'à ces dépens. Soit il aura un destin à la Chevènement en 2002 (effondrement dans la dernière ligne droite) soit un destin à la  Bayrou en 2007 (progression jusqu'au bout de la séquence électorale). Mais au-delà de l'offre politique Macron, la question tout aussi fondamentale pour Hamon est d'éviter le départ du centre-gauche. Bien évidemment, Valls restera au parti. Il n'est pas du tout sûr que ces soutiens soient sur la même ligne. C'est pour cela qu'Hamon n'est pas prêt de se reposer. Il doit rapidement impulser une dynamique au sein du PS dès la semaine prochaine.

En tout état de cause, pour créer une dynamique à gauche, il faut générer un vote utile. 5e en intention de vote, le PS n'est pas capable d'incarner aujourd'hui cette légitimité, dépassé en intentions de vote par Macron et Mélenchon. C'est tout l'enjeu de la 3e mi-temps des primaires que d'être capable d'inverser ce scénario.

 

 



27/01/2017
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