Rénovons le PS en Languedoc

C'est la faute des autres....

"Macron est un traitre, il est de droite", "Mélenchon joue sa partition personnelle", "on est victime du PS bashing".... Ces discours deviennent de plus en plus fatigants à entendre. Entendons-nous. Que des challengers à gauche existent, qu'ils cherchent à inverser le rapport de force avec le PS, rien de nouveau sous le ciel de la gauche. Mais l'évolution notable de la situation c'est l'inversion de ces rapports de forces. Depuis la fin des années 1970, le PS domine la gauche après avoir pris le pas, dès cette période, sur le PC. En 2017, les socialistes sont à la fois attaqués sur leur gauche et sur leur droite. On peut se dire que c'est la faute des autres. Mais il faut quand même admettre que nous avons une part conséquente de responsabilité dans cette situation.

 

Pourquoi en sommes-nous là ? La première raison est que le PS n'arrive pas à se positionner sur l'échiquier politique. La première raison en est le mode de fonctionnement hollandiste du PS depuis une quinzaine d'années. La stratégie de la synthèse socialiste a d'abord eu pour finalité de gérer un consensus interne au parti, quitte à ménager la chèvre et le choux. Le résultat est l'absence de stratégie et de ligne politique autres que la gestion des rapports de forces internes au parti. Cette culture a survécu au départ d'Hollande de la direction du parti et a finalement impacté la ligne politique du gouvernement. La résultante de ce non choix est simple à comprendre : On s'est coupé d'une partie de la gauche sans pour autant se repositionner vers le centre. Bilan des courses, on a ouvert des espaces politiques à notre gauche et à notre droite, réduisant de manière significative nos alliances politiques et notre spectre électoral.

 

La seconde raison, c'est notre capacité programmatique. On aurait un bilan qui ferait rêver les gens, on pourrait se passer d'alliés. Notre capacité à produire des résultats aurait pu pallier cet handicap. Mais c'est loin d'être le cas, le PS atteignant dans l'opinion une légitimité si basse qu'il faut revenir aux années 1960 pour arriver à des niveaux aussi bas. Ce bilan gouvernemental n'est pas nul, mais il est difficilement compréhensible et ne répond pas forcément aux attentes de ceux qui nous ont choisi en 2012. Pour avoir suivi les débats des primaires, je ne pense pas qu'on ait vraiment convaincu du contraire. C'est quand même fou qu'après avoir été pendant 5 ans au gouvernement on en soit là et d'entendre un certain nombre d'absurdités en termes de programmes. On voit bien que le parti a perdu l'une de ses raisons d'être... Définir un programme de gouvernement capable de convaincre une majorité de l'électorat de nous soutenir.

 

Quand on fait l'addition de ces problèmes, on comprend mieux pourquoi on se retrouve dans cette situation. Quand on attend le discours de nos dirigeants, on comprend qu'on va devoir encore attendre pour sortir de l'ornière.

 

Ce bilan fait, que faire ? Certes, je vais voter aux primaires. Mais honnêtement, je vais voter par défaut. Mais la vraie question, c'est que faire ensuite ? Certains ont déjà fait le choix de quitter le bateau. C'est notamment le cas de certains élus et cadres, soutiens de Hollande en 2011, qui sont déjà partis chez Macron. Beaucoup on fait le choix, depuis quelques années de se désengager tout simplement. Pour ma part, je ne vois que deux options. Soit on est capable de refonder ce parti et d'en faire une machine capable de produire une projet politique crédible. Soit il faut arrêter l'acharnement thérapeutique. En tout état de cause,  l'année à venir va être un tournant pour le PS.

 

 



21/01/2017
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