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Montpellier : la machine a perdre est-elle lancée ?

Un peu schyzophrène en ce moment l'ambiance à la mairie de Montpellier. Beaucoup se répandent dans la presse sur l'ambiance interne et les "ratés" du système municipal. Bref, ce serait la pétaudière. Le paradoxe est que ce sont souvent ceux qui créent le malaise qui sont les premiers à le dénoncer. À terme, on a enclenché la boite à giffles et la machine à perdre...

Pourquoi en est-on arrivé là ? Faut d'abord faire une généalogie du problème. Tout débute en 2004 quand Frêche quitte la mairie, soumis à la loi sur le cumul des mandats. Son problème est alors simple : donner la mairie et être en possibilité de la reprendre le cas échéant. Pas question donc de donner le poste à un quadra ambitieux qui pourrait déborder le chef. Le choix se porte donc sur Mandroux. Pour tout dire, Frêche pense ainsi pouvoir téléguider le système à distance. En 2008, lors des municipales, la composition de la liste se fait à trois, Frêche, Navarro et Mandroux. Au final, tout est fait pour empêcher la maire de prendre trop d'autonomie politique et tout le monde, notamment Navarro, essaie de placer ses pions dans le système.

La première conséquence de cette réalité politique c'est le changement de la gouvernance municipale. Du temps de Georges, c'était relativement simple : le doigt sur la couture du pantalon et on coupe tout ce qui dépasse. Silence donc dans les rangs. Depuis, les choses ont fondamentalement évolué. Deux principales raisons : l'autonomie de Mandroux vis à vis de Freche mais aussi, plus fondamentalement, la mort de ce dernier. Jusqu'à son décès, Frêche avait compris qu'il fallait que la majorité tienne jusqu'en 2014 (quitte de temps en temps à sortir la boîte à giffles). Depuis son décès, le contexte a changé parce que la majorité fréchiste de la majorité municipale n'est plus régulée. Désormais, le slogan chez les prétendants à la fonction mayorale, c'est Struggle for life ! Et c'est peu dire qu'il y en a qui se verraient bien dans le fauteuil de Mandroux.

Conséquences de ces évolutions, la majorité est divisée et le système a tendance à se balkaniser de plus en plus. Une partie des adjoints a de plus en plus tendance à considérer son domaine d'intervention comme son pré-carré et joue dans son coin. L'enjeu est d'exister le plus possible et tenir jusqu'en 2014. Accessoirement, si on peut mettre une peau de banane chez le voisin, planter par inadvertance un coup de couteau, tout est bon à prendre. Actuellement, les choses restent quand même mesurées. La raison est simple. Il faut bien s'allier avec d'autres élus du conseil municipal pour remporter la mise. Et en terme d'alliances, tout est possible actuellement... d'où l'intérêt de ne pas taper sur tout le monde.

Au final, la situation tend à devenir de moins en moins gérable. Alors évidemment, c'est la chasse aux responsabilités. En tête de condole, la maire. C'est quand même ironique de voir que ce sont ceux qui limitent tout leadership du maire sur son équipe qui sont les premiers à dénoncer l'absence de ce dernier. Or, est-ce vraiment le problème ? Oui, parce que en tant que maire, elle a la responsabilité du système. Non, parce que Mandroux ne se représentera pas en 2014 selon toute vraisemblance. Ce qui est problématique du coup, c'est qu'à continuer ainsi, ceux qui jouent le jeu du pourrissement risque de faire partie des victimes. En effet, à force de taper sur le système, ils scient consciencieusement la branche sur laquelle ils sont assis. Il ne faut pas croire que les gens sont dupes. Ce que le public en retient finalement, c'est que le problème, c'est la majorité municipale et pas untel ou untel.

La question est donc simple pour les années à venir. Est-on capable d'intelligence collective et de gérer les petits intérêts individuels d'ici 2014 ? La question des futures législatives va être un test grandeur nature....



30/05/2011
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