Lettre ouverte : « Joyeux anniversaire » par Démosthène
Avec les excuses du webmaster pour le retard à publier cette tribune libre que j'avais oubliée...
Le 2 décembre est une date relative symbolique dans l’histoire politique française. C’est le jour où le Prince-Président a choisi de commettre son coup d’Etat. Il inscrivait ainsi son pronouciamento dans la continuité de l’histoire impériale (sacre du 2 décembre 1804, soleil d’Austerlitz de 1805).
Ce forfait démocratique a toujours été mis en avant comme la preuve et l’existence d’une démocratie directe, lien fort entre le Peuple et son chef. C’est la base même du bonapartisme politique, considéré par René Rémond comme une des grandes familles politiques composant la droite.
Récemment l’essayiste et analyste politique, Alain Duhamel a tenté de démontrer que Nicolas Sarkozy incarné le renouveau du bonapartisme. Son erreur, et ce fut l’objet d’une controverse, réside sans doute dans le fait qu’il considère le bonapartisme comme un courant politique né sous le Directoire et le Consulat alors qu’il est apparu seulement à la Restauration autour des Napoléon du Peuple (voir le livre de Bernard Ménager).
Le bonapartisme c’est avant tout ce lien direct mais autoritaire avec la base qui considère que toute forme de représentation politique est une trahison. Il repose avant tout sur un mode référendaire-plébiscitaire.
L’article paru aujourd’hui, 2 décembre, dans Midi Libre, « Et Aubry attendit en vain les cadres frêchistes » s’inscrit bien dans cette veine bonapartiste, qui vise à décrédibiliser toutes décisions politiques non directes. En effet, l’absence des cadres frêchistes est une nouvelle preuve de leurs malhonnêtetés, hier ils refusent de discuter avec leur appareil national sur la base d’un projet de rassemblement de la gauche régionale, avant hier lors de la présentation des listes, ils font voter sur de faux accords (ni Collerais, ni Gayssot n’ont confirmé à ce jour leurs présences , pas plus d’ailleurs que Agnès Julian ou Joel Abatti, injoignables) et le 1er octobre ils sont aller présenter aux militants sous couvert de la candidature de l’inconsistant Codorniou, un faux projet politique.
Pour autant, ces « nouveaux bonapartistes » fondent leur légitimités sur les résultats de ses votes référendaires-plébiscitaires (1er octobre et 3 décembre) où le peuple socialiste s’exprime directement en faveur du Petit Napoléon Languedocien, véritablement réincarnation de Napoléon III chez qui question sociale et répression autoritaire se sont toujours concurrencées.
Le coup d’Etat languedocien est achevé selon la presse quotidienne régionale, qui d’ailleurs au passage devrait être nommée dans sa très grande majorité Septimanie communication. Son traitement du cas Allies est à ce titre référent.
Raymond Couderc a tort d’appeler cette expression politique bonapartiste, une secte autour de son gourou. On ne comprend pas d’ailleurs que le culte du chef soit pour un homme de droite comme lui une pratique choquante. Reconnaissons à Frêche sa supériorité sur Couderc dans le registre impérial.
Le bonapartisme septimanien, le populisme de gauche, le régional-socialisme, ne peuvent être acceptés car nous sommes de gauche et donc opposés à ces dérives choquantes et intolérables.
Nous avons d’ailleurs dans notre région une véritable culture de résistance au bonapartisme, qu’il soit électoral dans le Gard, ou liberticide dans l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales.
Que tous les bonapartistes se souviennent que la gauche de notre région est combative, avant de franchir le Rubicon.