La repentitude, une arme médiatique massive ?
Comment ne pas évoquer la stratégie actuelle de communication de Ségolène Royal ? En tout cas, force est de constater qu’elle tape là où ça fait mal. L’hystérie collective des porte-parole de l’UMP - le bon Lefebvre toujours en première ligne - en dit long sur l’énervement de la droite… Après l’épisode sénégalais, elle a récidivé avec le cas espagnol, reprenant les propos toujours empreints de retenue et de pudeur de Sarkozy sur Zapatero. La droite osera-t-elle la reprendre à son propre jeu, en s’excusant de l’attitude de Guy Mollet en Algérie ? Je suis bête ! L’exemple est mal choisi… L’UMP risquerait de froisser ses électeurs nostalgiques de l’Algérie française !
Ceci étant dit, cette stratégie est-elle, à terme, efficace ? Elle a le mérite d’exister, pourtant elle risque très vite de trouver ses limites… L’électeur reste attaché, on peut le comprendre, à ses préoccupations immédiates, c’est-à-dire les conséquences de la crise. La remontée des sondages du Président et du Premier ministre, les premières intentions de vote pour les Européennes en disent long sur nos difficultés à être audible face à la majorité actuelle. Non pas que les gens soient ravis de la gestion actuelle du gouvernement, mais faute de croyance en une perspective alternative, ils risquent fort de ne pas nous suivre.
La communication n’est rien sans un projet ou la construction d’une espérance. Croire que les démocrates ont gagné aux USA uniquement en jouant de la com, c’est passer à côté de la réalité politique d’une élection qui s’est gagnée sur le discrédit important du président sortant, les erreurs de campagne des conservateurs et la construction de perspectives politiques nouvelles et de symboles forts. On n’en est pas encore là et pour y arriver, il faudra à la fois un parti en état de marche, un projet consistant et une communication efficace. Sans ce triptyque, il sera difficile d’y arriver. Ceux qui attendent que Sarkozy risquent d’en être pour leurs frais. Ce n’est pas impossible malgré tout, mais si en 2010 il y a une embellie économique, il y a à prévoir des désillusions aux Régionales… D’où la nécessité de changer de braquet rapidement et la nécessité d’être particulièrement actif lors de cette campagne pour les élections européennes…