La fin politique de Baumet
Intéressante cette situation de Pont-Saint-Esprit. Depuis plus de 30 ans, tout glissait sur lui. Plus jeune maire, député, président du Conseil général, sénateur, il a connu tous les partis, du PS à l’UMP. Aujourd’hui, c’est un cauchemar pour celui qui fut toujours confortablement réélu dans sa mairie et qui ne peut plus faire un pas dans sa commune sans se faire harceler par ses opposants. 12 millions de dettes, des impôts locaux au taux maximum, il faut dire que la situation est plus que critique et c’est peu dire que les contribuables n’ont pas du tout aimé leur nouvelle feuille d’impôt.
Au-delà des responsabilités propres de l ‘équipe municipale, reste un certain nombre d’interrogations non résolues. D’une part, comment se fait-il que l’Etat a laissé filer, des années durant, la situation ? Un trou de 12 millions ne se produit pas en quelques mois. Il serait intéressant de savoir pourquoi le préfet a mis autant de temps à tenir compte des signaux d’alarme émis par la chambre régionale des comptes et à partir de quand la CRC a détecté le problème. D’autre part, comment une population qui donnait des scores de maréchal à Baumet peut-elle, un an plus tard, vouloir sa tête ? Inconséquence de l’électeur, inculture de la gestion publique ? Bref, tout cela montre bien que le problème majeur des collectivités locales en France est l’absence structurelle de contre-pouvoirs. L’Etat joue de moins en moins son rôle et le niveau de mobilisation de la population reste des plus limitée.