Le Fréchisme et « le syndrome du Mandarom » .
Il n’est pas officiellement candidat, mais il surplombe tous les débats. C’est dire que Georges Frêche ne laisse pas indifférent. La preuve, depuis plusieurs jours, les commentaires sur ce blog tournent principalement autour du président de région. Après avoir passé une soirée à lire ces commentaires, on ressent un sentiment de gêne lié à la tournure des débats. La raison en est principalement le caractère binaire des argumentaires. Je m’explique ! Pour une partie des « supporters » de Frêche, l’homme n’est pas contestable. Son bilan ne peut être que largement positif. Du coup, on n’hésite pas à rejeter tout débat, quitte à imposer des vérités très discutables. De l’autre bord, la dérive est parfois aussi franche, rejetant tous les maux de la terre sur l’ancien maire de Montpellier.
Au risque de choquer, on peut aujourd’hui affirmer que Georges Frêche n’est pas dans la liste des catholiques en voie de canonisation mais qu’en même temps, aucun procès en sorcellerie n’est actuellement instruit au Vatican. Pour faire avancer le débat, arrêtons d’imposer des postulats parfois grotesques. Je sais, certains auront du mal à digérer mes propos, mais je rappelle que nous avons connu, il y a déjà fort longtemps, une révolution intellectuelle, dîte copernicienne. Donc, le soleil ne tourne pas autour de Georges Frêche, c’est en fait l’inverse qui se produit ! C’est fou, non ? De même, quand Georges Frêche est arrivé à Montpellier, les habitants ne vivaient pas dans des huttes avec un sol en terre battue ! Si l’on ne doit pas occulter la capacité de Frêche à accroître le développement de l’aire montpelliéraine, à inventer le marketing territorial, la croissance démographique lui est antérieure (Recensement INSEE de 1962 pour être exact). Ce qui est finalement gênant, c’est que les zélateurs les plus exaltés de Frêche n’aident pas sa cause. Leur posture rappelle parfois ces témoins de Jéhova qui vous tiennent la grappe deux heures devant votre porte pour vous convaincre d’épouser leur cause. Dans 9,9 cas sur 10, on finit, excédé, par claquer la porte. Or, ce type de posture, c’est exactement ce dont va se délecter la droite lors des prochaines régionales attaquant d’abord sur ces postures « quasi-sectaires ». Evitons donc ce que j’appellerai le « syndrome du Mandarom » qui, s’il produit des adeptes, à tendance à hérisser le poil des autres. Je sais bien, le PS ressemble beaucoup à ce village gaulois où l’on s’aime bien… mais où on apprécie franchement de se mettre sur la gueule de temps en temps ! Nos deux challengers pour le poste de 1er des socialistes, anciens rugbymen ne me démentiront pas. On aime bien le rugby, mais on n’est pas à l’abri de torsions de testicules dans les mêlées. Elevons le débat. Je sais bien que dans les différents camps, on gère des passifs parfois bien anciens, des conceptions du parti, de la stratégie politique ou de la politique différentes, voire des stratégies de carrière antagonistes…, mais tout cela n’empêche pas d’élever le débat, remarque qui vaut pour les deux camps d’ailleurs. Et si on élève le débat, allons jusqu’au bout. Doit-on encore parler de Georges Frêche ? La situation de l’Hérault est dans le collimateur d’Aubry et devient « le test » de ce que sera la capacité d’impulser de nouveaux modes de fonctionnement du parti. C’est la crédibilité de la posture actuelle d’Aubry qui se joue. Dans les faits, la question Frêche, en tout cas, au PS national, est déjà réglée. Tout le monde est d’ailleurs bien content que le missile tombe sur le territoire d’à côté… C’est dire si les doigts qui vont se lever vont être rare au bureau national…. Bref, si Frêche est tête de liste, il le sera hors du PS. Il s’agit donc d’un débat qui ne nous intéresse peu. Revenons donc à nos deux candidats…