L'union de la gauche, un préalable à toute victoire de la gauche
Il y aurait intérêt à lire rapidement les textes déposés par le gouvernement au Sénat concernant l’évolution des modes de scrutin des conseillers généraux et régionaux pour 2014. Il indique clairement que le devenir de la gauche passe nécessairement par sa capacité de regroupement si le projet est adopté tel quel :
En voici un rapide exposé :
Les conseillers généraux et régionaux sont fusionnés dans une nouvelle appellation, celle de conseillers territoriaux. Chaque conseiller territorial est à la fois membre du conseil général et du conseil régional.
Le mode de scrutin est mixte, combinant scrutin majoritaire et scrutin proportionnel
80 % des conseillers territoriaux sont élus au scrutin majoritaire
20 % sont élus à la proportionnelle.
Pour le scrutin majoritaire :
Les conseillers territoriaux sont élus sur la base des cantons. Ces derniers seront massivement redécoupés et devraient être largement réduits en nombre et étendus en volume de population pour s’appuyer sur des socles démographiques plus égalitaires et obtenir un nombre de conseillers territoriaux limités. Le poids des cantons urbains sera donc plus important dans la nouvelle assemblée. Il faut noter que les conseils généraux ne seront même pas consultés sur le redécoupage.
Pour chaque élection cantonale, le candidat arrivé en tête à l’issue du 1er tour est élu. Il n’y a pas de conditions de majorité absolue. La majorité relative suffit. Il n’y a donc plus de 2e tour.
Pour le scrutin proportionnel :
20 % des sièges sont attribués à la proportionnelle. Le principe est simple : l’ensemble des voix non attribuées (c’est-à-dire l’ensemble des voix des candidats non élus) sont comptabilisées à l’échelle départementale, sous deux réserves, un seuil de 5 % d’une part, le rattachement à une liste départementale d’autre part.
Les bénéficiaires de ces attributions sont des listes départementales qui doivent compter au moins un total de 50% des cantons. Pour être recevables, ces listes doivent être présentes dans l’ensemble des départements de la région. Les listes doivent respecter la parité.
Ce mode de scrutin, en l’état actuel, remet globalement en cause le fonctionnement de la gauche qui se compte au premier et définit des désistements réciproques au second. C’est désormais au 1er tour qu’il faut déterminer le partage des voix. La raison est simple, la multiplication des candidatures à gauche fait « naturellement » le jeu de la droite. Une gauche divisée est forcément une gauche perdante…
Quand on connaît la situation actuelle de nos conseils généraux, cela signifie aujourd’hui la nécessité de repenser nos rapports avec le reste de la gauche régionale. Nous y sommes très dominants dans 4 des 5 départements, alors que nos alliés (hors le PC) y sont marginalement représentés. Il va donc falloir assez vite définir une stratégie d’alliance à gauche la plus large possible, ce qui veut dire « abandonner » une partie des cantons que nous détenons actuellement alors que le nombre de cantons va fortement diminuer. Autant dire que la situation des années à venir va être tendue dans les départements, soit parce que des cantons traditionnels « explosent » avec parfois la nécessité de réguler la concurrence entre élus sortants, et qu’il faudra aussi faire de la place à nos alliés. Il n’est donc que temps aujourd’hui de se mettre autour de la table pour poser la question de l’application de nouvelles règles du jeu…. Sachant que toute dissidence à gauche fera mécaniquement le jeu de la droite. Quand on voit comment se met en place le 1er tour des régionales dans la région, on peut se dire que le chemin va être long….
Exemple : Division de la gauche
Canton X |
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Candidat UMP |
38 % |
ELU |
Pas de report |
Candidat PS |
35% |
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Report des voix sur la liste PS |
Candidat FN |
8 % |
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Report des voix sur la liste FN |
Candidat Vert |
7 % |
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Report des voix sur la liste Verts |
Candidat DVG |
5 % |
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Pas de report (absence de liste départementale) |
Candidat PC-PG- |
5% |
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Report seulement si + de 5% sur le département |
Candidat NPA |
2% |
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Report seulement si + de 5% sur le département |
Total Gauche |
54 % et 0 élu |
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Dans cette hypothèse, la gauche subit la double peine. Elle perd alors qu’elle est majoritaire sur le canton et par ailleurs elle ne peut bénéficier pour la répartition proportionnelle de l’ensemble des voix réalisées au scrutin majoritaire !
Exemple : Union de la gauche
Canton X |
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Candidat UMP |
38 % |
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Report des voix sur la liste UMP |
Candidat Union de la gauche |
51% |
ELU |
Pas de report |
Candidat FN |
8 % |
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Report des voix sur la liste FN |
Candidat NPA |
3 % |
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Report seulement si + de 5% départementalement |
Total Gauche |
54 % et 1 élu |
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