Rénovons le PS en Languedoc

Décès de Jean SENTENAC

Notre camarade, Jean Sentenac, militant de la section de Pezenas est récemment décédé. Adhérent depuis plus de 50 ans, il fut l'un des piliers de la section SFIO locale puis celle du PS dont il fut le secrétaire. Voici l'hommage rendu par Paul Alliès, l'actuel secrétaire de section :

 

Discours prononcé sur la tombe de Jean SENTENAC, le samedi 3 septembre 2011 à Pézenas

 

" Chers amis de la famille,

Mesdames, Messieurs,

Chers camarades,

            C’est en tant que secrétaire national du Parti socialiste que je viens rendre hommage à Jean Sentenac. Et pas seulement en tant que secrétaire de la section de Pézenas à laquelle il appartenait (il était présent à sa dernière réunion le 30 juin dernier). Car Jean mérite amplement un salut national des socialistes.

            D’abord pour la fidélité à ses convictions. En ces temps où les postures médiatiques déterminent souvent les prises de position politiques, Jean gardait la mémoire de ses premiers engagements, ceux de la Libération et de la reconstruction de la République. Cette République il la voulait tout simplement laïque. Pas d’une laïcité « ouverte », ou « nouvelle » ou autre… Non. La laïcité des origines, celle de la loi de 1905 qu’il a défendu en étant longtemps président de l’Amicale Laïque. Le nom de cette association portait en l’occurrence la seule dénomination qui vaille : celle d’une amitié universelle scellée par la liberté de conscience voulue par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.

            Cette laïcité était pour lui l’antichambre du socialisme auquel il avait adhéré, encore jeune, en 1944. Il était jusqu’à ces derniers jours, un de nos vétérans les plus respectés. Car le socialisme de Jean Sentenac c’était celui des « Jours heureux », titre du programme du Conseil National de la Résistance de mars 1944 : un socialisme de la réforme économique, de la lutte contre les inégalités sociales, de la sécurité sociale, de l’enseignement gratuit et obligatoire. Ce socialisme-là est devenue celui de la résistance à l’air du temps qui voudrait justement voir disparaître les principes et les idéaux du CNR.

            Résister, Jean savait le faire. Alors qu’il avait été rappelé pour aller servir en Algérie, il s’était opposé à la politique de Guy Mollet en 1956. Et, pour cela, il avait été « suspendu » quelque temps de la SFIO dont il était un des piliers. Pilier aussi d’une union de la gauche vécue comme un combat permanent.

            La force de ses convictions, les piscénois ont pu la mesurer durant les 30 années où il exerça auprès des maires successifs, les fonctions de 1° adjoint aux finances. Il le fit avec une telle énergie, un tel sens de la justice, un tel dévouement qu’on peut dire sans excès (devant la fille et le fils de Jean Bène ici présents) qu’il aurait mérité d’être le vrai maire de cette ville.

Ce titre de maire, il l’avait gagné malgré tout dans une autre association chère à son cœur : Métaneuf, « commune libre piscénoise » qui s’honorait, dans les années cinquante, à cultiver le souvenir de Molière qu’elle avait érigé en patron de la cité. Dans le droit-fil de ce militantisme théâtral, il fut un acteur de premier rang de L’Aurore, cette troupe qui, dans  ces mêmes années, savait distraire les piscénois.

            Tant d’engagements feraient presque oublier sa profession d’Intendant (ou mieux, comme on disait alors si bien, d’ « Econome ») au lycée technique de la ville. Un métier en parfaite congruence avec ses responsabilités publiques qui forgea son image intègre aux yeux de toute une population et de plusieurs générations.

            Bref il a incarné parfaitement le propos de Jaurès selon lequel « on n’enseigne pas seulement ce que l’on sait ; on enseigne ce que l’on est ». Jean fut de bout en bout la figure de « l’honnête homme », celui des Lumières, qui use de sa raison pour comprendre et changer le monde.

            Ce fils d’épiciers restera dans notre mémoire comme un exemple. Si bien qu’il donnera un autre sens à la terrible phrase de Renan : « Les morts gouvernent les vivants ». En ces moments de doute, de crise et d’abandons, Jean sera pour nous tous un témoin toujours vivant.

Paul ALLIES"



04/09/2011
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