Conseil fédéral du 24 novembre
En deux
heures, ce fut emballé et pesé… Il faut dire que les résultats étaient connus à
l’avance, la majorité du conseil fédéral, issue du dernier congrès, étant
majoritairement acquise à la cause Frêche-Navarro. On a quand même connu
quelques moments forts.
Robert Navarro
a ouvert le bal, d’abord pour nous expliquer que c’était bien compliqué de
choisir les candidats et que les accords politiques étaient réduits à la
portion congrue, avec le MRC (Béatrice Négrier et sa famille), le PRG (Lopez et
Delfau), et… les Amis de Robert Hue, grand mouvement de masse pour la
sauvegarde de Robert Hue (En fait des élus PC en rupture avec la discipline
partisane de leur parti), ainsi que les amis de Pietrasanta, autre grande
organisation politique rayonnant sur Mèze.
Bref, pas
d’alliance ni avec les verts, ni avec le PC, et le choix de s’allier avec leurs
dissidents… C’est un pari sur l’avenir !
Pour ce qui est
de la fuite dans Midi Libre qui a publié mardi matin la liste, Robert Navarro a
expliqué qu’il n’y était pour rien, mais que cela ne pouvait venir que du
secrétariat fédéral. Vu que seule la tendance Royal y est représentée, cela en
dit long sur la cohésion de cette majorité. Il en a profité pour s’excuser de
ne pas avoir pu prendre contact avec certains candidats qui ont vu leur nom
publié avant d’accepter d’être candidat. Robert étant trop bon, il avait
anticipé l’enthousiasme des camarades… Son bon cœur le perdra !
On a eu
ensuite droit à 4 interventions, celles de Mesquida, de Vézinhet, Bouillé et de
Pradeille. Les deux premiers ont expliqué les raisons justifiant leur refus de
voter cette liste : absence de renouvellement, respect des statuts, tête de
liste exclu du parti, le 1er socialiste seulement 3e,
l’existence d’une candidate divers droite. L’absence d’alliance avec nos
partenaires traditionnels et une place congrue réservée aux courants
minoritaires localement, la surreprésentation de Montpellier et l’absence de
plusieurs territoires. Un long débat a eu lieu sur le cas d’Agnès Jullian et sa
catégorisation politique. Navarro s’est contenté de dire qu’elle n’avait pas
été encartée nulle part… ce qui ne répond en rien à la question (elle est effectivement
d’un milieu de droite). Mais le plus drôle, c’est quand il nous a avoué que de
toute façon, il ne la connaissait pas ! C’est dire qu’on peut être rassuré
sur sa couleur politique ! Navarro l’a donc classée « société
civile », mais au regard de son statut on aurait peut-être dû la définir
« société anonyme ».
Vézinhet nous a ensuite d’abord fait rire en narrant sa rencontre dans
l’avion avec Piétrasanta (et son bilan carbone ?). Quand il a
expliqué à celui-ci qu’il était candidat dans les PO, Piétra a été surpris
car personne ne l’avait averti (avis à nos amis catalans : Si vous voulez
rire, posez-lui vos questions en catalan, ambiance garantie !). Ensuite,
l’ambiance a été plus tendue quand Vézinhet a mis en cause Bouillé et les
pratiques en cours dans la fédération. Bouillé s’est défendu de ces accusations
(mais qui peut donc penser Bouillé capable de coups tordus !). La majorité
fédérale a pris Vézinhet à partie et Robert Navarro, la main sur le cœur,
jurant sur la tête du coiffeur de sa femme, nous a expliqué qu’il y en avait
marre des attaques sur la fédération. Bref, un grand classique de nos relations
tumultueuses. Enfin, Pradeille est le dernier à être intervenu. Cherchant à
calmer le jeu, il s’est félicité de l’ouverture… avec la candidature de Karine
Chevalier (Devant sa femme, cette appel à Chevalier en était presque gênant…).
Il a conclu en expliquant que notre objectif était la victoire.
Les partisans
de Mandroux ne sont pas intervenus, puisque cette dernière n’était pas là.
Delafosse au nom de son courant s’est bien gardé d’intervenir, on ne sait
pourquoi. Contrairement à ses habitudes, G. Tapié, dernière de liste, n’est pas
intervenue.
Navarro a
ensuite présenté la liste (voir plus bas) et nous a indiqué qu’on allait voter
à bulletins secrets. ET LÀ, SURPRISE ! Nous avons découvert un
isoloir ! Certains pensaient qu’il s’agissait d’une cabine d’essayage.
Mais non, c’était un dispositif lié au vote. Les plus vieux militants avaient
la larme à l’œil… Cela leur rappelait les temps héroïques d’Epinay. Il faut
dire que l’isoloir ne sentait pas la première jeunesse et qu’on avait dû le
récupérer dans une cave. Je n’aurai pas être surpris de voir griffonné
« Fuck Guy Mollet » sur les côtés de la cabine.
Au final, sur
101 présents, 85 votants, 64 pour, 21 contre. Il n’y aura pas de liste
alternative donc on ne votera que pour ou contre une seule liste le 3 décembre.
Il restera ensuite à attendre le verdict final d’Aubry, le 12 décembre.
Pour ce qui
est de la liste :
1 Frêche, Ex
PS, 2 Jullian (DVD), 3 Navarro, 4 Chevalier Karine, 5 Gayssot JC (ex PC), 6
Ledain Anne Yvonne, 7 Cros Francis, 8 Charles Paulette, 9 Bouillé Christian, 10
Dombre Coste Fanny, 11 Delacroix François, 12 Négrier Béatrice (MRC), 13
Abati Joël, société civile, 14 Meunier Marie (Ex verts), 15 Lubrano André, 16
Collerais Josianne (ex PC), 17 Zemmour Claude, 18 Mouchage Danielle, 19
Malfoste, Sté civile, 20 un adjoint de Bédarieux, 21 Fratissier Michel de
Ganges, 22 Gasparou Michèle de Balaruc, 23 Nosbé Yvan, 24 Chakahoui, 25 Nguéma,
26 Tapié Geneviève.
La liste n’a
qu’un seul poids lourd électoral, c’est Frêche. Pour le reste, à part Bouillé,
peu d’élus qui peuvent compter sur un électorat personnel et beaucoup de
candidats qui ont été récemment battus (Lubrano à Sète, Francis Cros à la
Salvetat, K. Chevalier, Le Dain à Castelnau, Zemmour à Béziers). Par ailleurs,
pour le premier tiers de la liste, un âge moyen plutôt élevé qui fait qu’on
proposerait presque un slogan de campagne : « l’âge d’or ». Par
ailleurs, peu de renouvellement qu’il soit générationnel ou autre. Bref,
d’abord une liste de fidèles, mais aussi beaucoup de profils de candidats qui
peuvent en fin de ligne droite être dégagés au bénéfice de nouveaux entrants,
avant le 1er tout ou entre les deux en cas de fusion de liste…