1ere mi-temps pour Frêche.
Le résultat est sans appel. Dans
4 des 5 fédérations de la région, Frêche l’emporte haut la main avec des scores
sans appel (70 % dans l’Hérault et le Gard, 88 dans les PO, 92 % en Lozère).
Seule l’Aude résiste à la marée, accordant la majorité à Andrieu. Deux éléments
principaux expliquent cette victoire : le poids des appareils et des élus,
très majoritairement favorables à Frêche a grandement joué en faveur du
président de région ; la croyance en la capacité de Frêche d’être la seule
alternative politique du PS dans la région est aussi un élément important pour
comprendre le résultat.
Et maintenant ? Aubry l‘a
déjà dit. Elle consulte les alliés du PS pour prendre sa décision. Elle doit
maintenant trancher entre ces derniers et le vote des militants. La question
n’est pas encore définitivement réglée pour la direction du parti puisque ces
principaux alliés sont opposés à la candidature Frêche. Rien n’est donc encore
décidé, mais le score d’hier rend de fait complexe une décision écartant
Frêche. La décision définitive reste donc à venir. Soit c’est le refus de
valider cette option, soit c’est
la nécessité de régler (enfin) la situation du président de région. En
effet, valider l’option Frêche aboutit, de fait ou de droit, à réintégrer le
président de région. C’est donc au national de faire ce choix et d’aller
jusqu’au bout de ce choix. L’avantage est a priori du côté de Frêche qui a
emporté son bras de fer. Son problème est maintenant d’éviter que « la
question Frêche » génère un nouveau buzz médiatique national au moment où
le PS affiche la rénovation.
Au sein de la gauche régionale,
les attitudes sont contrastées. Pour tout dire, un cadre des verts, ce matin,
m’a dit être plutôt satisfait du résultat local. Si Frêche est investi, ils
espèrent bien capitaliser dans l’électorat de gauche un vote anti-Frêche et
arriver en position de force au 2e tour ! Les sondages de ce
matin leur donne des ailes et, après tout, cela leur jusqu’à présent bien
réussit dans l’Hérault aux dernières municipales et européennes. Dans l’attente
de la décision finale du parti, à la gauche du PS on est donc en train de
réfléchir sérieusement à d’éventuelles alliances pour arriver en position de
force au 2e tour. Tout reste à construire cependant et c’est un
euphémisme de dire que l’on part de loin.
Chez les supporteurs d’Andrieu,
c’est la soupe à la grimace… Devant l’ampleur du résultat, l’équipe Andrieu a
décidé à l’aube de ne pas déposer de recours malgré les multiples problèmes
rencontrés dans plusieurs sections de l’Hérault et des PO sur les modalités du
vote. Le message est clair : on a perdu, ce n’est pas la peine d’en
rajouter. Posture un peu alambiquée, certes, mais décision collective à
assumer… Pour ce qui est des résultats, ces derniers sont très contrastés. Les
scores lozérien et catalan étaient attendus (il faut dire entre-nous que le
soutien Amiel-Donat n’a pas été des plus heureux…). Dans le Gard, malgré le
soutien de la quasi-totalité des élus et de la fédération à Frêche, 30 % des
militants se sont mobilisés derrière Andrieu. Dans l’Hérault, le secteur-clef
était Montpellier. Les résultats montrent que seul André Vézinhet apporte dans
sa section une majorité à Andrieu. Ailleurs, le constat est que Mandroux n’a
emporté la décision nulle part. Le réveil est donc dur à la mairie et au
cabinet. Cela veut dire aussi que la situation reste figée à Montpellier pour
quelque temps encore, Frêche à l’agglo, Mandroux à la mairie. Mandroux n’a plus
la possibilité de peser sur l’agglo, Frêche n’est pas en capacité de renverser
Mandroux à la mairie sans dégâts collatéraux. Bref, on va vivre quelque temps
avec des relations compliquées à vivre dans les couloirs municipaux. La
question de la relève générationnelle est donc renvoyée à 2014,… Au
mieux !
Pour Andrieu, la question est
maintenant simple : que faire ? Pour les élections, c’est
simple : On soutient le candidat qui sera officiellement investi par le
parti. Rien de plus normal… et il serait quand même difficile de défendre
l’option contraire… Pour le reste, la question aujourd’hui est de construire
des alternatives politiques à partir d’un socle de 30 % de militants de la
région qui (je mets de côté les anti-fréchistes primaires) souhaitent porter de
nouvelles formes de militantisme, de nouvelles valeurs et de nouvelles visions
de la gauche régionale. Soit la page se referme et rien ne se passe comme après
le dernier congrès, soit se structure un travail de fond militant avec en ligne
de mire 2014.