Tribune libre : Populisme contre Education Populaire
Deux camarades me font passer la tribune libre suivante :
"Les prochaines semaines, cela a déjà commencé, vont voir
s’affronter en Languedoc Roussillon deux conceptions de l’homme et de la
société. L’une populiste et réactionnaire, l’autre progressiste et œuvrant pour
l’Education populaire.
George Frêche va s’ériger en Grand défenseur de la population du
Languedoc contre l’élite Parisienne. Il va tantôt apparaître comme une victime,
martyr même de cette élite qu’on voudrait laisser penser opposée au bien être
et à l’intérêt des Languedociens, tantôt comme le sauveur providentiel,
incarnation de la pensée du bon peuple.
Investit de ce côté messianique, incarnation supposée de la
volonté du peuple, il accusera les autres de le trahir et à travers lui de
trahir le peuple. Il accusera ceux qui ne sont pas avec lui d’œuvrer contre le
Languedoc. La vision est binaire, pour ou contre et par essence elle ne laisse
pas de place à la nuance, donc au débat et au progrès.
Dans le jeu des affirmations il mêlera vérités et contre vérités
faisant avaler les secondes dans la foulée des premières. Il
« surfera » ainsi sur la légende du bon bilan, issus des millions
d’Euros investis dans une communication outrancière qui ne traduit en rien la
réalité du Languedoc-Roussillon, région hélas la plus pauvre de France et au
taux de chômage le plus élevé.
Il fera appel aux sentiments, « Les Languedociens je les
aime… », aux peurs, notamment celles de l’autre, de la différence. Il
proposera des solutions simplistes, frappées de l’illusion du bon sens populaire
mais qui ne peuvent souffrir la confrontation avec le réel. Ces recettes sont
connues. Hélas elles ont trop souvent fonctionnées, mais elles sont
anti-démocratiques et amorales.
Hors la base de l’engagement, avant même le projet, avant les
idées, ce sont des valeurs ! C’est sur cette base que se fera la campagne
de ceux, Républicains qui s’opposent au Système de la Fréchie, si semblable à
celui de la Sarkozie au niveau national. On ne parlera pas aux tripes et aux
cons, mais suivant les valeurs humanistes à des individus dont la liberté de
penser est fondée sur leur raison et leur expérience du quotidien.
Nous ne ferons pas de nos propos des forces de vérité, mais une
opinion que nous défendrons par la puissance et la sincérité de nos
convictions. La campagne est le moment d’un choix, mais c’est aussi une
rencontre, un moment d’information et de partage. Cette terre est riche
d’intelligences, il nous incombe d’en faire une dynamique pour le progrès de
tous.
Voici une définition du populisme (source Wikipédia) :
Le populisme met en accusation les élites ou des petits groupes d'intérêts
particulier de la société. Parce qu'ils détiennent un pouvoir, le populisme
leur attribue la responsabilité des maux de la société : ces groupes
chercheraient la satisfaction de leurs intérêts propres et trahiraient les
intérêts de la plus grande partie de la population. Les populistes proposent
donc de retirer l'appareil d’Etat des mains de ces élites égoïstes, voire
criminelles, pour le « mettre au service du peuple ». Afin de
remédier à cette situation, le leader populiste propose des solutions qui
appellent au bon sens populaire et à la simplicité, mais ignore complètement
les réalités de la décision politique (notamment le fait qu'elles doivent être
inscrites dans un agenda, qu'elles doivent tenir compte des avis parfois
contradictoires de la société civile), comme la complexité des situations
décrites. Ces solutions sont présentées comme applicables tout de suite et
émanant d'une opinion publique présentée comme monolithique.
Les populistes critiquent généralement les milieux d'argent ou une
minorité quelconque (ethnique, politique, administrative etc.), censés avoir
accaparé le pouvoir ; ils leur opposent une majorité, qu'ils prétendent
représenter. S'ils accèdent au pouvoir, il peut leur arriver de supprimer les
formes traditionnelles de la démocratie, au profit d'institutions autoritaires,
présentées comme servant plus authentiquement « le peuple ».
Des comportements populistes peuvent affecter toutes les activités
de la société, cela amène des organismes, des institutions ou des associations
à favoriser des positions réputées « populaires ». Elles peuvent
montrer paradoxalement un certain mépris pour le peuple, le vulgus latin, pensé comme la populace, la foule,
les masses, le troupeau... Ceci est particulièrement notable en publicité où
« le peuple » est mis en scène, souvent sous la forme de personnages
ignorants ou idiots.
Auquel s’oppose l’Education Populaire (source Wikipédia)
L'éducation populaire est un courant d'idées qui milite pour
une diffusion de la connaissance au plus grand nombre afin de permettre à
chacun de s'épanouir et de trouver la place de citoyen qui lui revient.
Elle se définit généralement en complément des actions de
l'enseignement formel. C'est une éducation qui
reconnaît à chacun la volonté et la capacité de progresser et de se développer,
à tous les âges de la vie. Elle ne se limite pas à la diffusion de la culture
académique ni même à l'art au sens large, mais également aux sciences, aux
techniques, aux sports et aux activités ludiques, ...
Ces apprentissages sont perçus comme l'occasion de développer ses
capacités à vivre en société : confronter ses idées, partager une vie de
groupe, s'exprimer en public, écouter, progresser, etc.
Qu’on ne s’y
trompe pas, le populisme a fait dans l’histoire beaucoup de mal aux hommes et à
leurs sociétés. Georges Frêche comme le digne représentant du Sarkozisme
Raymond Couderc, le premier avec plus de talent que le second, sont pour moi
l’expression de cette conception médiocre et dangereuse de la politique.
Pour
vaincre demain le populisme d’un Sarkozy, nous devons aujourd’hui mettre à nu
sinon vaincre, le populisme dans notre Région.
« Tant
qu'il y aura des hommes qui n'obéiront pas à leur raison seule, qui recevront
leurs opinions d'une opinion étrangère, en vain toutes les chaînes auraient été
brisées, en vain ces opinions de commandes seraient d'utiles vérités ; le
genre humain n'en resterait pas moins partagé entre deux classes : celle
des hommes qui raisonnent, et celle des hommes qui croient. Celle des maîtres et celle des
esclaves ». Condorcet"