Quelle est la situation actuelle pour les régionales ?
Ils sont tellement clairs les
communiqués du parti que l’on n’est pas toujours sûr de les comprendre !
C’est dire les enjeux de communication que doit gérer le parti… Il n’y a qu’à
voir la couverture médiatique pour comprendre les enjeux.
Pour dire les choses
clairement : Le BN a pris
acte des résultats du 3 décembre, mais ne les a pas ratifiés. Il ne proposera
pas, samedi, d’investir G. Frêche.
Si on en reste à cette
hypothèse, il n’y aura donc pas d’investiture pour la Région. Pour le dire
autrement, les socialistes pourront aller où ils veulent (sur des listes de
gauche quand même,, faut-il le rappeler !). Il est donc possible, dans
cette configuration, de voir des socialistes sur plusieurs listes.
Est-ce à dire que le PS ne
ratifiera personne ? En fait, c’est plus compliqué. Le communiqué le dit
clairement. Des négociations ont eu lieu, elles n’ont pas abouti. À défaut de
pouvoir monter une liste de la gauche unie avec une partie du PS, le BN a
décidé de n’investir personne. Jusque-là c’est clair. Ce qui n’est pas dit
explicitement, c’est qu’en cas d’accord sur cette liste, elle obtiendra
vraisemblablement du BN son soutien. Il reste quand même une gageure, créer
cette liste. À ce jour, le Front de gauche est partant. Il reste à trancher
deux questions. La première est interne, celle de l’attitude des opposants PS à
la candidature Frêche et de leur capacité à gérer la question de la tête de
liste. La deuxième est l’attitude des Verts. Roumégas sait qu’à ce jour, il
n’est pas sûr d’arriver à 10% donc pas forcément en capacité de jouer un rôle
au 2e tour. Pour autant, il n’est pas encore clair sur sa stratégie d’alliance,
notamment d’alliance unitaire. Bref, la constitution de cette liste n’est pas
encore réglée. On attend une attitude claire des Verts régionaux et nationaux
sur la question, mais aussi une position des différents leaders PS concernés,
notamment celle de Mandroux très discrète ces derniers temps. On ne se sera
fixé que plus tard (décembre, voire janvier) sur la réalité des listes de
gauche présentées. Entre temps, si Frêche n’est pas candidat PS, il a la
possibilité de transformer sa liste. Gardera-t-elle cette configuration ou
s’ouvrira-t-elle à d’autres composantes (Modem, Drevet pour ne prendre que ces
exemples ?). Cela reste possible puisque c’est une liste non PS. Le fait
d’avoir mis sur la liste des militants susceptibles d’être dégagés à défaut
d’avoir les ressources politiques pour garder leurs places peut le laisser
penser…
Entre nous, si l’objectif de
départ du BN était de dégager Frêche, le plus simple aurait été de le dire
depuis le départ, c’est-à-dire en septembre. Les choses auraient été tellement
plus claires en octobre et en décembre. Aujourd’hui, c’est quand même le
bordel. Frêche et la direction nationale ont connu, tous deux, une
demi-victoire et une demi-défaite. Pour le président de région, ce n’est pas
une situation rêvée et sa satisfaction n’est que de façade. Des échos attestent
d’une colère noire depuis les interventions d’Alliès. Il fera campagne sans le
poing et la rose dans une élection régionale qui s’annonce très marquée par le
contexte politique national. Pour autant, sa demi-victoire c’est que le BN n’a
pas soutenu une liste officiellement PS contre lui. Pour ce qui est de la
direction du parti, c’est le même constat. Aubry a choisi de ne pas soutenir Frêche et de rejeter sa
candidature. Ceci étant dit, les médias estiment que le PS soutient, de fait,
Frêche. Autant dire que le résultat en termes d’image n’est pas celui qui était
forcément attendu. Enfin, le fait de prendre une demi-mesure laisse le
sentiment que la direction a du mal à faire un choix… ce qui n’est pas la
meilleure des images à vendre de la part d’un parti qui affiche sa volonté
d’aller très loin dans la rénovation de ces pratiques.