Tribune libre : Contribution des colistiers Audois à la mission ‘Dialogue et Rénovation’
Une tribune libre de nos camarades audois à quelques jours de la réunion du 29 avril :
Pourquoi nous nous sommes engagés sur la liste Mandroux.
Engagement fort sur un choix difficile puisque la
quasi-totalité des socialistes Audois, soit avec D. Codorniou soit avec R. Andrieu, soutenaient la liste
Frêche et soutiennent maintenant la majorité régionale. Engagement sur des
convictions puisque évidemment plus de coups à prendre que de bénéfices à attendre
de cette aventure.
Mais la candidature Mandroux soulevait chez nous un immense
espoir. Enfin ! nous sommes nous dit, enfin la possibilité d’une
clarification politique au sein du PS local devenu au fil des années un parti
clientéliste dont les membres ne pensent plus qu’à remporter des élections pour
se partager les avantages qui en résultent. Enfin ! une opposition
frontale à un président sortant qui au long de son premier mandat s’est appuyé
sur ces dérives pour les pousser encore plus loin en s’engageant résolument
dans une pratique politique populiste. Nous avons vu là une chance formidable
de rénovation non seulement des modalités de fonctionnement de notre parti mais
aussi et peut être surtout de l’esprit qui anime ses militants en Languedoc-Roussillon.
Les raisons d’une dérive :
Elles sont a chercher sans doute au point de rencontre d’un
contexte économique calamiteux (crise récurrente de la viticulture) et d’une
culture locale volontiers clanique. Mais l’objet ici n’est pas de creuser cette
question, pourtant intéressante, mais de dire que nous ne reprochons rien à
personne. Autrement dit ces dérives ne peuvent être attribuées à l’influence
néfaste de tel ou tel. Il ne s’agit pas d’une question de personnes, mais de
pratiques et d’une ‘culture’ qui fonctionnent depuis des années. Une majorité
des socialistes de la région qui soutiennent GF le fait sans doute très
sincèrement, parce qu’ils se reconnaissent dans sa personne, ses modes de
fonctionnement et les idées qu’il professe. Aussi la décision d’une liste
Mandroux a créé une situation exceptionnelle, une véritable crise identitaire.
De l’opposition à GF découle donc logiquement la remise en cause en profondeur des fonctionnements et des
choix qui ont conduit à sa désignation comme tête de liste, autrement dit une opportunité
formidable de porter le fer là où c’est important, mais à condition de ne rien
lâcher.
Critique du Frêchisme
Beaucoup de choses ont déjà été dites et sans doute mieux
que nous ne pourrions le faire. Pour faire court
1. Critique sur le fond :
- En un mandat la puissance
économique du CR s’est considérablement accrue et donc sa capacité clientéliste
tandis que l’économie de la région fléchissait.
- L’argument : un mandat ne
suffit pas, vous allez voir sur le deuxième les conséquences de nos choix, ne
convainc que les convaincus d’avance.
- La région évolue vers une économie
du type pays en voie de développement : peu de riches beaucoup de pauvres,
poids économique déterminant des collectivités locales, vision politique
simplifiée à l’extrême, clanisme.
2. Sur la forme (en réalité difficile à distinguer du fond).
- Opinion publique locale caressée
dans le plus mauvais sens possible : racisme, rejet des ‘élites’, rejet
des partis et des parisiens en général etc. c'est-à-dire toutes les valeurs
habituelles du populisme.
3. Communication :
- gros budget communication
mettant les médias locaux en situation de dépendance (ceci est clairement
apparu pendant la campagne électorale).
Alors ‘rénovation et dialogue’ oui mais …
Il nous semble indispensable que la mission pose clairement dans
toutes ses rencontres que le parti socialiste est dans l’opposition au président
Frêche. Tous les membres du parti doivent se sentir tenu en conscience de
se déterminer clairement, c'est-à-dire de choisir le soutien ou l’opposition à
la majorité de la région LR. Et comment pourrions développer un travail de
réflexion constructif en vue des prochaines échéances électorales avec des
camarades qui considéreraient GF comme un homme supérieur, jalousé par ces
abrutis de parisiens, au destin peut être national et sa politique comme le
meilleur choix possible pour la région ? Pouvons nous être le chenal de
Troie du populisme à la GF ?
L’espoir
Difficile d’imaginer que les partisans de GF même bien campés
sur leurs acquis puissent mettre
en danger la direction nationale ou l’intégrité du parti. Aussi pouvons nous avoir
l’espoir qu’après une période de crise et un processus critique sévère, nous militions de nouveau avec
plaisir dans un parti, rénové, rajeuni,
indépendant d’esprit, digne, et capable de jouer, dans le respect de son
histoire et de ses instances, un rôle à la mesure de l’importance et des enjeux
de notre région. Cette clarification devrait rejaillir positivement sur toutes
les fédérations.