Retour sur une semaine particulièrement agitée....
Une semaine bien mouvementée se termine. Elle promettait d'être animée... mais pas dans ce sens là. Vendredi soir, on pensait que la situation fédérale allait désormais se stabiliser après la réunion de Fontanel. Certains pensaient même, notamment du côté Navarro, que c'était le retour à la maison qui se préfigurait. Au niveau national, là aussi, les choses partaient du bon côté après le succès du meeting du Bourget. Pour une entrée en campagne, on ne pouvait rêver mieux. Après quelques bugs de campagne ces derniers mois, on sentait quelques flottements dans l'air et l'envie d'être rassuré. Sur le fond et sur la forme, Hollande a su trouver le bon timing et les bons messages pour calmer les anxieux et dresser des perspectives. Tactiquement, il a su donner de la sérénité et une ligne politique. Concrètement, il a dit ce qu'il fallait dire. Face à des militants qui sont prêts à jouer le jeu de l'unité et de la victoire, c'est tombé pile poil. D'ailleurs, on voit bien aujourd'hui que les militants sont en attente de cette unité et de cette capacité à revenir au pouvoir. Après trois défaites, donc deux élections imperdables (à mon sens) , il était temps. La droite, de son côté, n'a pas vu le coup venir, d'où des réactions assez débiles et souvent décalées.
Si au niveau national, les choses partent du bon côté, au niveau local les choses ont pris une toute autre tournure. Dès lundi, cela a même été plutôt cataclismique puisque le SRPJ a réalisé plusieurs auditions qui ont débouché sur 5 gardes à vue dont celle de Dominique Navarro qui a n'a elle été libérée que le lendemain matin pour aboutir à un contrôle judiciaire et le paiement d'une caution. Là encore, personne n'avait vu venir la chose. Il y a encore quelques jours, c'était plutôt l'optimisme qui caractérisait l'ambiance autour de Robert Navarro, les plus fidèles pensaient même le patron était en capacité de rebondir sans problème. Il apparaît néanmoins que les choses vont être un peu plus compliquées. Un dépôt de plainte, c'est une chose, des perquisitions et gardes à vue, auxquelles il faut rajouter la demande programmée de levée de l'immunité judiciaire de Robert Navarro, c'est autre chose... Pour le PS, cette affaire ne tombe pas forcément au bon moment (le lendemain du Bourget), mais bon, ce pourrait être pire. D'une part, le plaignant, c'est le PS. Cela va donc être difficile de nous taper dessus. D'autre part, des proches de Hollande l'avaient convaincu de sortir Navarro de l'équipe de campagne. Enfin, cela aurait pu tomber plus tard au plus fort de la campagne....
Par contre, pour Robert Navarro, le timing est plus que mauvais. La question n'est pas sa culpabilité ou non. C'est la justice qui traitera ce problème. De ce point de vue, il est urgent d'attendre la fin de la procédure pour se prononcer. En attendant, Montpellier journal a diffusé aujourd'hui quelques éléments comptables intéressants pour ceux qui veulent s'intéresser à ces questions (http://www.montpellier-journal.fr/2012/01/ps-la-riposte-mediatique-de-lavocat-des-epoux-navarro.html). pour clore le volet judiciaire, l'avocat des Navarro est monté au créneau pour donner la première ligne de défense, évoquant un compte de compensation, et le fait que, si on lit entre les lignes, beaucoup mangeaient des pizzas... Faut lire entre les lignes. Ceci étant dit, les premières conséquences sont d'abord des conséquences politiques. Vu la situation, beaucoup prennent leurs précautions... de peur d'être amalgamés à cette affaire. Du côté de chez Hollande, on évite de prendre les Navarro au téléphone. Rebsamen évoque même, si n en croit le site MidiLibre de ce matin (http://www.midilibre.fr/2012/01/26/dominique-navarro-va-changer-de-job,449088.php) la fin du contrat de travail de Dominique Navarro. Il faut dire que Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat se retrouve en première ligne, puisqu'il devra se prononcer, à ce titre, sur la demande de la levée d'immunité parlementaire de Robert qui va être présentée au Sénat. Ce type de message envoyé par Rebsamen laisse entendre que le PS ne s'opposera pas à cette demande et que l'objectif est de clore rapidement le dossier. Concrètement, c'est le baton merdeux, cette l'affaire sent le souffre et on veut éviter les éclaboussures. Derrière tout cela, la force de Navarro tenait à trois facteurs : des troupes locales, le laisser faire de Bourquin (qui passe plutôt sa semaine à Perpignan), le soutien de plusieurs proches de Hollande, dont Le Foll. L'affaire actuelle aboutit à ce que les proches de Hollande hostiles à Navarro risquent fort d'emporter la décision, et les soutiens locaux de Robert se font discrets ces derniers temps.... en attendant un positionnement de Bourquin. En attendant, la question de devenir de la fédération redevient compliquée... Il apparaît que la réunion prévue mi-février est susceptible de ne pas avoir lieu, alors que Moure, de son côté, essaye de prendre pied chez les Hollandais pour combler le vide laissé par Robert. On n'est donc pas prêt de sortir de l'imbroglio local.
Enfin, dernier volet de la semaine, la vie fédérale. Concernant la campagne, le bilan est mitigé selon les circonscriptions. Sur la 3e, la réunion de mardi dernier des militants de la circo a fait salle comble (env. 130 personnes). Sur le 8e, Assaf est présent sur le terrain et officialise les débuts de sa campagne mardi prochain. Sur le 6e, Roqué a lancé sa campagne mais la moitié des sections de Béziers est aux abonnés absents. Restent les cas des 4e et 2e circonscriptions. Sur le 4e, Roig a du retard à l'allumage et il serait intéressant de ne pas trop tarder à se lancer dans la bataille. Sur le 2e, Le Dain est venu présenter sa candidature dans plusieurs sections de la ville (3e, 7e et 9e). Pour tout dire, elle a laissé un sentiment mitigé... Plutôt lunaire et franchement égotique pour les plus durs, pas assez politique pour les modérés, étonnante pour les plus gentils. Là aussi, il va falloir commmencer à faire les choses sérieusement....De ce point de vue, un comité départemental de campagne ne fera pas de mal, ne serait-ce que pour caler les principaux évènements de la présidentielle dans le département et mettre le maximum de moyens pour la victoire de François Hollande, ce qui est quand même le mieux pour rafler le maximum de circonscriptions dans la foulée.
Je ne pouvais pas finir sans quelques anedoctes sur le retour des papis. Le retour des exclus qui avaient du laisser leur poste de secrétaire de section ne s'est pas fait dans la dentelle. À Montpellier 7, l'ineffable Bouillet a profité de la réunion de section où Le Dain venait se présenter pour débarquer le secrétaire de section, Gégot. À Sète, Dédé Lubrano a réalisé la même opération, déboulonnant le jeune secrétaire de section qui lui avait succédé. Le rajeunissement des cadres attendra.....