Primaires : fausse ou bonne idée ?
Après la période des investitures, on peut tenter de faire un premier bilan des différentes modalités de désignation des candidats PS mises en oeuvre pour les prochaines élections municipales.
Une seule commune a opté pour des primaires ouvertes, Béziers. Au final, la campagne s'est déroulé sans trop de heurts. Ces primaires sont-elles pour autant une bonne idée ? Tout dépend de l'objectif que l'on se donne. En effet, en terme de mobilisation, la primaire citoyenne n'est pas une solution miracle. On a voté deux fois moins à Béziers que pour les primaires de 2012. Avec un millier de votants, on ne fait qu'un peu plus que doubler le nombre de militants des 4 sections de la ville. Comme capacité d'entrainement, l'effet est limité. Par ailleurs, pour être candidat, il fallait des parrainages. Or, le nombre total de parrainages est supérieur au nombre de votants ! Pour être plus clair, plusieurs centaines de parrains (des gens qui ont volontairement choisi de soutenir un candidat) ne sont même pas venus voter ! Cela pose un certain nombre de questions. Est ce problème de conviction, une question de communication, un effet du contexte politique national ? Il est difficile de tirer des conclusions.
Les primaires ne créent pas d'émulation, c'est un fait. Il est probable que le contexte politique national n'aide pas à afficher publiquement la volonté de voter pour un candidat socialiste. Mais le bilan n'est pas si noir. Les primaires ont permis l'organisation d'une compétition plus sereine entre les 4 candidats. Quand on connait la situation interne au PS à Béziers, on se dit que ce type de dispositif n'est pas une si mauvaise solution pour choisir nos candidats. La campagne a été globalement correcte, et cela faisait longtemps que ce genre de chose n'était pas arrivée à Béziers. In fine, les primaires ouvertes sont une bonne idée d'abord quand on a un problème récurrent de fonctionnement interne. Ceci étant dit, cela vaudrait-il si les résultats étaient très serrés ?
A contrario, les primaires internes ont pu, ça et là, déboucher sur des conflits liés au fichier électoral ou à des stratégies de campagne interne. L'ambiance de la compétition s'en est ressenti, notamment à Montpellier mais pas seulement dans cette ville. Et le candidat gagnant, dans chacun de ces cas de figure, va devoir d'abord panser les plaies internes avant de lancer sa campagne. L'investiture entre militants est la plus légitime pour un adhérent du PS. C'est normal. Mais elle n'a de sens et d'efficacité qu'à condition que les modalités du jeu électoral interne soit irréprochables.
On le voit, l'opportunité d'un modèle de désignation reste à appréhender en fonction du contexte local. Aucun système n'est parfait. Le tout est de choisir le bon. Par contre, dans plusieurs sections, on a fait le choix de ne pas choisir de mode de désignation. Cela apparaît parfois plus simple. Le problème c'est qu'il y a une vraie limite : à défaut de désignation officielle par la section puis par la fédération, il n'y a aucune légitimité d'une candidature à opposer aux membres du Parti. Pour être clair, rien n'empêche alors des militants d'une même section de se retrouver sur plusieurs listes.....