Municipales et procurations électorales.
Petit retour sur les élections municipales. Dans une commune du département, une personne âgée a souhaité établir une procuration électorale au bénéfice de sa fille. Rendez-vous pris, le gendarme a refusé de remplir le formulaire, arguant de l’absence de discernement de la personne. On pourrait comprendre ce geste, en estimant qu’un électeur doit rester doué de raison. Ceci étant dit, la loi est relativement claire : seule une décision de justice peut déchoir quelqu’un de ses droits civiques. L’attitude du militaire est donc plus que sujette à caution. Morale de l’histoire : en l’absence de procuration, la famille a emmené la personne en fauteuil roulant au bureau de vote pour qu’il puisse exercer son droit de vote…
Au-delà de cette anecdote qui a profondément choqué la famille, deux questions se posent : celle des procurations et celle du droit de vote. Pour ce qui est des procurations, on a volontairement ouvert les possibilités d’utiliser ces dernières pour augmenter les taux de participation. Ceci étant dit, cette évolution peut générer des dérives graves et plusieurs candidats n’ont pas hésité, par exemple, à faire le tour des maisons de retraite pour faire leur « récolte »… Plus globalement, le risque est que des candidats fassent pression sur des personnes pour obtenir des procurations afin de s’assurer de leur vote. Pour ce qui est du droit de vote, le questionnement est plus large, c’est celui de la capacité de discernement des électeurs. Avec le vieillissement de la population, la France, comme beaucoup de pays européens, doit aborder la question de la situation juridique du 4e âge et de sa capacité juridique. Cette question n’est pas toujours tranchée, et relève d’un tabou social. Il faut rappeler que chaque fois qu’on a parlé d’établir un contrôle médical pour s’assurer des capacités physiques d’une personne à conduire une voiture, la question est rapidement retombée sous le boisseau… Par ailleurs, la question est loin d’être simple à gérer et peut générer une stigmatisation des personnes âgées. Et puis, comme me le disait un vieux militant de ma section…. « il n’y a pas d’âge pour les cons… ». C’est un autre débat !