Rénovons le PS en Languedoc

C'est fait. Kléber Mesquida est devenu président du conseil général de l'Hérault, le 4e président socialiste du département. En soit, l'histoire est assez ironique, le départ de Vézinhet entrainant le retour d'un ancien partisan de Gérard Saumade. Pour qui connaît l'histoire du conflit Frêche / Saumade, cela a une certaine saveur. Mais pourquoi Kléber Mesquida est-il aujourd'hui président ? Certains le donnaient mort, handicapé par son âge et une implantation plutôt rurale alors que le découpage a diminué le nombre de cantons ruraux. Il ne s'en est pas moins nettement imposé, dès dimanche soir, recueillant les 2/3 des voix des élus socialistes.

Cette victoire, c'est d'abord celle de la défaite de la droite. Laminée par la montée du FN, l'UMP a regardé le 2e tour à la télé et n'a pu empêcher la gauche de garder sa majorité. Certes, FN et droite ont fait, au 1er tour,  plus de 60% des voix. Mais c'est la gauche qui tire les marrons du feu au 2e tour. Mais au-delà, si Mesquida s'est imposé, il faut en chercher la raison dans la structuration de la gauche au conseil général. En premier lieu, le PS a sauvé la moitié des cantons ou le FN était à plus de 60%, c'est à dire Cazouls, Lunel et Frontignan. Ces 6 élus supplémentaires ont permis de limiter l'hypothèse d'une alternative divers gauche à une candidature PS. Dès dimanche soir, l'hypothèse de cette alternative semblait d'éloigner définitivement. En second lieu, il restait encore à définir le candidat PS, ce qui fut fait dans la nuit de dimanche à lundi. En fait, le résultat était déjà écrit d'avance. En effet, Kléber est parti de loin et a su positionner sur plusieurs cantons des candidats qui lui seraient acquis (Clermont, St Pons, Cazouls, Pézenas). Certains ont alors imaginé d'appuyer la candidature de Bouldoire pour contrer celle de Mesquida. Mais cette tactique a assez vite rencontré ses limites. La première a été (par choix de certaines candidatures et l'incapacité à réaliser des accords sur Montpellier) un nombre d'élus plus limité que prévu sur le territoire de la Métropole. La deuxième a été le constat que certains élus, non alignés, ont opté, dès le départ, pour un soutien à Mesquida plutôt que Bouldoire. De fait, de l'entre deux tours, le match semblait déjà joué. Mais là ou le match s'est terminé s'est quand certains soutiens initiaux de Bouldoire ont décidé de lâcher leur candidat pour se rallier avec armes et bagages à Mesquida  quand ce dernier a serré les boulons. Le match était donc clairement plié dimanche soir avant que l'on vote, Bouldoire ne recueillant que les voix de son binôme, celled'une élue du Montpelliérain plus une autre voix, vraisemblablement un homme du Montpelliérain aussi. MC Bousquet, de son côté,ne recueillit que trois voix alors que Mesquida en réalisait 13. Il restait alors à entamer un dernier round, celui de la captation des voix des divers gauche en général et de celles des sauréliens en particulier. La négociation a été ardue mais un accord a finalement abouti, dans la dernière ligne droite, au ralliement des DVG, ces derniers obtenant quelques vice présidences, l'absence de vice présidence pour Delafosse et un certain nombre d'autres engagements programmatiques ainsi que la constitution d'un groupe autonome.

In fine, Kléber Mesquida a fait le plein des voix de gauche, soit 36 voix sur 50. Les Vice-présidents sont les socialistes Bouldoire, Bousquet, Vassas, Barral, Henry, Falip, Weber, Vidal, Passieux, Gaudy, Pons, Calvat (aussi président du groupe), les DVG Morgo, Morere,  le communiste Liberti. On notera qu'en dehors du cas de Montpellier, tous les cantons de gauche ont un VP. Il nous reste maintenant à attendre les dernières nominations (questeurs, et structures satellites du conseil général).

En attendant, il reste maintenant à voir comment va se prolonger cette alliance DVG /PS alors que la métropole et le conseil général vont devoir engager un débat sur les compétences transférées à la métropole, que Saurel attend une aide du département sur certains de ces projets et que l'on approche d'une nouvelle période électorale qui promet quelques tensions, les élections régionales...