Et le vainqueur est…. Personne !
Etrange résultat que celui des sénatoriales de dimanche. Personne n'a gagné, mais personne n'a perdu ! La tête des vainqueurs faisait peine à voir, alors que les petits fours avaient du mal à passer… bref, une bonne soirée pour les pique-assiettes.
Du côté de l'UMP, on obtient deux sièges de sénateurs. Un succès certes, mais une énorme déception. La liste Couderc perd 200 voix par rapport à l'année dernière. Couderc comptait sur un plébiscite qui aurait été le bienvenu dans le cadre des prochaines sénatoriales… Il va falloir revoir les ambitions à la baisse. Passons sur le vote des élus de Castelnau pour Frêche (c'est devenu un réflexe…). Plus globalement, il faut croire que des UMP ont joué contre le camp pour limiter la réussite de Couderc. À la mairie de Béziers, on regarde méchamment du côté des troupes de Jeanjean… l'ambiance promet d'être chaude dans les mois à venir.
Du côté de la fédération PS, c'est la soupe à la grimace. Le PS n'obtient qu'un siège malgré le soutien appuyé de Frêche, plus mesuré de Mandroux… Satisfaction pour la fédé, Robert Navarro est élu, lavant l'affront de sa défaite de 1998. Par contre, le score fait peine à voir. Avec plus de 400 voix, la liste PS finit bonne 3e, derrière les ennemis du conseil général qui lui mettent plus de 150 voix dans la vue… Malgré les appels à la discipline socialiste, malgré la sortie du chéquier du conseil régional, il faut croire que cette liste a eu du mal à convaincre les élus extérieurs à Montpellier. Les 3/4 des voix se font sur le secteur montpelliérain, rétrécissant de manière drastique le champ d'influence fréchiste…
Du côté des socialistes dissidents, c'est aussi une déception. On attendait deux sièges, on se contente de garder le sortant, Robert Tropéano. Le score est pourtant loin d'être ridicule. La liste talonne celle de l'UMP et distance nettement celle de Navarro. Ceci étant, le deuxième siège n'a pu être obtenu, de quelques dizaines de voix. Les comptes faits au conseil général montrent que plusieurs élus, après avoir fait acte de soutien, ont choisi de ne pas voter pour la liste Tropéano, liste par ailleurs pénalisée par le résultat de Delfau. Ce dernier ne s'est pas fait que des amis au conseil général. Heureusement qu'il n'est plus maire ! Des esprits perfides qui rappellent que Frêche, dans une réunion dans le Lodévois, a explicitement fait état de l'alliance passée avec Delfau, attendent de voir la couleur des « trente deniers » : une place aux européennes ou une place aux régionales ?
Le reste de la gauche, elle, s'en sort avec les honneurs. Le PC que certains annonçaient moribond capitalise encore une centaine de voix, les verts se maintiennent alors que Delfau fait plus que résister même s'il est battu. Plusieurs électeurs ont préféré voter pour eux, soit par proximité idéologique soit pour éviter de choisir entre les deux camps socialistes.
Pour conclure, c'est un formidable gâchis pour la gauche qui a perdu l'occasion d'emporter un 3e siège qui était, vu son potentiel électoral, à portée de main. Reste à savoir si la gauche héraultaise est capable de comprendre qu'elle ne fait actuellement que le jeu de la droite… Il est à craindre que cela ne soit pas le cas dans les semaines à venir….
Côté fédération, on prépare les listes d'exclus. Jusqu'où la fédé va-t-elle aller ? Magnanime, G. Frêche a annoncé que l'on ne tondrait personne (peut-être Lazerges quand même ?) !
Côté conseil général, on examine les résultats. Gare au maire qui a trahi sa promesse électorale ! Et je ne parle pas de la subvention à la société départementale de chasse….
Bref, une ambiance des plus sereines pour débattre dans les sections du prochain congrès…. Quel bordel !