Chauds les impôts...
Hier soir, le conseil d'agglomération a connu une séance agitée. En effet, il s'agissait d'augmenter les impôts. Forcément, c'est jamais simple. Pour l'intercommunalité, faut-il le rappeler, la réforme de la taxe professionnelle a été compensée, pour les intercommunalités, par la récupération de l'ancienne part départementale de la taxe d'habitation.
Dans la très grande majorité des cas, les intercommunalités n'ont pas fait évoluer le taux de cet impôt. L'agglo de Montpellier a fait le choix inverse, proposant une augmentation d'un point. Et la crispation est venu du camp socialiste. En effet, de l'autre côté, l'UMP a voté l'augmentation de l'impôt alors que René Revol, qu'on avait connu plus révolutionnaire a choisi de s'abstenir. Une position assez surprenante, mais depuis le temps qu'il attend sa vice-présidence, il ne peut pas toujours cogner sur l'agglo.
Concrètement, la fronde est venue des élus de la ville de Montpellier. "Une adjointe au nom imprononçable" (pour reprendre l'expression affligeante du petit JP Grand) a été l'une des premières à tirer la sonnette d'alarme. La mayonnaise a tellement bien pris que cela a débouché sur un vote contre de la majorité des élus de la ville. Dans l'histoire de l'intercommunalité de Montpellier, c'est, (comme le rappelle Midi Libre) historique puisque même la maire de Montpellier, elle-même, a défendu le vote contre.
Ce qui est intéressant, c'est de revenir sur les lignes de débat.
La première, dans l'ordre, est la nature de l'intercommunalité. Est-ce ou non une instance politique ou est-ce que l'agglo doit fonctionner de manière dépolitisée ? Les débats ont tourné autour de cela, Grand regrettant qu'on politise les débats (il faut mieux être assis quand on entend cela). Derrière cette question, c'est l'inexistence d'un groupe socialiste à l'agglo qui pose question. En effet, l'impôt va être payé par les contribuables désormais. Cela va forcément politiser les enjeux. Donc l'intercommunalité va devenir de plus en plus politique. Dès lors, cette question du groupe socialiste mérite d'être posée. Par ailleurs, et c'est l'ironie de l'histoire, si un tel groupe avait existé, il aurait discuté en interne, pris une position et imposé la discipline de vote le cas échéant.
La deuxième ligne de débat, c'est la nécessité de l'augmentation de l'impôt. Là, je prends partie. Les partisans du Non n'avaient pas tort. D'une part, parce que l'agglo n'est pas passé à la fiscalité mixte, les recettes ne sont perçues que sur la taxe d'habitation mais pas sur le foncier bâti. Concrètement, on préfère taper sur les locataires que sur les propriétaires ! Cela mérite débat quand même. Enfin, pourquoi augmenter l'impôt ? L'agglo répond pour un accroissement de charges et financer des projets. Ok, mais lesquels ? Rappellons que cette hausse va rapporter 5 millions, soit 1/4 du musée sur l'Algérie, soit 1/8e du coût de rénovation du stade de foot. Ne pouvait-on pas différer ces projets voire les rediscuter plutôt que de choisir l'augmentation des impôts ?La réponse apportée a été de dire, plus d'impôt égale plus d'emprunt. Bravo les spécialistes ! Je rappelle que plus on fait d'emprunts (à des coûts de plus en plus élevés), plus le remboursement de la dette augmente...Finie l'époque où l'inflation était supérieure aux taux d'intérêt.
Enfin, en terme politique, c'est consternant. Augmenter les impôts pendant la présidentielle, George doit se retourner dans sa tombe... Qui plus est, bonjour le message aux intercommunalités riveraines de Montpellier. C'est sûrement pas en augmentant les impôts que le débat va se pacifier.Enfin, en terme d'image, cela interroge sur la santé financière de l'agglo....
Pour conclure, l'intérêt de cette soirée, c'est qu'il va quand même falloir sérieusement avoir un débat sur le devenir de l'intercommunalité dans le parti. Parce que quoi qu'on en dise, la plupart des projets aujourd'hui sont gérés à ce niveau.