Cantonales. Canton de Mauguio : recherche partis désespérément !
Il faut être initié sur Mauguio pour comprendre la situation politique. En effet, comme le rappelait Midi Libre il y a peu, les deux principaux partis de gouvernement seront absents de la compétition électorale. Le poids de l’histoire locale et les stratégies à trois bandes expliquent en grande partie la situation locale.
Concernant le PS, la question de l’agglo a, en 2001, fait exploser cet ancien fief de gauche. Il faut se rappeler qu’antérieurement, hormis la Grande-Motte et Saint-Aunès, tout était socialiste dans le canton (Mauguio, Mudaison, Candillargues, Lansargues). Aujourd’hui, il ne reste qu’un maire PS, celui de Mudaison. La façon très maladroite avec laquelle Frêche a géré l’extension forcée de l’agglo a fait exploser le PS local, alors que les socialistes se sont déchirés sur Mauguio, Pradeille battant le maire et conseiller général sortant, Michel Baccala.
Aujourd’hui, Yvon Pradeille lâche le manche. Il soutient son successeur à la mairie, Yvon Bourrel. Bref, on reste entre Yvon. Le 2e, Bourrel part favori.
Face à lui, la droite préfère rester dans l’ombre. La maire de St Aunès joue la solidarité avec Bourrel. Le maire de Palavas est lui sur un autre canton. Reste le cas de celui de la Grande-Motte. Ce dernier, Rossignol évite de chanter et reprend la stratégie qui était celle de Grand : en laissant Mauguio à gauche, on évite l’émergence d’un concurrent potentiel à l’investiture des législatives dans la principale commune de la circonscription. Son intérêt politique est donc de « geler » la question de Mauguio pour apparaître comme le candidat naturel de la droite sur la nouvelle circonscription. On présente donc un inconnu auquel on ne croit pas. Derrière ces choix, on suppute un autre enjeu, la nouvelle communauté d’agglomération de Mauguio. Prenant appui sur la loi de réforme des collectivités, SIVOM et communauté de communes ont déjà fusionné. En 2012 ou 2013, l’objectif est de devenir communauté d’agglomération. Or, la droite ne tentera-t-elle pas de faire une OPA sur la nouvelle entité, elle qui devient majoritaire en sièges depuis le 1er janvier 2011 (19 contre 18 aux 4 autres communes) ? La question est posée… même si les choses sont rarement mathématiques dans ces problématiques intercommunales. En effet, faire exploser politiquement ce territoire, c’est risqué notamment face à la volonté de l’agglomération de Montpellier de récupérer ce territoire.
À gauche, on connaît aujourd’hui deux candidats. Bourrel qui se définit DVG et Zina Bourguet, pour les Verts soutenue par le PS. Dans les faits, le PS a choisi de ne pas présenter de candidat sur le canton. Le candidat investi par les quatre sections locales (Laurent Pradeille dit Pradeille « le jeune », neveu du précédent) l’a mal vécu, ce qui peut se comprendre. Ce choix est simple à comprendre : le PS a fait le calcul qu’il faudra, pour obtenir le soutien des Verts au 2e tour, leur laisser des cantons dans le département. Le plus simple était alors de leur en laisser dès le premier tour… pour éviter qu’ils en demandent d’autres au 2e alors que l’on a 19 sortants (PS et apparentés) et qu’on peut imaginer que les Verts font faire quelques résultats sur Montpellier. L’accord départemental est le soutien au candidat le mieux placé au 2e . La question est de savoir qu’elle est la capacité électorale de Zina Bourguet. Vézinhet a déjà affiché son soutien. On attend celui des sections locales du canton. Il n’en reste pas moins que cette candidature est discutée. Il reste à savoir si elle peut surfer sur une dynamique politique nationale pour créer la surprise. Si elle ne se qualifie pas pour le 2e tour, il y a fort à parier que le PS soutiendra Bourrel.
Enfin, on aura un candidat FN sur le canton dont le nom n’est pas encore connu et donc on ne sait pas qu’elle peut être la capacité électorale sur le canton. Arrivera-t-il devant la droite ? C’est possible que l’on se retrouve avec un duel FN – gauche.
Quoiqu’il en soit, il va y avoir des aigreurs à gérer sur ces deux territoires. À l’UMP, les militants melgoriens en ont un peu marre d’être les grands cocus de l’histoire électorale. Au PS, la non candidature est mal vécue. Ceci étant, le PS est-il en capacité de sortir Bourrel de la mairie en 2014 ? Il va falloir se poser la question dans les années à venir….