Andrieu 2, Codorniou 0
Elle part difficilement la campagne de Codorniou ! Depuis son lancement, il faut dire que le maire de Gruissan, propulsé depuis peu sur le devant de la scène, n’a pas la Baraka. Au conseil fédéral de l’Aude, les militants se sont prononcés sur la légitimité de la candidature Andrieu. C’est peu dire que le résultat est sans appel… Sur 59 votants, 50 pour Andrieu, 6 contre, 3 abstentions. Bref, une claque pour celui qui se définissait comme le candidat du consensus. On comprend mieux dans ses conditions pourquoi Codorniou refuse tout débat contradictoire dans la fédération de l’Aude. Aurait-il peur de finir en short sur des terres où il s’imagine devenir député dans deux ans ? Hier soir, la fédération du Gard avait organisé une réunion contradictoire entre les deux candidats à Nîmes à l’hôtel Holliday Inn. La salle était pleine, plus de 300 militants gardois avaient fait le déplacement. Dès les premiers échanges, la cause était entendue. Le match était foncièrement inégal. On a eu l’impression d’assister à une compétition entre une équipe de L1 et une équipe de CFA2. Ce n’était pas le Coupe de France, il n’y a pas eu de miracle. Sur la forme, Andrieu a largement emporté le débat. Codorniou, qui n’a rien du tribun, a opté pour un discours essentiellement défensif : il n’est pas un professionnel de la politique (il n’est que maire et vice-président de la région !), Eric Andrieu a trahi, seul Frêche peut gagner l’élection. Bref, un argumentaire déjà présent sur sa profession de foi. De l’autre côté, Andrieu a déroulé son argumentaire : union de la gauche, valeurs socialistes, légitimité d’un débat serein, nécessité de garder plusieurs options dans l’attente du positionnement du bureau national et de nos alliés politiques, la présence de Frêche n’étant que l’une des options possibles. Au final, sur le débat, Andrieu a enterré Codorniou qui n’est même pas reparti avec le bonus défensif. Ensuite est venu le moment des questions. Verdier, le 1er fédéral gardois a organisé le débat avec la salle. Pro-Frêche, il avait - c’est un grand classique du genre- favorisé d’abord les questions contre Eric Andrieu. C’est de bonne guerre. On a bien senti que certaines questions étaient bien préparées. Le candidat s’en est bien sorti, ne tombant pas dans la polémique et répondant clairement. Certaines questions ont bien évidemment tourné autour de Frêche et de l’attitude des deux candidats qui ont assuré qu’ils évoqueraient la situation devant Aubry. Codorniou nous a dit qu’il emporterait la décision (il n’a pas dit comment !), Andrieu a dit qu’il poserait le débat mais que dans tous les cas de figure, sa fidélité irait d’abord au parti (le maire de Gruissan ne s’est pas positionné sur cette question) : « je suis socialiste avant d’être fréchiste ». Quelques-uns ont reproché à Andrieu de faire le jeu du PC et des Verts avec des postures idéologiques qui n’étaient pas sans rappeler le molletisme de la grande époque avec une idéologie que le général Custer n’aurait pas désavouée (un bon communiste est un communiste mort !). Chez les soutiens à Andrieu, il a été souligné que l’union ne pouvait se résumer à la domination. Pour conclure, Andrieu a fini sur un bon mot, rappelant qu’il n’était pas contre Frêche, mais qu’il était favorable à ce que le PS impose un rapport de force finissant ces propos par : « Si je soutenais Georges Frêche sans condition, je m’appellerais Didier Codorniou » !!! (J’ai beaucoup ri…)
Pour conclure, vous l’avez bien compris Andrieu a remporté le match. Certains partisans de Frêche ont regretté le départ de Bertrand qui, sur le débat, ne pouvait pas être pire que Codorniou. Ce n’est pas pour autant que la salle est unanimement sortie convaincue de voter Andrieu. La majorité avait déjà fait son choix pour l’un ou l’autre des candidats. C’est normal. Ceci étant, sur les indécis, Andrieu a marqué des points. Globalement, à l’applaudimètre la salle était partagée, avec un avantage à Andrieu. Dans une fédération où la plupart des élus ont emporté leur soutien à Codorniou, on voit que le résultat reste encore incertain. On a remarqué par ailleurs l’absence remarquée des principaux élus. Certes, les conseillers régionaux actuels ou putatifs étaient bien là. Par contre, je n’ai pas remarqué la superbe permanente du président du conseil général, Damien Allary et de nombreux conseillers généraux étaient absents. Pour finir, on voit clairement l’axe de campagne de Codorniou « Sans Frêche, point de salut ». Reste pour lui à espérer que cet argument en soit vraiment un parce qu’il ne propose pas de plan B !
Enfin, bravo aux militants gardois qui pendant 3 heures ont participé à un débat sans foire d’empoignes et dans le respect de la contradiction démocratique (on ne voit pas toujours cela dans la région). Troisième mi-temps, vendredi à Montpellier. Pour ceux qui veulent y assister, venez tôt salle Pétrarque, à 19h, la salle risque d’être rapidement pleine….