Montpellier, retour sur le drame du conseil municipal....
L'affaire des grands électeurs de Montpellier n'en finit pas de faire des vagues... Depuis Vendredi, il ne se passe pas un jour sans qu'un nouveau rebondissement ne survienne et on a du mal à comprendre tous les tenants et aboutissants de cette histoire... Voici un rapide résumé succinct de l'histoire et des lacunes qui restent encore à combler :
Le prologue :
Dans le cadre de l'organisation des élections sénatoriales, le conseil municipal de Montpellier doit désigner, au-delà de l'effectif du conseil municipal, des délégués et suppléants. Cette élection ayant lieu à la proportionnelle, chaque groupe politique dispose d'un contingent de délégués. En réunion de groupe la semaine précédente, la question est évoquée mais le président du groupe, Jean-Pierre Moure, interrogé par des membres du groupe, ne répond pas. Face à l'absence de réponse de JP Moure, Hussein Bourgi, comme il le raconte dans son communiqué de presse, demande à chaque membre du groupe, le mercredi 18 juin, de désigner des candidats pour, le cas échéant, constituer une liste. Les membres PS du groupe désignent des candidats et/ou laisse Hussein choisir d'autres personnalités. Par ailleurs, plusieurs témoins m'ont indiqué avoir été contactés par Hussein le jeudi ou le vendredi matin pour figurer sur la liste. Parallèlement, certains sont à la fois contactés par Hussein et Jean-Pierre pour figurer sur chacune des listes !!!
De fait, aucune régulation n'a été possible avant le début du conseil. J-P Moure avait opté pour une composition solitaire de la liste, sans consulter le reste du groupe. On imagine que cela a été d'autant plus volontaire que Navarro a du lui mettre une certaine pression pour lui rappeler qu"il l'avait soutenu aux municipales. Vu les difficultés que Navarro va avoir à trouver les voix nécessaires pour se faire élire, on imagine sans mal la pression qu'il a du mettre...
A ce niveau-là de l'histoire, il y a quand même des choses qu'on a du mal à comprendre ! On pouvait bien se douter que Moure allait renvoyer l'ascenseur à Navarro qui l'avait soutenu aux primaires et aux municipales. On se demande quand même pourquoi cette question n'a pas été anticipée. Par ailleurs, il faut croire que la probabilité que Moure dépose sa propre liste était forte puisque Hussein a tenté de trouver les candidatures nécessaires pour composer une liste. Donc, on comprend mal qu'une partie du groupe s'étonne de trouver, au début du conseil, l'existence d'une liste Moure composée de cette manière. Soit les membres du groupe pensait qu'Hussein avait transmis ces éléments à Moure qui les avait intégrés, et alors on peut comprendre qu'ils aient été surpris.Mais pourquoi n'ont-ils pas été informés avant le conseil de l'incapacité à faire fléchir Moure ? 2e hypothèse, on partait sur le fait que Moure allait faire sa liste seul, et donc on a préparé une 2e liste. cela veut dire qu'on partait déjà sur l'existence de deux listes socialistes.
Dans les faits, quand Michael a découvert la liste déposée par Moure à la mairie, avant le conseil, il a vu que cette liste comportait des candidats qui figuraient déjà sur sa propre liste qu'il avait déjà préparée. Il a donc recomposé une liste avant le conseil.
Le conseil municipal :
Dès l'ouverture du conseil municipal, alors que les 4 groupes (majorité, UMP, FN, PS) ont déposé leur liste, une nouvelle liste dite liste Bulit est déposée par M. Delafosse. Le maire en prend acte et décide de lire les noms des candidats. Je pense que ce choix a été fait dès le départ par Saurel notamment parce qu'il souhaitait présenter les "prises de guerre" de sa liste, notamment Muriel Resseguier entre autre. Et il commence par lire la liste Bulit. Or, après avoir lu la liste, il se rend compte qu'elle n'est pas légale puisqu'elle ne respecte pas les règles d'alternance paritaire. Il fait donc voter le rejet de cette liste à l'unanimité moins 3 voix. Il lit ensuite la liste de Moure et s'aperçoit que quelques candidats figurent à la fois sur la liste Bulit et la liste Moure. Forcément, il met une 2e couche de commentaires sur le PS et Michael.
A ce moment de l'histoire, on comprend mal qu'on ait pas pu proposer une liste alternative qui tienne la route. En effet, dès le jeudi soir et le vendredi matin des militants étaient contactés pour figurer sur une éventuelle 2e liste. Certes, il a fallu recomposer la liste. Mais on pouvait se douter que ce problème allait émerger. La meilleure manière de solutionner le problème était dès lors de prévoir un nombre suffisant de candidats potentiels pour gérer les éventuels doublons.
Restait donc, une fois le rejet de la liste à savoir quoi faire. Une partie du groupe a décidé de s'abstenir. L'autre de voter la liste Moure, une voix allant chez Saurel. Ce débat n'était pas simple. Moralement, une partie du groupe ne souhaitait pas cautionner la liste Moure. Mais une autre partie des socialistes a estimé qu'il fallait mieux voter la liste puisque si des membres de la liste apparaissaient proches de Navarro, la 2e partie de la liste apparaissait plus proche de la ligne officielle du PS. Résultats des courses, sur 43 grands électeurs possibles, le PS n'en récupère que 19 et ils sont majoritairement navarristes....
Les conséquences :
Cette histoire laissera forcément des traces mais on ne peut pas dire que la gestion des suites de cette affaire soit un modèle de gestion de crise. Déjà que le PS passait, dans cette histoire, pour des rigolos, on a, depuis vendredi une suite de communiqués et de positionnements sur les réseaux sociaux qui laissent dubitative.
Hussein a donc communiqué pour se scandaliser de l'attitude de Moure. Michael a fait pareil. Jusque là, c'est normal. Ce qui est plus compliqué, techniquement, c'est d'annoncer la démission de Moure des instances du parti. En effet, si l'attitude de Moure est plus que condamnable politiquement et moralement, on ne voit pas trop ce qui, dans les statuts, permet de l'exclure du parti ou des instances. Au final, il n'est pas exclu mais a perdu sa place au conseil national, ce qui semble quand même assez étonnant.... Moure en a donc profité pour dénoncer cette ligne.
Enfin, pour traiter la question du devenir des membres du groupe, Hussein a organisé, hier , une réunion du groupe, à l'exception de Moure. Résultats, la majorité des membres démissionnent du groupe. Il reste à savoir si la totalité va le faire. En effet, des socialistes sur différents groupes, cela ne ferait que confirmer le ridicule de la situation. Cela pose donc la question de l'éventuelle présence de Moure dans le groupe, et cela pose aussi une autre question politiquement tout aussi importante, la question de la présidence du nouveau groupe. Et c'est là que les choses risquent de se retendre. On peut s'attendre à se que Michael se positionne. Il a porté la contestation de la liste de Moure. Mais certains lui reprochent de s'être pris les pieds dans le tapis en s'avérant incapable de proposer une liste valable. Reste à savoir s'il y aura d'autres candidats, qu'ils soient PS ou pas. L'histoire n'est donc pas encore finie....
En attendant, la morale de cette histoire est double. Quand on ne traite pas les problèmes en amont, il ne faut pas s'étonner qu'ils finissent par nous péter à la figure. Par ailleurs, l'existence d'un règlement intérieur de la fédération et du groupe aurait permis d'anticiper ces problèmes et de prévoir des solutions. Mais bon, quand je dis cela, je ne dis rien.... En tout cas, c'est pas faute d'avoir soulevé le problème... depuis deux ans maintenant !