Rénovons le PS en Languedoc

Le crash des européennes

 

Nous avions deux députés européens sortants... Nous en avons toujours deux depuis hier soir. C'est la seule bonne nouvelle de cette soirée électorale. Ceci étant dit, il ne faut pas se réjouir trop vite. Si nous avons deux sièges, c'est parce que EELV perd plus de voix que le PS et finit en 5e position.

 

Mais bon, la question de nos députés européens est une question finalement secondaire. Le fond du débat, c'est l'énorme progression du FN qui capte un quart de l'électorat, score à comparer aux 6% réalisés par le FN en 2009.

 

Cette progression se fait sur le dos de la droite mais aussi de la gauche, selon les régions. Par ailleurs, une partie des gains de participation a bénéficié au FN. On aurait tort de s'étonner. On est dans la lignée des élections précédentes, avec une progression continue du FN et une banalisation qui se fait sur l'ensemble du territoire national.  Jusqu'à présent, le FN faisait d'abord ces succès sur certaines élections (régionales, présidentielles, ). Désormais, il fait des scores élevés quelque soit l'élection. La seule limite, ce sont les municipales parce que le FN n'est pas assez implanté localement pour présenter des listes partout. ceci étant dit, plus les électeurs prennent l'habitude de voter FN, plus ils reproduisent ce vote, plus le FN se banalise, et plus on verra le FN présenter des listes. Quand on voit que le FN dépasse les 30% dans beaucoup de communes de l'Hérault, il y a de quoi s'inquiéter pour les prochaines municipales.... Et je ne parle même pas des projections que l'on peut faire pour les prochaines régionales. En clair, il va falloir finir de croire que le vote FN, c'est un vote défouloir d'un électorat qui revient ensuite "dans sa maison politique d'origine".

 

Face à cette réalité, il serait temps de trouver les bonnes solutions. Cela passe forcément par la capacité du Gouvernement à produire des résultats. Mais cela ne va pas suffire. Aujourd'hui, soyons clair, à force de naviguer à vue, Hollande est carbonisé. Autant dire que même si la situation sociale et économique s'améliore, il va falloir reconstruire la confiance. Et ce n'est pas encore gagné. Quand on pense à la situation de la fonction publique, à la fiscalité accrue sur les classes moyennes, il ne faut pas s'étonner qu'une partie de notre électorat n'aille pas voter. Notre avenir au pouvoir passe par une nécessité : définir une ligne cohérente par rapport à nos engagements et la tenir.

 

Mais au-delà de la question gouvernementale, c'est le Parti qui doit aussi se poser des questions sur la manière de traiter la question du FN. La diabolisation du FN marche-t-elle encore ? Comment restructurer une implantation auprès d'un électorat de classes moyennes précarisées et d'une "classe ouvrière" en pleine désespérance ? Ne faut-il pas sortir d'une gestion parfois clientéliste qui apparaît de moins en moins efficace ?  Ne faudra-t-il pas repenser notre projet politique ? Ne doit-on pas interpeller nos camarades au Gouvernement ?

Autant dire que le chantier qui s'ouvre à nous est d'importance et devra à la fois s'inscrire dans une réflexion de qualité et l'affirmation de choix symboliques déterminants. Et pourquoi pas commencer par la désignation par les militants du Premier secrétaire du Parti ? Ce serait déjà un grand pas en avant.....



26/05/2014
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