Rénovons le PS en Languedoc

Unité, unité, je chéris ton nom....

 

On en a connu des psychodrames au PS, mais en ce moment, on touche le fond et on sent bien que tout le monde est à cran. Entre les débats sur la politique du gouvernement, les querelles de personnes, les déclarations incongrues et dans l'excès à droite et à gauche, on a même du mal à suivre toutes les péripéties du moment, sachant que de nouvelles nous attendent demain.

 

Cambadélis, ce soir, envoie aux militants un appel au cessez le feu entre les différents protagonistes et à l'unité du parti. Effectivement, cela ne pourrait pas faire de mal. Mais est-ce que cela sera suffisant, c'est autre chose... En effet, il faudrait se poser la question de savoir comment réguler les tensions qui animent le PS et se demander ce qui donne autant d'intensité aux frictions entre membres d'un même parti.

 

La réalité est assez simple à comprendre. Les perspectives politiques à court terme et à moyen terme apparaissent plus que sombres. Dans le climat actuel, le problème n'est pas qu'un problème interne au PS. C'est le problème de la gauche en général. Le PS était l'organisation politique au centre de la gauche, faisant le pont entre sa gauche et sa droite. Son positionnement idéologique lui permettait d'amalgamer des alliances allant du radicalisme au communisme en passant par les verts. Le revirement récent, impulsé par Vals, transforme totalement le jeu en décalant le PS vers la droite. La conséquence première est évidente, à la gauche du PS, on rue violemment dans les brancards, estimant que le pacte initial de l'union des forces de gauche n'existe plus. Résultat, c'est la double peine : à la gauche du PS, on est de moins en moins désireux de s'allier avec le PS, une perspective que l'on va prendre dans les dents lors des prochaines élections départementales avec la perspective d'une perte très significative de conseils départementaux. Par ailleurs, on se retrouve avec un seul allié, à droite, le PRG qui joue un chantage qui est loin d'être affectif. La conséquence est donc simple, on va dans le mur électoral pour les prochaines élections.... dans l'attente des suivantes. On comprend que dans un parti qui compte nombre d'élus, cela rende extrêmement nerveux. Cette anxiété, elle est doublée d'un constat, c'est ce que revirement n'est pas compensé par des résultats en termes économiques et sociaux et on a choisi de taper sur une partie de notre électorat pour renflouer les caisses de l'Etat. On peut comprendre que cela rende nerveux les élus qui vont aller rencontrer leur électorat d'ici peu.

 

La crispation de la gauche génère celle du PS où se défendent globalement deux lignes. Le problème, c'est qu'il n'y a plus de régulation entre ces deux lignes. Hollande s'est fait fort, dans sa carrière à la tête du PS, de construire des synthèses. Il a globalement pu piloter le PS comme cela pendant dix ans, pilotant au centre. Mais cela a débouché sur un certain nombre d'effets pervers. Le premier, c'est l'absence de ligne et de vision claire de la société. A force de vouloir amalgamer les contraires, cela ne pouvait forcément qu'arriver. Du coup, le PS s'est endormi dans une paresse intellectuelle qu'il paie au prix fort une fois au pouvoir. En effet, depuis 2012, on voit bien que l'exécutif essaye plusieurs recettes, sans que l'on ait toujours l'impression qu'il y ait une cohérence d'ensemble. Enfin, Hollande gère l'exécutif comme il gérait le parti. Il a constitué un gouvernement avec les différentes tendances du parti, proposant notamment à une partie de l'aile gauche (Hamon, Montebourg) ce dont ils rêvaient depuis tout petits, c'est à dire être ministres. Mais le problème, c'est qu'il a progressivement oublié toute perspective de synthèse, oubliant au passage des pans entiers du programme défendu en 2012. L'arrivée de Vals a été le catalyseur de cette dynamique, affichant clairement un positionnement plus libéral que son prédécesseur. le résultat, on le connaît, une partie des parlementaires et du parti sont vent debout et Vals a joué la tension pensant que de toute façon, les frondeurs n'iront pas jusqu'au bout, c'est à dire faire chuter le gouvernement. Depuis, la tension ne cesse de croître.

 

Alors effectivement, les déchirements deviennent criants dans le parti que le parti devient de moins en moins crédible en tant qu'organisation. La question est de savoir si on peut trouver une solution. J'ai bien lu l'appel de Cambadélis, plein de bonnes intentions et de postures. Mais j'ai bien peur qu'il ne propose réellement de solutions miracle pour traiter le problème de fond. Or, si on ne traite pas les problèmes, comment espérer sortir de la crise ? La difficulté, c'est que le coeur du problème, il est entre une part conséquente du parti et des élus et le gouvernement. or, dans notre histoire, on a eu rarement à traiter ce problème parce que globalement, le parti se satisfaisait de l'action du gouvernement. La seule exception, on l'a connue dans les années 1950, avec la position du gouvernement Guy Mollet sur la question algérienne. On a vu ce que cela a donné... sur fond de défaite électorale et de scission. La seule question qui vaille donc d'être posée, c'est donc de reconstruire un dialogue entre l'exécutif et le Parti. cela veut dire que le premier secrétaire doit imposer ce dialogue. Or, quand on est au pouvoir, il est d'abord une courroie de transmission entre l'exécutif et le parti. Autant dire qu'il va falloir changer de rôle.... et porter des solutions plutôt que de rester dans l'incantation.... 



23/10/2014
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