Tribune libre : Vaine polémique, Fausse controverse.
Une nouvelle tribune libre de Caravette :
Comment un communicant aussi fort que Georges Frêche peut-il se prendre avec autant de volontés les pieds dans le plat ? En attaquant directement le porte-parole de L’UMP et le Ministre de la « discrimination » il est allé chercher les foudres qui le ramènent quasiment au point de départ. C’est toute une communication à revoir, c’est toute une propagande à refaire et sans doute toute une campagne électorale à construire ou reconstruire.
Jusqu’alors la communication a été parfaitement a été maitrisé de bout en bout dans la PQR : campagne interne au PS, refus des autres partis de gauche de repartir en majorité sortante, vote de ratification des listes. Dès lors c’est l’image d’un Frêche serein en rupture d’un PS (qu’il faut saborder) qui s’affiche partout et plébiscité par les adhérents régionaux.
L’intervention de Paul Alliès, au nom du Secrétariat national fait tout exploser, c’est l’isolement, pire l’humiliation et les déclarations personnelles des nombreux futurs responsables du PS n’y changent : rien Frêche est mis au ban, il est même un sujet de raillerie pour nos adversaires de l’UMP.
D’un leader autonome régional, plébiscité et sur de sa force face à l’appareil national, il est devenu le stigmate d’un échec du PS incapable de gérer ses problèmes internes. Il devient la cible privilégiée de l’UMP face à un PS qui s’affirme peu à peu dans les sondages.
La déclaration d’Arnaud Julien, Président UMP 34 («Il existe désormais des fédérations autonomes au PS. Martine Aubry, potentielle candidate à la présidentielle, ne pilote plus rien du tout», (Le Figaro, 9 décembre 2009)) met en évidence cette faiblesse structurelle d’un PS en cours de rénovation. Certains socialistes ont compris le risque d’une campagne nationale pourrie par le cas Freched et réagissent face en demandant à la direction nationale d’investir un socialiste en Languedoc-Roussillon.
Que répondre à cela ?
Se moquer du PS et de sa première secrétaire, ne porte pas vraiment ses fruits. J Bascou l’a compris et pris en pleine figure lors de son intervention sur G Frêche à l’occasion d’un BN où il fut le seul de tous ses « amis » à le défendre. Cette stratégie du petit (région) contre le gros (Paris) est pourtant celle choisie depuis 6 mois, « mon parti c’est ma région ». Elle a pour avantage de se détacher d’un PS à l’image incertaine et de faire le lien avec toutes les sensibilités politiques locales (du FN au PC). La cible se n’est pas les électeurs acquis (ceux du PS et du Modem) mais bien ce qui peuvent affaiblir l’autre (UMP).
La tactique est simple car depuis toujours appliquée à Montpellier, on fait des déclarations bien avant les élections pour marquer des électorats précis (FN, PC, Verts), on se présente comme gestionnaire en dehors des partis pour mordre sur la droite et on décrédibilise le candidat de la droite.
Ainsi les attaques contre les cadres nationaux de l’UMP sont soit une erreur grossière (cela remet du clivage dans la campagne), soit un changement de tactique (refuser l’apolitisme gestionnaire pour aller chercher un électorat de gauche afin qu’il n’aille pas ailleurs notamment sur des listes qui seront genantes au 2ème tour) ou soit un besoin d’exister nationalement après l’humiliation que lui a fait subir le PS (c’est l’aspect psychologique des choses).
Comme toutes les paroles incriminées ont été prononcées, qu’au regard du droit les faits sont avérés, il s’agit d’une vaine polémique et d’une fausse controverse qui cachent mal l’absence d’une ligne claire de campagne.