Rénovons le PS en Languedoc

Tribune libre : Grandeur et décadence par Le Spartakiste

 

on l'avait perdu de vue depuis quelque temps. Voilà une nouvelle tribune du Spartakiste :


"La récente interview, accordée par Robert Navarro, Sénateur de l'Hérault et 1er Vice-Président de la région Languedoc-Roussillon au fait de sa puissance politique à de jeunes reporters en herbe du Master « Métiers du Journalisme » de la Faculté de Science Politique de Montpellier est très instructive à la fois sur ses postures prises par de « nouvel homme fort » de la Région mais sa compréhension du temps qui passe.

Pourquoi Robert Navarro se confie-t-il à ses jeunes gens ? Tout en empathie, Robert raconte comme l'oncle Paul (de Spirou) son histoire du socialisme héraultais. On ne peut passer sous silence que ses interlocuteurs sont issus d'une formation dirigée par son ami Paul (Paul Alliès, « une pipe » selon ses mots). Toussant, buvant de l'eau en abondance (un comble dans le Midi rouge !), peu à l'aise dans la pratique du communicant, sans grand charisme, il a sans doute cédé aux avances du professionnel qu'il a recruté pour lisser son image et donc préparer son avenir. Ce dernier doit être rassuré car il a encore du travail. Pour autant jamais mis à mal, ni même contredit, il a avec son aplomb, digne d'un toupet de commissaire, pas hésité d'ailleurs à leurs conseiller de demander à des « journalistes qui ont de la bouteille » de confirmer son interprétation de la vérité. Dans un exercice facile, sans opposition, Robert ne paraît ni serein, ni même très carré.

Un « piètre professeur » ! La ré-écriture du Congrès de Rennes que fait Robert est impressionante (tout est faux). Elle n'a que deux explications soit il est sénile, soit c'est un menteur. Maintenant que Navarro se sent capable de juger les qualités universitaires de la nouvelle génération, il devrait en avoir les lectures. Pour le congrès de Rennes dans l'Hérault il faut voir l'analyse d'Olivier Dedieu, « Les Notables en campagne », dans la revue Pole Sud (dirigée par Paul Allies) qui ne mentionne même pas son nom en dépit des « 900 cartes » que Pinochio revendique.

 La Fédération, un bien personnel ! « J'entends toutjours les mêmes choses depuis 8 ou 10 congrès », par cette déclaration il montre qu'il tient la Fédération depuis plus de 25 ans (1 congrès tous les 3 ans en moyenne). C'est même sa propriété « en février, ils (Dominique et lui, sans doute) nous ont volé la Fédération ». Concernant sa section (Montpellier XI), il déclare aussi « être adhérent demande une certaine confidentialité », c'est sans doute pour cela que cette section fait peu campagne. De plus à la lecture de Midi Libre, ce qui apparaît être reprochée à la section XI ce ne sont pas les célébrités mais les groupes familiaux et les fausses adresses (907 Avenue de Saint-Maur). L'image d'une Fédération TPE (Très Petite Entreprise) familiale marquera à jamais les années Navarro.

 Au pays de Robert, « il y a les gentils et les méchants » ! Bizarrement parmi les méchants on ne trouve pas que les empêcheurs de tourner en rond, contestaires de ses méthodes (en « affaire » avec le Solférino de Hollande, il était d'ailleurs à l'abri). Les vrais méchants c'est bien la dernière garde rapprochée de Georges Frêche, l'actor studio (Delacroix, Bort, Blondiaux), la seule légitime à revendiquer son héritage. Les arguments et les jugements définitifs de « piètre étudiant » à « petit fonctionnaire » en passant par « sans importance » suprennent ceux qui connaissent la garde rapprochée de Robert. En définitive la seule qui trouve grâce à ses yeux c'est Monica Kugler de la « motion Mesquida » qui « mange les pizzas avec nous » et qu'il avait choisi personnellement sur la liste de Frêche aux Régionales. Tant de proximité doit interroger même les plus naifs !

 Une vision étriquée de la gauche languedocienne. Pour Robert « la gauche languedocienne, c'est la majorité régionale ». Il y a lui du Louis XIV « la gauche, c'est moi ». Par contre il ne parle jamais de l'élection présidentielle et balaie les Législatives d'un trait. Il est vrai que pour ces Législatives, il ne pourra pas faire l'important en désignant les candidats. Robert a les yeux tournés vers 2014, et apparemment vers la Métropole montpelliéraine (« Montpellier ne m'intéresse pas »), sur sa route Hélène Mandroux et Jean-Pierre Mourre formeront des obstacles difficiles pour cet homme encore jamais élu sur son nom au suffrage universel direct après 20 ans de vie politique. Il peut bien sûr compter sur PS qui croit tout ce qu'il lui dit (Philippe Saurel) mais devra convaincre le PS qui apprécie peu ses manquements statutaires (Parti socialiste). Faisant sienne la vision frechiste de la politique sans partis, Robert doit maintenant acquerir les qualités de celui qu'il l'a fait s'il veut pouvoir continuer ou alors il doit changer de positionnement.

 Le syndrome de Reims. Traumatisé par son choix de perdant à Reims, Robert ne veut plus faire la même erreur pour les Primaires dont il est persuadé qu'elles acteront son retour en effet c'est bien connu sans lui aucun électeur de gauche de l'Hérault (et sans doute du pays) ne participera au processus. Il a donc choisi son candidat qui doit avoir « du crédit politique et de l'épaisseur », son portrait-robot à l'échelle nationale en somme puisqu'il l'avoue le « Peuple et les militants sont derrière moi ». Là encore, il fait du sous-Frêche et on comprend mieux pourquoi obséder par récupérer l'héritage il a liquidé l'actor studio. Son pari du blocage des primaires par ses affidités est risqué car si le processus des Primaires marche (et il marchera) sa seule réponse politique sera de créer son propre mouvement car la cassure sera alors définitive avec l'appareil du PS.

 Robert est toujours Premier fédéral ! (dans sa tête au moins). Quand il organise une « réunion à Mauguio, ils sont 1 000 », quand « Benoit Hamon vient à Montpellier, ils sont 200 ». Bercé d'illusions, ne pouvant accepter d'avoir du quitter la Fédération, et de subir le licenciement de Dominique, il fait comme si tout marchait comme avant réunissant ses secrétaires de section, leur interdisant de mettre à jour les fichiers, organisant une stratégie de blocage pour montrer que rien ne se fait sans lui. Le risque de cette stratégie de puissance est que Solférino décide d'en finir avec les récalcitrants en suspendant les sections mutines aux règles du Parti. Depuis qu'il promet aux siens sa réintégration, le temps passe et même parmi les fidèles certains ne doivent plus croire au « miracle de Solférino » (et ils ont raison).

 L'ensemble des prises de positions de cette longue interview (environ 10 minutes), ne laisse pas percevoir quelq'un de serein, avec une vision à long terme et une envie de construire. Trop sur un registre accusateur, presque parfois sur la défensive, il reste enfermé dans ses certitudes. L'image du bunker qui colle à « sa » Fédération de Saint-Maur, renvoie Robert au film « la Chute ». Aujourd'hui le socialisme dans l'Hérault est pluraliste, à la lecture des investiutures cantonales il n'y a pas eu de chasses-sorcière, des têtes nouvelles arrivent s'engagent avec comme point de mire les présidentielles de 2012 et pourtant Robert soit parce qu'il n'en est pas conscient, soit parce qu'il refuse cette ouverture, ne parle que par sous-entendu de règlements de compte et de vengeance. Le décalage est grand entre les mandats qu'il occupe et le discours qu'il porte, l'absence de Georges Frêche se fait cruellement ressentir, il est perdu fort et faible à la fois."



19/02/2011
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