Tribune libre : "convention fédérale du vendredi 25 juillet 2010"
Joêl nous fait passer une tribune libre sur la réunion de Cournonsec de vendredi dernier :
"Une soirée très instructive… On pourrait penser qu’au-delà des stratégies et des luttes claniques, la politique peut parfois, au moins à la marge s’inspirer d’idées et de valeurs.
Le denier Conseil fédéral m’a montré tout l’inverse… La suprématie des stratégies d’intérêts au détriment de toutes autres considérations.
Ce jour là la fédération, lors des votes des amendements, s’est prononcée massivement, entre autre, sur le fond :
- Contre un parrainage militant aux primaire (les militants qui croyaient être écoutés au niveau fédéral apprécieront),
- Contre la parité homme femme aux élections cantonales, y compris si cette mesure ne s’appliquait pas aux élection de 2011 (Geneviève appréciera),
- Contre une représentativité plus grande des groupes sociaux discriminés dans le paysage politique français : populations d’origine immigrée, milieux sociaux défavorisé et/ou populaires. (en espérant que localement ces groupes sociaux espèrent toujours être représentés par notre parti),
- Contre l’écrêtement des rémunérations des élus sur l’ensemble de leurs revenus, une sorte de non-cumul financier (Serais-donc là pour certain une raison de faire de la politique ?),
- Contre l’intégration des établissements à fiscalité propre dans le non-cumul des exécutifs locaux.
- Contre une limitation à 2 mandats consécutifs à a tête d’un exécutif.
Et par contre…
- Pour un congrès après les sénatoriales (sans doute histoire de montrer une nouvelle fois « la belle unité » de notre parti et lancer la machine à perdre les présidentielles, ou alors simplement pour accélérer la réintégration des exclus et espérer virer Aubry…)
Ah ! que c’est beau la politique quand cela se passe comme ça…
Sur la forme ce n’est guère mieux…
Une réunion qui démarre avec plus d’une demi-heure de retard, le temps de rameuter les troupes étonnamment absentes en début de séance.
Puis, après l’annonce des résultats, (5411 inscrits, 2278 votants, 2251 exprimés, 27 nuls, 1748 oui, 562 non, 541 abstentions), lors du passage au vote, de nombreux délégués ont voté contre la validation des résultats. La mise au vote à été de suite arrêté le temps d’une explication… « Ce n’est pas les amendements, on vote pour valider les résultats »… On imagine déjà le sort réservé aux amendements. Vraisemblablement la consigne est passée… Finalement les vote négatifs sont dés lors devenus positifs…
Arrive en suite la discussion sur les amendements. Sébastien DENAJA introduit le sujet et au détriment d’une politesse contraire à la stratégie établie, il présente, en premier l’amendement de sa mystérieuse section.
Le fameux amendement pour un congrès après les sénatoriales… L’argument, ce congrès doit permettre de réintégrer les exclus… Robert sort de ce corps !
Cet argument est fallacieux l’exclusion étant statutairement d’une durée de 2 ans. C’est seulement après ces deux ans que pourra être envisagée une réintégration. Mais bon, un mensonge aux militants de plus ou de moins ne les arrête pas.
Mais un tel amendement continue à nourrir le ressentiment envers le national. Il n’a pas d’autre vocation, car je ne pense pas qu’il puisse espérer déstabiliser Martine AUBRY, au mieux la provoquer encore un peu plus… L’appel au vote est lancé, mais je souhaite auparavant m’exprimer pour m’opposer à cet amendement, simplement, en substance, pour souligner que pour des intérêts particuliers ils proposent avec ce congrès un nouveau démarrage de la machine à perdre. L’amendement est néanmoins adopté largement.
Cette démarche est aussi et surtout stratégique. Cet amendement purement démagogique voté, il faut lui donner de la force ! Pas question donc de considérer, même par un débat de fonds les amendements de Montpellier 9 (Paillade-Celleneuve, de Montpellier 8, de Vailhauquès, de Béziers, de Baillargues…). Cela brouillerait le message que la fédération veut envoyer à Paris… Allons bon…
Pourtant je me suis évertué à présenter les amendements de la Paillade. J’ai été désigné délégué pour cela.
La réponse a ma présentation, venant de Laurent PRADEILLE, c’est que ces amendements sont d’opportunité ! Contrairement à celui proposé par Sébastien DENAJA, évidemment. Belle hypocrisie. Sans doute et surtout parce que la parité au cantonale voudrait que ce soit une femme qui se présente sur le canton de Mauguio, plutôt que Laurent PRADEILLE. Alors du coup c’est sur c’est un amendement d’opportunité.
Je réponds alors du tac au tac que ces amendements vont dans le sens de la rénovation, qu’ils visent à renforcer le rôle des militants si cher (c’est ce qu’il essayait de nous faire croire) aux yeux de la fédération, et qui, s’ils pensent qu’il s’agit d’opportunité alors qu’ils indiquent un calendrier d’application à l’amendement sur les cantonales, histoire de ne pas être directement concernés…
L’intervention fait mouche. 2 secrétaires de section interviennent alors pour soutenir au moins le premier amendement de la Paillade, sur le parrainage militant… Déstabilisation, relative, du staff de la fédération d’autant plus qu’il sont à priori tendance « Frêchiste ». Ils s’énervent… Finalement l’un d’entre eux se lève et après un aparté silencieux avec Dominique NAVARRO, il revient sur la scène, en ayant changé de point du vue… C’est beau l’engagement militant.
Christophe Morales vient alors aider. C’est amendement n’ont pas de cohérence (ah bon… C’est nouveau). Ils ne parlent même pas du statut de l’élu…
J’allais rétorquer que ce n’est pas dans des règles internes au parti que l’on peut agir sur cette question, et que les socialistes au pouvoir auront sans doute à plancher sur cette question, mais avec micro (moi sans), il est affirmé de manière péremptoire que j’ai assez parlé. Les amendements sont mis au vote dans l’instant, en bloc, ce qui est évidemment par la suite contesté par Patricia DELAFOY sans que l’on nous permette de nous exprimer sur cette question. C’est pas la faute de la fédération parait-il, c’est les « vilains » du national qui ont voulu que les amendements soient votés en bloc (c’est où dans les statuts ?).
Bon, le vote est sans appel, mais c’est assez intéressant et terriblement révélateur de voir comment les gens on voté. « Qui est contre ?»… Quelques bras se lèvent, de nombreux autres regardent ce que fait la majorité pour finalement petit à petit lever eux aussi leurs cartons, certain croisant mon regard avec un air désolé, confirmé par la suite les excuses de certains délégués qui m’ont dit être d’accord avec les amendements que je proposais.
Les amendements des autres sections ont été expédiés.
J’ai eu le plaisir d’être salué par un militant nouvellement arrivé dans la région et qui a trouvé tout cela hallucinant. Il m’a remercié pour mon engagement. Même si cela ne change rien, ça fait très plaisir et permet de faire baisser un niveau d’adrénaline élevé à la sortie de la réunion.
Heureusement j’ai le plaisir de voir que malgré un appel en sous main, au non de la fédération, le Oui l’emporte, et que de nombreux militants ont préféré dans cet état s’abstenir plutôt que de voter contre. Cela laisse présager, comme le succès de la réunion de Frontignan, que les choses changent, même si comme nous venons de le voir il y’a encore des bastions bien défendus de ce système.
Maxime du jour : Si vous avez l'impression que vous êtes trop petit pour pouvoir changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique et vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir."