Rénovons le PS en Languedoc

Série : Les belles inepties de la campagne des régionales (1)


Une récurrence entendue régulièrement à droite, le développement de Montpellier s’est fait au détriment des autres villes de la région, le principal responsable de cet état de fait régional étant l’ancien maire de Montpellier, G. Frêche. Qu’en est-il de constat ? Pour tout dire, ce type de propos ne résiste absolument pas à l’analyse.

D’une part, la croissance de Montpellier est bien antérieure à G. Frêche. En 1962,  Montpellier comptait 118 864 habitants sans double compte (Recensement INSEE). Il faut restituer ce chiffre avec ce qu’était alors la population de Nîmes (99775) et Béziers (73528). Dans les années qui suivent, la croissance de Montpellier devient spectaculaire. Lors du recensement suivant, en 1968, la ville gagne 43 000 habitants supplémentaires. Montpellier s’est détaché de manière irréversible de sa concurrente nîmoise qui tentait alors de lui disputer le leadership régional. Pourquoi cette croissance ? D’une part, on assiste à un phénomène massif, l’installation des rapatriés qui viennent principalement dans le sud de la France. D’autre part, la régionalisation des services de l’Etat, les premières déconcentrations (Cemagref, IRD…), le développement de l’université renforcent la population montpelliéraine, notamment dans le secteur public. Enfin, la ville profite des erreurs stratégiques des villes voisines : rejetée par Nîmes, l’usine IBM s’installe à Montpellier. Les autres villes, de Nîmes à Béziers subissent par ailleurs le début du déclin de leurs secteurs économiques traditionnels : vignes et métallurgie à Béziers, textile et mines dans le Gard. La croissance de Montpellier continue par la suite. Jusqu’en 75, la ville gagne encore 29 500 habitants. L’héliotropisme, l’attractivité du sud, l’aménagement touristique de la côte languedocienne par l’Etat renforcent encore l’attractivité de la ville. Finalement, l’essentiel des 150 % d’augmentation de la population se fait durant cette période, c’est-à-dire sous la municipalité Delmas. Quand Frêche prend la mairie en 1977, la ville compte déjà plus 190 000 habitants. Entre 1975 et 1982, en fait, dans un premier temps, la progression semble s’essouffler. La ville ne gagne plus, entre deux recensements, que 5877 habitants nouveaux. À partir de 1982, la croissance redémarre, pour atteindre, de 1999 à 2006 un nouveau pic de 26 242 montpelliérains supplémentaires. On devrait sûrement trouver, dans ce renouveau démographique post-1982 les conséquences des stratégies de communication sur la ville de la municipalité d’alors.
Pour conclure, si Frêche a su, en inventant le premier le marketing territorial, construire l’image d’une ville attractive, le plus gros du développement démographique de Montpellier s’est fait plus du temps de l’UDF François Delmas (+ 72 000 hab) que sous les municipalités Frêche (+ 60 000). Donc, si la droite veut s’en prendre à quelqu’un concernant le développement de Montpellier, elle ne doit principalement s’en prendre qu’à elle-même !!! Ils ne vont pas aller jusqu’à cracher sur la tombe de François Delmas quand même ….





12/07/2009
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