Primaires : Aubry siffle la fin du jeu…
On sentait depuis quelque temps une pression de plus en plus significative des candidats aux primaires. Quelques-uns sont partis relativement tôt. C’est le cas de Hamon, Valls, Montebourg et maintenant Royal. Cet « enthousiasme » est calculé. Pour certains, il s’agit de se donner le temps d’exister et de remonter la pente des sondages. Pour d’autres, il s’agit d’occuper l’espace afin de contraindre la candidature des autres challengers. C’est toujours un ravissement de voir la capacité du PS à faire émarger des candidats. Pour ce qui est des vainqueurs, depuis 1995, c’est autre chose…
L’emballement des déclarations de candidatures a vu resurgir un autre débat sur le calendrier des primaires, l’enjeu étant notamment de contraindre la candidature DSK en décalant le calendrier. Bref, comme d’habitude, cela commençait à sentir l’hystérie. Aubry était donc attendue sur la question. Elle a su dire ce qu’il fallait dire. Elle a donc rappelé que le calendrier avait été défini une fois pour toute (et qu’en fonction des désirs des uns et des autres, il ne sera pas transformé). D’autre part, elle a annoncé qu’elle ne se prononcerait sur sa candidature personnelle qu’en temps voulu, c’est-à-dire au début de l’été.
Elle a bien fait. D’une part, l’organisation des primaires prend du temps et rien ne sert de partir quand rien n’est encore durablement organisé. Pour dire les choses autrement, on en est encore à discuter des modalités d’organisation avec le ministère de l’Intérieur… Par ailleurs, il faut rappeler que l’enjeu est que la population participe de manière significative à la consultation. On ne peut donc pas se louper sur l’organisation d’une modalité de sélection des candidats radicalement nouvelle.
D’autre part, est-ce que cela a du sens de faire campagne un an avant l’élection ? C’est une question délicate… Tenir un an et avoir quelque chose à dire dans la dernière ligne droite, c’est un marathon…
Aubry, finalement, assume la position qui doit être la sienne pour le moment. Elle se pose comme arbitre du dispositif et calme le jeu avant que tout cela ne parte en sucette. A-t-elle raison ? Oui. Après tout, elle ne fait que rappeler le vote des militants sur la question. IL reste maintenant à organiser ces primaires….