Rénovons le PS en Languedoc

Pour une liste unique de la gauche !

Raymond Couderc, tête de la liste UMP pour les sénatoriales, jubile déjà dans un entretien accordé à Midi Libre. D’après lui, la droite est capable de récupérer deux sièges de sénateurs, voire trois sur les quatre en compétition. Si la perspective de gagner trois sièges reste, a priori, hors de la portée de l’UMP, il n’en reste pas moins que deux sièges sont gagnables.

La droite héraultaise ne fut représentée que brièvement au Sénat. En 1946, le MRP Jean Aussel fut élu conseiller de la République avant d’être battu par le néo-socialiste Edouard Barthe deux ans plus tard. Il fallut attendre 2007 pour que l’UMP, représentée par Raymond Couderc, refasse son apparition au Sénat sur fond de divisions intestines à la gauche. En 2008, le mode de scrutin change. Désormais, les sénateurs seront élus à la proportionnelle. Avec ce nouveau mode de scrutin, la droite est désormais assurée de bénéficier d’un siège. Sa capacité à capter un 2e siège ne tient pas uniquement aux forces de la droite mais aussi, - et surtout- aux divisions de la gauche.

Depuis 1998, date du dernier renouvellement, la droite a remonté la pente dans le collège électoral sénatorial. Ses conquêtes électorales de 1995 et 2001 (Béziers, Agde, Sète, Lunel, Villeneuve les Maguelonne, Saint André de Sangonis, etc…) ne sauraient être compensées par les quelques victoires de la gauche (Lodève, Vias…). Cette montée en puissance explique la progression du vote de droite aux sénatoriales de 2007 auquel il faut ajouter une abstention d’une partie de l’électorat de gauche.

En 2008, la gauche se présente fortement divisée, avec 5 listes en présence (PS et PS dissident, PC, Verts et radicaux de gauche). Trois de ces listes ne peuvent espérer obtenir des élus. C’est le cas des verts qui devraient obtenir moins de 50 voix, du PC qui est de plus en plus divisé et qui ne va sûrement pas dépasser la centaine de voix, alors que la liste radicale risque fort de ne pas retrouver son score de 1998 quand Gérard Delfau bénéficiait du soutien implicite du Conseil général. Le problème de ces trois listes, c’est que leurs scores peu élevés ne peuvent que défavoriser la gauche. Dans ce type de scrutin, les petites listes font perdre leur camp en stérilisant des voix qui ne vont pas aux principales listes de gauche. Par ailleurs, la concurrence entre deux listes socialistes contraint encore plus les chances de la gauche.

Cette situation présente deux dangers pour la gauche. Le 1er est évidemment le résultat de l’élection sénatoriale qui ferait perdre des sièges au PS. Le 2e est que cette victoire renforcerait la légitimité de Raymond Couderc qui pourrait, du coup, devenir un challenger sérieux comme tête de liste UMP aux prochaines sénatoriales. La seule manière d’éviter un désastre est de reconstruire l’unité de gauche pour ces élections.

Certes, les rapports sont compliqués au sein de la gauche locale. Entre ceux qui veulent la peau de Navarro et ceux qui veulent la peau de Vézinhet, la situation est compliquée. Ceci étant, si rien n’est fait, c’est la guerre ouverte avec le risque d’une défaite et des effets collatéraux importants que l’on mesurera lors des prochaines régionales et cantonales. Comment s’en sortir ? Il faut construire une liste regroupant les principales forces de gauche. La 1ere place doit revenir à la liste Tropéano parce que c’est celle qui est susceptible d’obtenir les meilleurs résultats. La 2e place doit revenir à une femme. Il pourrait être judicieux de la donner au PC qui pourrait ainsi pour la 1ere fois de son histoire intégrer le Sénat. La 3e place doit échoir à Robert Navarro, tête de liste socialiste. Reste le cas de Delfau qui ne pourrait obtenir que la 5e place pour lui ou la 4e pour une de ses colistières. La question, pour ce dernier cas, sera de savoir ce qui peut être négocié avec les radicaux dans le cadre des élections suivantes (européennes, régionales, cantonales..). Ceci étant dit, les forces départementales des radicaux ne leur permettent pas forcément d’être trop gourmand. Enfin, il faut aborder le cas des Verts. Ces derniers ne peuvent pas prétendre à un nombre élevé de voix. Dès lors, leurs prétentions ne pourront pas être très élevées. Une 5e place pourrait leur être proposée mais il serait étonnant qu’ils acceptent.



23/07/2008
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