les querelles d'héritage continuent
C’est le drame d’un système désormais sans pilote. Tout le monde joue désormais sa chance. Autant dire que la solidarité entre fréchistes a vécu.
À la région, l’axe Bourquin – Navarro a commencé à faire le ménage. Les premières victimes sont les membres du cabinet. Un catalan devrait reprendre la direction du cabinet tandis que F. Bort devrait aller traîner ces guêtres du côté de Narbonne alors que ses ambitions législatives sur la 1er circonscription en prennent un coup. Ceci étant dit, les nouveaux dirigeants de la région (Bourquin / Cougnenc / Navarro) devront composer avec l’axe Alary – Codorniou qui gardent des délégations importantes. Autant dire que Cougnenc devra sûrement revoir ses modes de gestion de la région. C’est fini le temps du doigt sur la couture du pantalon.
À l’agglo, c’est encore plus compliqué. Il est vrai que Mourre ne peut pas gérer le calendrier. Pour élire le nouveau président, il faut que l’effectif soit complet. Or, c’est Mandroux qui décidera quand elle convoquera le conseil municipal de Montpellier pour installer le successeur de Frêche et désigner le nouveau délégué. Et ce n’est pas avant la fin du mois. Ce qui veut dire que l’élection du nouveau président d’agglo n’aura lieu que début décembre. On comprend mieux pourquoi Mourre est de plus en plus fébrile. Déjà donné en difficulté sur son canton face à la mère (et maire) Cassar, il joue son avenir politique.
La facilité aurait été un vote du groupe PS à l’agglo. Le problème c’est qu’il n’existe pas de groupe PS…. Frêche n’en ayant jamais voulu. C’est aussi cela l’héritage de Frêche. Du coup, 2 options existent :
Un choix opéré par le parti
Une concurrence électorale entre Mourre et Mandroux.
Dans l’attente de cette clarification, les partisans de Mourre veulent, maladroitement, s’imposer. C’est ainsi que Mourre a demandé à la tutelle de récupérer la place de Sophie Salelle. Or, cette dernière est la nièce de Cougnenc, qui apprécie modérément. Par ailleurs, ils font courir la rumeur selon laquelle Mandroux se serait alliée avec Navarro. Il faut être assis pour entendre ça.
Les choses sont loin d’être figées, on le voit. La clef du scrutin se trouvera dans l’attitude des conseillers municipaux de Montpellier. Ces derniers vont devoir estimer les conséquences de leur choix et les incidences de cette élection sur les futures municipales de 2014. faut-il mieux soutenir Mourre ou Mandroux ? Question complexe pour ces élus. C’est du billard à trois bandes…. Sachant que la nouvelle présidence aura un mandat de trois ans, ce qui n’est pas rien.
Pour en finir, le pire serait que le nouveau président soit élu grâce aux voix de la droite. Autant dire que le fait que Mourre soit déjà plébiscité par les élus de droite de l’agglo n’augure rien de bon… le risque étant de devenir otage de ces derniers.
Comme à la région, le nouveau président n’aura pas les capacités politiques de son prédécesseur et devra composer avec sa majorité. Là aussi, un mode de gouvernance reste à trouver surtout que les sujets sensibles arrivent à grandes foulées : impôt communautaire nouveau, financement des grands projets… alors que l’agglo est financièrement à sec.
Enfin, il reste une question que personne n’a pour l’instant abordée, celle de l’extension du périmètre intercommunal ou de l’évolution institutionnelle. Si l’agglo fusionne avec un autre EPCI ou se transforme en communauté urbaine, il faut renommer l’ensemble des délégués communautaires et là, c’est Mandroux qui rafle la mise….
Bref, dans tous les cas de figure, Mandroux prendra l’agglo. Soit en décembre, soit avec l’évolution de l’intercommunalité. La question est d’autant plus importante que la loi permet désormais de passer en communauté urbaine dès 450 000 habitants… et on est proche du seuil vu la croissance démographique.