Le "Front de gauche" et les municipales
À 5 mois du 1er tour des municipales, il est temps de faire un premier point des perspectives d'accord entre le PS et le Front de gauche.
La situation est aujourd'hui loin d'être tranchée et uniforme. La cause est à rechercher dans la difficulté du FdG à définir une stratégie commune entre PCF et Parti de gauche. Mélenchon a ainsi appelé à l'autonomie dans les villes de plus de 20 000 habitants alors que le PCF est plus que nuancé sur cette question. Il faut dire que la différence de fond entre les deux partis est lié à leur situation électorale. Le PG compte peu d'élus, le PCF en détient beaucoup plus, notamment grâce à des alliances électorales avec le PS. On comprend bien, dans ces conditions, la difficulté d'avoir une ligne commune. On vient de le voir de manière éclatante avec le vote des communistes parisiens qui ont largement opté pour une alliance avec le PS. Ce vote est aussi une manière de remettre Mélenchon à sa place, ce dernier ne cessant de faire la leçon au PCF, la première composante électorale et militante du Front de gauche.
Mais quand on analyse la situation sur le terrain, les situations sont plus disparates que ce que nous en dit les débats nationaux du FdG. Tout dépend, d'une part, des situations locales (notamment le risque d'élimination de la gauche face à la droite et au FN) et de l'offre socialiste. A Sète, par exemple, PCF et PG partiront sans le PS, ce dernier ayant choisi de se compter face à François Liberti. A Montpellier, la situation semble plus compliquée puisque les élus semblent dans la ligne d'un accord avec le PS, la base PCF et le PG plutôt pour une liste autonome. On attend d'en savoir plus sur Frontignan où là aussi, les communistes font partie de la majorité municipale de Pierre Bouldoire. À Béziers, Jean-Michel Duplaa a lancé un appel à l'union. On attend de connaître les positions du FdG qui seraient pour l'instant réservées. À Lunel, la situation n'est pas encore tranchée. À Marsillargues, la situation actuelle aboutirait à deux listes séparées.
Les situations vont se décanter dans les semaines à venir. On attend de voir les réactions du FdG à Marseillan ou Vendargues où les têtes de listes PS ont opté pour un rapprochement avec une partie de la droite. Il restera à voir comment le PS lui-même se déterminera face aux municipalités sortantes PC ou PG. Le cas qui va être examiné à la loupe est celui de Grabels, ville dirigée par René Revol, un proche de Mélenchon. Pour l'instant, la section locale n'a pas encore opté pour une liste autonome.