Le duel régional sera audois ! bilan d’une précampagne…
Toujours dans une improvisation qui interroge sur le statut de certains professionnels de la politique, les fréchistes ont enfin tranché vendredi après-midi. Leur candidat unique sera Didier Cordorniou, le maire de Gruissan. Le maire de Mende dont la candidature n’a pas soulevé les masses a désormais toute latitude pour faire provision de cèpes pour l’hiver…
Restent donc en lice deux candidats : Codorniou, partisan d’une liste dirigée par Frêche, malgré le refus de la direction nationale du PS d’envisager ce cas de figure ; Andrieu, partisan d’un choix plus ouvert et qui joue d’abord sur l’union de la gauche quitte à laisser Frêche au bord du chemin.
Une première question est de savoir pourquoi est-ce Codorniou qui est envoyé à la barre ? En effet, d’autres options étaient possibles et le maire de Gruissan n’est pas un « gros calibre » de la vie politique régionale. Parmi les autres choix possibles, bien évidemment, existaient ceux de Bourquin, Navarro, voire Saurel pour ne prendre que ces exemples. Les deux premiers, fidèles des fidèles de Frêche (pour l’instant en tout cas), hésitaient à se lancer. Il est vrai que les dernières sénatoriales dans l’Hérault et les résultats de Perpignan n’ont pas laissé que des résultats heureux dans les mémoires socialistes… Ils préfèrent donc piloter tout ça des coulisses. La candidature Saurel aurait pu permettre de mener le front sur Montpellier pour trancher définitivement les rapports de force dans les sections de la ville. Soit on a hésité à en arriver là, soit on se méfie d’un candidat qui sera moins malléable que Codorniou.
La seconde question est la situation dans l’Aude… On hésite peut-être à allumer la guerre civile à Montpellier, mais on n’a moins de cas de conscience pour l’Aude. Or, la situation dans le département est tendue… situation inédite qui est en train de se retourner au bénéfice d’Andrieu. À la différence des autres départements de la région, l’Aude n’a pas connu, depuis des décennies, de grand psychodrame collectif au sein du parti. Même quand un leader national comme G. Guille a quitté le PS après Epinay, il a simplement préféré rendre sa carte. Donc, pour une fois, la situation dans l’Aude est critique. Le positionnement des élus contre celui de la fédération crée une situation inédite. Beaucoup de militants et d’élus cherchent aujourd’hui à éviter cela et pour le coup, questionnent la légitimité de la candidature alternative Codorniou, qui avait d’ailleurs dit qu’il serait candidat si les deux autres (Andrieu et Bertrand) se retiraient. Le légitimisme militant est en train de basculer en faveur d’Andrieu. Même chez les élus, cela remue beaucoup. Les comptages des uns et des autres montrent que le groupe socialiste au conseil général est très divisé sur la question. Dans les sections, les élus sont interpellés. Rien d’étonnant dès lors que le président du conseil général de l’Aude ne soit pas apparu hier sur la photo, de même que le nouveau député-maire de Carcassonne. Autant dire que rien n’est encore fini dans l’Aude d’ici le 1er octobre…
Enfin, dernière question, c’est la logique de la stratégie de l’équipe Frêche. Elle est d’autant plus compliquée à analyser que plusieurs équipes font campagne pour Frêche sans forcément se coordonner, au cabinet de Frèche à la fédération de l’Hérault au ailleurs… Le président de région, à la demande de JP Foubert, son conseiller, reste silencieux. Il est vrai que ces dernières sorties n’ont pas produit que des résultats heureux. On réédite la stratégie de 2004, estimant qu’il faut mieux qu’il se taise que le faire parler. Ceci étant dit, cela a dérapé, Frêche soutenant Hortefeux accusé d’être raciste ! Plus compliquée est la question de savoir que faire en cas de rejet de l’hypothèse Frêche tête de liste. En effet, c’est bien la question la plus complexe et en même temps la plus essentielle. Que se passe-t-il dans ce cas là ? Pour l’instant on ne sait pas… Alary, président du conseil général du Gard a déjà annoncé qu’il était prêt à soutenir Frêche malgré tout (ce qui voudrait dire contre le parti…). Les autres ne se sont pas prononcés. On attend donc pour cette semaine une réponse claire sur cet enjeu… à supposer qu’elle vienne.