Rénovons le PS en Languedoc

Le front Républicain est-il toujours efficace ?

 

Maintenant que les tensions électorales sont derrière nous, on peut commencer à poser, calmement, la question qui a agité le petit monde politique local lors de ces derniers élections municipales, l'opportunité ou pas du Front Républicain.

 

Ce débat a concerné deux communes symboliques, Saint Gilles dans le Gard et Béziers dans l'Hérault. Dans le premier cas de figure, le candidat FN, le député Gilbert Collard, a été battu par l'UMP qui a bénéficié du front républicain. Dans le 2e cas de figure, le candidat FN, Robert Ménard l'a emporté lors d'une triangulaire.

 

On peut légitimement se dire, à la vue de ces résultats, que l'option la plus efficace est le front républicain puisqu'il fait gagner à St Gilles et que son absence fait perdre à Béziers. La réalité des chiffres apparait, ceci étant dit, plus complexe.

 

A Saint Gilles, le FN fait, à l'issue du 1er tour, plus de 42 %, laissant loin derrière lui l'UMP qui est à 25% et encore plus loin le maire PS qui finit 3e. Au 2e tour, l'UMP l'emporte, sans pour autant faire le plein des voix. En effet, Collard finit à 48,5%. Malgré l'absence de ralliement, il gagne 6 points. Il les prend d'une part sur l'accroissement de la participation, mais aussi sur un report d'électeurs des deux listes qui ont appelé à voter UMP.

 

A Béziers, le FN fait encore plus fort à l'issue du 1er tour puisque Ménard finit presque à 45%, mettant plus de 14 points dans la vue à l'UMP sortante. Les listes PS et Front de gauche décident de se maintenir. Au final, entre les deux tours, le FN gagne 2 points, l'UMP 4,5 alors que la liste d'union de la gauche perd plus de 6 points. La question à se poser, si on doit comparer les deux villes, c'est de savoir quel aurait été le résultat si le front républicain avait été mis en place. Est-ce que cela aurait permis de battre Ménard ? C'est loin d'être évident. Quand on regarde le cas de Saint Gilles, le FN capte environ 20% des voix des listes qui ont appelé à soutenir l'UMP. Si on appliquait ce ratio à Béziers, ce potentiel de voix mettait Ménard aux alentours des 50%.

 

Concrètement, ces résultats permettent de tirer deux constats : D'une part, on ne maîtrise qu'une partie de notre électorat. C'est pour cela que désormais, le FN gagne des points entre le 1er et le 2e tour. D'autre part, il est difficile d'affirmer ce qui se serait passer à Béziers si le front républicain s'était mis en oeuvre. Ceci étant dit, il apparait probable que Ménard aurait quand même gagné, dépassant les 50% des exprimés qui plus est.

 

Finalement, au -delà du cas de Béziers, il ne s'agit pas de dire que le front républicain doit, ou ne pas, être. mais il apparaît fondamental de mesurer, qu'en fonction des contextes locaux, son efficacité est plus ou moins grande, notamment en fonction du résultat que le candidat FN est capable de générer à l'issue du 1er tour. Autant dire qu'avec la progression actuelle du FN, il devient fondamental d'avoir un vrai débat sur la stratégie à adopter face à ce parti....

 

 



23/05/2014
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