Le retour (manqué) de Robert Navarro
Après la défaite de son candidat au dernier congrès, on pensait que Robert Navarro allait tenter de rebondir dans un autre parti de gauche. Beaucoup pensaient même à une exfiltration du côté des radicaux de gauche.
Il avait, en fait, plusieurs fers au feu. Pendant que le 1er Vice Président du conseil régional tentait aussi de s'attirer les bonnes grâces de certains élus de droite et de gauche pour les sénatoriales, il gardait un oeil ouvert du côté du PS. C'est la primaire PS à Montpellier qui lui a donné l'occasion de revenir dans le jeu socialiste. La candidature de Michaël Delafosse a, en effet, rendu la primaire montpelliéraine plus compétitive. Elle a du coup permis de donner un poids significatif aux troupes proches de Robert sur Montpellier. Le soutien de Bourquin et Navarro a permis à Moure de l'emporter et à ces derniers de jouer un rôle plus affirmé dans la fédération.
Ce retour dans le jeu de la fédération semblait se développer de manière croissante. Rien d'étonnant, dans ce contexte, de voir Navarro revenir au premier plan des supporters du candidat socialiste au meeting de Bougnol. L'axe Bourquin / Navarro, il est vrai, y voyait plusieurs avantages : s'allier avec Moure, c'était prendre plusieurs options sur l'avenir : pour les sénatoriales d'une part, et pour permettre à Bourquin de conduire la liste PS aux régionales en 2015.
Il est vrai qu'en septembre, nous voterons pour les sénatoriales. Or, les places vont être chères dans un contexte de malaise vis à vis de la réforme territoriale et de municipales qui ne sont pas des plus favorables à la gauche. La tête de liste PS va donc être très recherchée. Si Tropéano devrait se retirer, Navarro va vouloir, pour sa part, tenter un retour avec l'alliance des montpelliérains et de ces troupes pour obtenir la tête de liste. On comprend mieux, dans ce contexte l'apparition de ce livre à sa gloire, dans lequel plusieurs de nos élus vantent le sénateur et vice président de la région.Parallèlement, Bourquin sait que les régionales vont se jouer sur la composition de la liste héraultaise du PS, le contingent le plus nombreux de conseillers régionaux. Il maîtrise la fédération des PO, mais ne peut s'imposer sans l'Hérault. D'où sa volonté d'exister ans notre département.
Mais ce plan connaît un accroc de taille : le réveil de l'appareil judiciaire. La demande de renvoi en correctionnelle d'une affaire dont les débuts de la procédure datent de 2011 grippe la stratégie de com envisagée. Et voilà que Navarro devient beaucoup plus gênant avec un calendrier qui laisse envisager un procès à l'automne, c'est à dire au plus mauvais moment pour lui ! Parallèlement, il y a toujours un procédure aux prud'hommes concernant le licenciement de Dominique Navarro. Autant dire que la question Navarro n'a pas fini d'empoisonner les relations au sein du PS local.... Mais il va être d'autant plus offensif que sa carrière politique se joue dans les mois qui viennent...