L'union est un combat : la gauche face aux municipales
L'union de la gauche, c'est globalement mal parti dans le département. A Montpellier, EELV et le Front de Gauche sont pour l'autonomie au 1er tour. On notera que les élus PC sont plus réservés, ... mais minoritaires. À Béziers, EELV a choisi de participer aux primaires mais le Front de gauche a annoncé vouloir présenter sa propre liste. A Sète, on aura trois listes, PS, EELV et le Front de gauche. A Lunel, le Front de gauche souhaite être autonome de la liste PS et va annoncer sa propre liste. Il en sera de même à Agde où le FdG sera allié avec EELV. Il reste à savoir ce que feront les élus sortants communistes à Frontignan. Globalement, la gauche a plutôt tendance à partir divisée dans le département dans les villes de plus de 20 000 habitants. L'exception à la règle est le PRG plutôt favorable, à quelques exceptions près, à l'union avec le PS. Quand on est dans des fiefs de gauche comme Montpellier, en soit, cette désunion n'est pas vraiment gênante. La question est plus délicate quand on est face à des élus sortants de droite, voire face à la poussée du Front National.
Les raisons de cette désunion ne sont pas compliquées à analyser. Le PS doit porter le poids d'une action gouvernementale pas toujours bien vécue chez nos alliés politiques. C'est d'autant plus marqué quand ces partis, notamment le Front de Gauche, ne sont pas membres du gouvernement et, à ce titre, peu soucieux d'en assumer l'action. Dans certaines villes, l'état des rapports locaux internes à la gauche ne favorisent pas, par ailleurs, l'unité. C'est le cas à Sète, bien évidemment, où le leadership est discuté entre les deux partis et où les rapports PS/PC ont toujours été complexes. Cette situation se retrouve pour partie à Montpellier, séquelle de la volonté de Frêche, en 2008, d'écarter EELV de la liste PS au profit du Modem. Enfin, la dernière difficulté est le retard pris à rentrer dans des discussions entre nos partenaires potentiels. A ce jour, à ma connaissance (pour y avoir assisté) , seules les fédérations du Parti radical et du PCF ont pris langue avec la fédération. Et encore, ces débats en étaient restés au stade des préliminaires. Autant dire que beaucoup de chemin reste à faire. Et le timing est d'autant plus important qu'une fois que les candidats se sont lancés dans la campagne c'est forcément plus compliqué de leur demander de se retirer au nom d'accords départementaux. Or, ces derniers sont toujours possibles, à condition de trouver des points de convergence et de se mettre autour de la table. Ceci étant dit, la limite à l'exercice est la capacité interne à chaque parti à faire respecter ces accords. On sent bien, par exemple, la tension qui peut parfois exister entre l'appareil communiste et certaines cellules. Cette situation peut se retrouver chez EELV. De même, au PS, certains peuvent être localement hostiles à des accords. Bref, il existe un vrai besoin de régulation interne à la gauche....
Ce constat est d'autant plus vrai que rien ne dit que la gauche unie peut gagner. Mais il est évident qu'une gauche profondément divisée ne peut que perdre.... Cette question doit interpeller tout le monde et rares sont les situations tranchées. Certes, on m'objectera que dans beaucoup de communes, l'union existe. Ce n'est pas faux. Mais faut-il parfois en regarder la portée. Le cas le plus emblématique est aujourd'hui Pézenas. Certes, le candidat PS a construit un accord avec la "Plurielle" (le FdG pour dire vite). Mais cet accord s'est fait au détriment d'un éclatement du PS, une partie de la section n'acceptant pas que cet accord se fasse sous réserve que Christine Guiraud, député suppléante, ne figure pas sur la liste !