Elections régionales et départementales : des incertitudes structurelles... (2))
On n'aura jamais connu d'élections régionales aussi incertaines . Ce n'est pas seulement de résultats électoraux dont on parle ! On ne connaît toujours pas le calendrier électoral, ni le découpage régional. Cela fait beaucoup d'aléas à traiter pour anticiper cette élection.
En termes de calendrier et de découpage, tout va dépendre du devenir du projet de loi déposé le 18 juin au Sénat. Soit il n'aboutit pas et la loi Valls de 2013 est claire : les élections régionales auront lieu en mars 2015. Soit le projet de loi est voté et l'élection aura lieu soit fin décembre 2015 si le gouvernement respecte son calendrier, sinon en 2016. Dans l'hypothèse d'un échec du projet, on vote dans 8 mois. C'est déjà demain !
Il est donc temps, sait-on jamais, de commencer à évoquer ces questions. C'est d'autant plus crucial que ces régionales s'avèrent à haut risque. En effet, quelque soit le gouvernement en place, le résultat des élections régionales dépend pour beaucoup du contexte politique national. La droite l'a appris à ces dépens en 2004 et 2010. On appréhende donc fortement les élections de 2015 vu le climat politique actuel...
la première question à anticiper sera la question des investitures. Or, cette question sera fortement déterminée par la configuration de la région : soit on votera en Languedoc-Rousillon soit on votera dans la nouvelle région issue de la fusion LR / MP.
- Si on en reste au découpage actuel : En 2010, Frêche l'avait emporté largement. En 2010, à sa mort, Bourquin lui avait succédé, bénéficiant de l'appui, au sein du groupe PS, des voix de l'Hérault, des PO et de la Lozère pour contrer la candidature Alary. En 2015, la situation s'est totalement transformée avec l'évolution politique de la fédération de l'Hérault. Navarro, désormais hors du PS, n'est plus en mesure de peser, et son avenir politique et judiciaire se joue à l'automne. La majorité qui a permis la présidence Bourquin n'existe plus. Pour autant, il reste à savoir s'il y aura, une candidature alternative. En effet, Andrieu, challenger en 2003, est désormais parti au Parlement européen. Or, on ne voit pas émerger, actuellement, de challenger. Certes, il est un peu tôt, mais nos informations montrent que construire une candidature à l'échelle régionale n'est pas si simple et ce travail est loin d'être finalisé. On a bien quelques ambitions affichées de ci, de là, mais rien de très sérieux.... Les choses peuvent aller vite mais cela dépendra beaucoup des choix politiques faits par les responsables du PS dans l'Aude, le Gard et l'Hérault. A ce jour, tout est possible, à condition de s'y mettre.... Mais ce travail reste problématique puisque on part aussi sur une autre possibilité, celle d'une fusion entre Languedoc-Roussillon et Midi Pyrénées.
- Si le redécoupage régional est adopté : La configuration devient beaucoup plus compliquée pour le PS. La première difficulté est de devoir gérer deux sortants. Bourquin souhaite y retourner, mais Malvy n'a pas annoncé qu'il se retirait et se pose toujours la question de l'éventualité d'un 4e mandat. L'avantage risque fort d'être pour Malvy, ancien ministre qui pourra bénéficier du fait que MP est une région plus peuplée (2,9 millions contre 2,6), plus à gauche que le LR et qu'il a une notoriété supérieure (locale et nationale) à Bourquin. Par ailleurs, le chef lieu régional risque fort d'être situé à Toulouse. Sa seule limite est son âge, puisqu'il a 76 printemps. Bourquin est lui plus jeune mais n'a pas encore élu sur non nom comme président de région. Il pâtit par ailleurs de deux limites : ses ennuis judiciaires d'une part, des interrogations sur son état de santé d'autre part. Mais le match pourrait aussi se jouer avec des challengers. Les premiers peuvent venir du parti radical, MP étant la seule région où ils bénéficient d'une implantation locale significative. On est donc pas à l'abri d'un accord national PS / PRG. L'autre option est une relève au sein du PS. On peut imaginer que deux ministres pourraient s'intéresser à la question : le toulousain K. Arif en MP ministre et ancien 1er fed de Haute Garonne , S. Neuville pour le LR, secrétaire d'Etat proche de Bourquin.