Rénovons le PS en Languedoc

Départementales à Montpellier : des cartes rebattues à gauche ?

 

La semaine dernière, la questions semblait tranchée : Saurel annonçait présenter ses candidats sur les 5 cantons de la ville ( à l'exception du 6e), tandis que le Bureau fédéral du parti socialiste, face à cette situation, optait pour la confrontation électorale avec Saurel. Mais cela, c'était avant.... Avant la rencontre Bourgi / Saurel qui a eu lieu ces derniers jours aux Halles Jacques Coeur.

 

Depuis les choses ont largement évolué puisque Saurel propose un accord, prenant 3 cantons et en laissant trois au PS (dont le 6e canton). Les trois choisis par Saurel sont ceux où il a déjà positionné ses tickets, c'est à dire les 1er, 3e et 4e cantons. Par ailleurs, il demande que le PS ne présente pas, sur les 3 autres cantons (les 2e, 5e et 6e cantons) de candidats  ayant figuré en tête de la liste de Moure et que le 6e soit dévolu au maire de Jacou. La situation est donc nouvelle et va nécessiter de la part du PS de réunir ses instances pour débattre de cette nouvelle offre. En effet, le BF va devoir acter, s'il accepte le principe de l'accord, un changement de ligne. Mais au-delà du BF, il appartient au conseil fédéral de ratifier ou non les accords politiques. On devrait donc avoir rapidement la réunion d'un bureau fédéral puis d'un conseil fédéral pour débattre de la question avant le dépôt des investitures, afin de permettre de définir quels sont les cantons où on va organiser l'investiture.

 

On se doute que les débats ne vont pas être simples, le PS montpelliérain connait, en son sein, plusieurs lignes par rapport à la question Saurel. Il y a ceux qui militent pour le rapprochement sans condition, ce d'autant plus qu'ils ont une jambe dans les deux systèmes et qu'ils estiment qu'à terme Saurel réintégrera le PS. Il y a ceux qui sont pour un rapprochement sous conditions, estimant que le PS n'est pas destiné à disparaître sur la ville et que l'on peut ressouder la famille socialiste sans pour autant accepter des accords déséquilibrés. Il y a, à l'inverse, ceux qui estiment que l'accord n'est pas envisageable, les prochaines élections étant plus nationales que locales, la marque Saurel sera par nature moins efficace qu'aux municipales. Enfin, certains sont contre l'idée d'un accord estimant, eux, que Saurel ne tiendra pas forcément ses engagements ou que l'union de la gauche sera plus efficace électoralement que les candidatures proposées par Saurel.

 

Malgré l'existence de ces différentes lignes, le BF, vu sa composition majoritairement montpelliéraine, devrait accepter le principe de l'accord avec Saurel. En effet, on peut prévoir que rares sont ceux qui vont vouloir porter la responsabilité d'un non accord avec Saurel. La question, au final, risque de porter non pas sur le principe de l'accord mais sur le contenu de l'accord. L'accord implique-t-il que Saurel s'engage à soutenir le candidat PS à la présidence du conseil général ? L'accord prévoit-il un soutien réciproque de Saurel  au bénéfice des candidats PS et du PS pour les candidats de Saurel ? Sera-t-il par ailleurs accepté un deal avec 3 cantons pour Saurel et 2 pour le PS ? Le PS va-t-il accepter que son partenaire lui interdise de présenter certains candidats ? Enfin, au-delà de l'accord PS / Saurel, c'est la question des accords avec les autres partenaires de gauche qui peut faire débat. Comment concilier ces accords avec ceux que l'on va éventuellement conclure avec d'autres organisations politiques, qu'il soient départementaux ou locaux ? En clair, si sur les 1er, 3e et 4e cantons, on a au 2e tour un duel entre un saurelien et un EELV, on fait quoi ? SI on négocie avec les autres composantes de la gauche, combien de sièges de conseillers départementaux supplémentaires sera-t-on prêt à accorder ?

 

Les débats ne vont donc pas manquer et cela est d'autant plus sain que le PS joue un épisode crucial dans l'histoire de son implantation locale. En effet, la question de fond, ce n'est pas forcément que la question des élections départementales. C'est d'abord la question des rapports entre le PS et Saurel d'une part, mais c'est aussi la question de la crédibilité du PS sur la ville qui est posée. C'est peu dire que les 15 prochains jours vont être cruciaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



11/11/2014
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