Régionales : retour sur un week-end psychodramatique
En un week-end, la fédération socialiste de l'Hérault a connu des soubresauts d'ampleur avec 3 listes régionales déposées entre samedi et dimanche. Cette situation inédite nécessite de s'interroger sur cette situation pour en comprendre les logiques et surtout la portée.
Le coeur du débat, bien évidemment a été la constitution de la liste régionale par la commission électorale sous l'impulsion du 1er fédéral. Pensant éviter les problèmes, la fédération a décidé de faire valider la liste régionale tardivement, c'est-à-dire dans la nuit du vendredi au samedi. Tactiquement, il s'agissait de limiter le temps laissé aux opposants de s'organiser pour déposer une liste alternative. Ce fut peine perdue, puisque nous n'avons pas eu seulement une liste, mais deux listes opposées à celle qui fut proposée par la commission électorale. Alors pourquoi ce dénouement ? Il faut y voir plusieurs raisons. L'essentielle, ceci étant dit, a été l'incapacité de la fédération de construire une liste qui permette de rassembler les socialistes. De fait, le refus de tenir compte du poids réel des motions minoritaires et de s'asseoir sur une partie de leurs demandes a, logiquement, amené la motion B et la D à proposer une liste alternative. En soit, on pourrait ce dire, c'est encore un combat entre motions. Mais ce serait trompeur. Les motions B et D souhaitaient jouer le jeu de l'unité et n'étaient pas parties dans l'idée de proposer une liste alternative .. Mais elles n'ont pas été écoutées et on peut se demander si, en mettant Bailleux Moreau en 19e position et en sortant Alliès, membre de la direction nationale de la motion B, on ne cherchait pas à humilier les motions minoritaires. Résultat des courses, la motion B a choisi de déposer sa motion. Enfin, une dernière liste est apparue, proposée par Karine Chevalier. Cette liste atteste d'une explosion de la motion A, Chevalier espérant rallier les déçus de la A. il faut dire que ces derniers sont nombreux. Entre les conseillers régionaux sortants à qui on avait promis d'être reconduits s'ils lâchaient Navarro pour Alary, les députés qui ne comprennent pas pourquoi un député sauve sa peau et pas les autres, ceux qui avaient accepté de rallier Bourgi en échange d'une place aux régionales, cela fait du monde à la sortie. Et cette opposition au sein de la motion A est d'autant plus marquée que la composition de la liste Bourgi laisse l'impression que désormais le premier fédéral souhaite mener seul la barque, quitte à laisser une partie de ces soutiens sur le bord de la route. Il faut croire que les 79% du congrès qu'il a obtenu au congrès ont fait des dégâts...
De fait, le vote de jeudi s'annonce disputé et rien ne dit que l'on ne doive pas revoter vendredi si aucune liste n'obtient la majorité absolue. La liste de Bourgi bénéficie d'un vote majoritaire du conseil fédéral et s'appuiera sur certains élus. Mais on n'y trouvera pas tous les élus, loin de là. Pour preuve, ce matin, à la réunion de groupe du conseil départemental, aucune consigne de vote n'a été donnée... Et le tandem Bourgi / Assaf fait plus que débat auprès de la base. La 2e liste est celle de Karine Chevalier qui, je dois le dire, fait une liste tactiquement habile. Seuls bémols, c'est une liste presque uniquement composé de militants de la motion A et qui par ailleurs a été assez cavalière dans sa composition. Quand on pense que Denaja a appris dans l'après midi de dimanche qu'il était tête de liste alors qu'il avait annoncé qu'il ne souhaitait être sur aucune liste... Enfin, la 3e liste, déposée par Michel Calvo est celle qui est le plus ouverte et représentative des différentes motions et qui affiche un certain nombre de principes : aucun parlementaire en position éligible, une femme tête de liste et un poids significatif accordé à la diversité.
En attendant les résultats, il faut tirer deux constats de cette situation. Le premier c'est que la direction fédérale ne sort pas grandie de cette histoire. Le second, c'est que ce psychodrame interne sera limité au temps de campagne interne. Une fois la liste votée, nous partirons en campagne pour tenter de garder cette région à gauche. Bien évidemment, c'est en favorisant l'unité que nous y arriverons. En effet, des comportements de sectes ne risqueraient que de nous amener à obtenir des résultats électoraux de sectes... Il est donc temps que la raison l'emporte...