Quelles thématiques de campagne pour 2010 ?
Le chef de l’Etat, chef du
gouvernement, chef de parti, chef de famille … Nicolas Sarkozy se pose en
chef de campagne pour les régionales de 2010. D’entrée de jeu, le ton est
donné. L’UMP a choisi de politiser la campagne autour de l’action du
gouvernement. Il faut dire que depuis la raclée de 2004, la droite n’est à la
tête que de 2 régions sur 26 (DOM compris), l’Alsace et la Corse. Dans ces
conditions, faire une campagne sur un bilan local, c’est effectivement
compliqué. Ceci étant dit, faire une campagne sur le bilan du gouvernement, cela
risque de ne pas être plus simple vu le bilan. On a quand même l’impression que
l’UMP n’y croit plus trop, craignant un vote sanction et une remontée du vote
FN. Les sondages se ressemblent actuellement et les dirigeants UMP n’affichent
plus trop d’ambitions de régions gagnables. Ils sont en train de nous dire que
déjà, ils veulent garder leur deux régions qu’ils président. C’est dire qu’ils
sont confiants. Ceci étant dit, il faut se méfier de l’UMP. S’ils gagnent une 3e
région, ils vont nous expliquer qu’ils ont gagné les élections. Il faut dire
qu’en ce moment, ils ont de l’estomac. Ils nous ont annoncé avoir gagné les
Européennes alors qu’ils sont nettement minoritaires et Sarko attaque Aubry en
expliquant qu’elle attise le FN. On croit rêver quand on voit la politique
humaniste d’un Besson ou le caractère nauséabond du débat actuel sur l’identité
nationale !
La situation de l’UMP ne
devrait pas nous réjouir parce que la question des thématiques de campagne des
présidents de région PS n’est pas forcément plus simple pour le parti. On a le
choix entre trois types de campagnes : régionalo-régionaliste, vote appel
à un vote sanction national contre le gouvernement ou un modèle de campagne
hybride, cumulant enjeux régionaux et nationaux. Le problème c’est qu’il va
falloir choisir le message le plus efficace et le plus lisible. En 2004, notre
succès a d’abord été lié au rejet des réformes Raffarin, occasionnellement sur
la question de la sanction des alliances Droite-FN. On a même gagné des régions
pour lesquelles on avait peu d’espoirs initiaux (ex : les Pays de Loire).
En 2010, nous avons très majoritairement des sortants qui, c’est humain,
veulent défendre leur bilan. La question est de savoir si ces bilans sont
suffisamment lisibles. En effet, la région est la collectivité la moins connue,
si on la compare à la commune notamment. Le taux de notoriété des présidents de
région est de moins de 35 % contre plus de 90% pour le maire. (Il est vrai
qu’en Languedoc, nous sommes moins concernés par la question de la notoriété,
positive ou négative, de notre président sortant). Il reste à définir notre
position et élaborer ou non un noyau national de campagne. Cette question est
d’autant plus fondamentale qu’il faudra aussi tenir compte de la ligne tactique
des autres partis de gauche, notamment les Verts et le Front de gauche. On a
bien vu aux Européennes que ces différentiels ont largement bénéficié aux
autres composantes de la gauche… au détriment du PS. Bref, notre score du 1er tour reste encore à
construire…