Quelle stratégie politique pour les régionales ?
Dans 80 jours environ, nous voterons pour les régionales. Tous les sondages, à ce jour, donnent la même tendance au 1er tour: Le FN devant la droite, le PS occupant la troisième place du podium. Vu le contexte politique national, on pouvait s'attendre à ce type de résultat.
A y regarder de plus près, la situation n'est pas, ceci étant dit, non plus si catastrophique que cela quand on compare avec ce qui est arrivé à la droite en 2010 et 2014. En effet, dans toutes les régions, nous aurons au moins des triangulaires. Or, c'est une vraie épine dans le pied de la droite. En effet, si le total Droite / FN risque, dans de nombreuses régions, de dépasser les 50% d'exprimés, en cas de triangulaires FN / Droite / Gauche, cette dernière peut très bien tirer les marrons du feu.
Certes, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. La gauche va forcément perdre des régions. La question est de connaître l'ampleur du résultat. Pour tout dire, répondre à cette question n'est pas simple. Ce qui est sûr, c'est que cela dépendra beaucoup de l'attitude de la gauche. Or, celle-ci arrive en ordre très dispersé. Certes, le cas n'est pas inédit, mais nous n'avons jamais eu si peu d'alliés au premier tour. On comprend mieux l'attitude de Cambadélis qui en appelle au rassemblement de la gauche, choix qui a été aussi celui de Delga dans la région. Le choix est tardif cependant. On sait bien que les militants des partis à la gauche du PS ont la dent dure contre le gouvernement et que l'appétence pour des alliances avec le PS n'a pas le vent en poupe. Je ne suis pas sur, de ce point de vue, que choisir de redéfinir le droit du travail maintenant soit un calendrier judicieux.
En tout état de cause,nous avons un premier allié, le parti radical qui annoncera le WE prochain sa tête de liste dans l'Hérault lors de son congrès national qui aura lieu à Montpellier. Pour le reste, on s'oriente vers une alliance EELV / FdG dans plusieurs régions. Pour autant, il reste encore à concrétiser ces dernières. Il reste aussi à savoir si les écologistes qui ont quitté la mouvance EELV vont rejoindre les listes PS ou essayer de monter leurs propres listes. Ce dernier cas de figure semble dans plusieurs régions peu probable vu l'ampleur de ces nouvelles régions et le calendrier.
Dans ce contexte, le PS va forcément jouer l'unanimisme à gauche avec pour objectif d'essayer de mobiliser le vote utile à gauche. Pour l'instant, dans les sondages, cela ne donne pas vraiment de résultat. On verra en fin de campagne. Mais cela va aussi nécessiter de réfléchir à notre stratégie de campagne vis à vis des autres listes de gauche dans la perspective d'une fusion entre les deux tours. Enfin, le PS va devoir trancher une dernière question, celle du vote républicain. Si le FN est en capacité de gagner à l'issue du 1er tour, que ferons nous : retrait, fusion avec la droite, maintien ? Toutes ces questions sont loin d'être tranchées. Jusqu'à présent, c'était plutôt la droite qui était handicapée par cette question. En 2015, c'est la gauche qui sera en première ligne dans l'hypothèse ou elle finit troisième. Et répondre à cette question ne va pas être simple. C'est d'autant plus vrai que l'on peut s'attendre, dans plusieurs régions à avoir un total de voix de gauche supérieur à celui de la droite. Mais on peut aussi s'attendre à voir le PS largement décroché des Républicains. Autant dire que cette question est loin d'être tranchée....